Les Hurricanes doivent trouver un moyen de renverser la vapeur

RALEIGH, Caroline du Nord – Rod Brind'Amour sait qu’elle est la trame narrative qui suit les Hurricanes de la Caroline en finale de l’Association de l’Est. L’entraîneur sait ce qui se dit au sujet de son équipe dans les médias et parmi les partisans. Il le sait très bien parce que, et bien il ne peut ignorer les faits.

Treize défaites consécutives dans cette ronde depuis 2009. Neuf de suite avec Brind'Amour comme entraîneur depuis 2019. Les cinq dernières encaissées contre les Panthers de la Floride, après quatre revers par un but en 2023, dont deux en prolongation, et un autre de 5-2 dans le match no 1 mardi.

« Vous allez en parler, vous allez le mentionner, mais que voulez-vous qu’on y fasse, a lancé Brind'Amour. Nous ne changerons pas notre façon de jouer. Ça ne marchera pas. Je sais que ça ne fonctionnera pas. Je sais que nous pourrions tenter d’ouvrir le jeu, de prendre plus de risques, de commencer à tenter de nouvelles choses, mais ça ne va pas être la bonne chose à faire. Je vous entends cela dit. »

Brind'Amour sait aussi comment changer cette fameuse trame narrative lorsque les Hurricanes vont affronter les Panthers dans le match no 2 au Lenovo Center jeudi (20 h HE; MAX, truTV, TNT, SN, TVAS, CBC).

« Nous repassons encore et encore sur la manière dont nous allons créer plus de chances de marquer tout en accordant moins, a-t-il expliqué. C’est comme ça qu’il faut jouer. C’est ce que nous tentons de comprendre. Il faut faire attention aux détails et ne pas leur donner de chances gratuites. Selon moi, nous leur avons offert deux buts gratuits au dernier match. Si on enlève ces deux buts, nous sommes dans le match. Nous devons donc trouver un moyen de ne pas les accorder. »

OK, alors comment faut-il faire?

Marquer le premier but pourrait faire une énorme différence.

Les Hurricanes montrent un dossier de 5-0 dans les matchs où ils marquent le premier but depuis le début du tournoi printanier, et de 3-3 lorsqu’ils accordent ce premier but. Leur fiche en saison régulière était de 30-7-2 quand ils étaient l’auteur de ce premier but, et de 17-23-3 quand ce n’était pas le cas.

D’un autre côté, la Caroline a accordé le premier but dans sept de ses neuf matchs en finale d’association depuis l’arrivée de Brind'Amour derrière le banc, compilant évidemment une fiche de 0-7 dans ces sept rencontres. La Caroline avait ouvert la marque dans les deux premiers matchs contre la Floride en 2023, mais avait perdu chaque fois en prolongation.

Si vous voulez remonter jusqu’en 2009, il s’agit de 11 matchs sur 13 où les Hurricanes ont accordé le premier but. Dans cette série, avec cette édition des Hurricanes et l’identité de leur adversaire, ce fameux premier but prend encore plus d’importance.

La Floride montre un dossier de 7-2 lorsqu’elle marque le premier but depuis le début des séries et de 2-2 quand elle n’y parvient pas. En saison régulière, c’est une fiche de 33-10-0 que les Panthers ont compilée en marquant les premiers, et de 14-21-4 dans le cas contraire.

« Les deux équipes ont en quelque sorte le même plan de match, soit sortir la rondelle le plus rapidement possible de notre zone et de la conserver en zone offensive le plus longtemps possible, alors chaque fois que vous pouvez prendre les devants avec ce style de jeu, c’est très important, a souligné le défenseur des Hurricanes Jaccob Slavin. C’est difficile de rattraper un retard, surtout à ce moment-ci de la saison lorsque toutes les équipes jouent de la même manière. »

Pour marquer en premier, les Hurricanes doivent afficher une meilleure exécution et profiter de leurs chances. Ce fut un problème pour eux, surtout contre les Panthers. Ils n’ont pas marqué plus de trois buts au cours de leurs cinq matchs de finale d’association contre la Floride depuis 2023.

« J’ai trouvé que nous avons créé beaucoup de chances, surtout en première période, et surtout en contre-attaque, a avancé l’attaquant Seth Jarvis. Si nous avions profité de ces chances, le match aurait été différent, mais il faut en profiter pour que ça devienne une réalité. Obtenir des chances est une chose, en profiter en est une autre, mais il faut d’abord et avant tout en obtenir, et je pense que nous avons fait du bon travail de ce côté. »

Un autre facteur important serait de cesser d’offrir des chances de marquer aux Panthers sur un plateau d’argent. Il faudra cesser cette fâcheuse tendance dans le match no 2 après avoir éprouvé de la difficulté à ce chapitre dans le match no 1.

La punition de Sebastian Aho pour rudesse alors qu’il a répliqué à 6:59 de la première période a donné un jeu de puissance aux Panthers. Les Hurricanes, et surtout Brind'Amour, étaient en profond désaccord avec cette punition, mais ce qui comptait le plus à ce moment-là était d’écouler la punition, ce qui ne s’est pas produit.

Carter Verhaeghe a fait mouche à 8:30 pour placer la Floride en avant 1-0.

La passe transversale errante de Scott Morrow depuis sa zone défensive s’est retrouvée dans les gradins, ce qui lui a valu une punition pour avoir retardé le match à 4:31 du troisième tiers. Sam Bennett a trouvé le fond du filet en avantage numérique à 6:08 pour procurer à la Floride une avance insurmontable de 4-1.

Lorsque Brind'Amour parle de « buts gratuits », c’est ce qu’il veut dire.

« La marge d’erreur est tellement mince contre cette équipe, que lorsqu’ils vous donnent une chance, il faut trouver un moyen de mettre la rondelle dans le filet, comme ils ont réussi à faire contre nous, a soumis Brind'Amour. Nous ne leur avons pas donné grand-chose, mais quand nous l’avons fait, la rondelle s’est retrouvée dans notre but. »

Les Hurricanes ne devraient pas accorder trop de chances dans le match no 2 s’ils demeurent fidèles à leur identité et à leur style de jeu. Leur jeu est prévisible, et ils mettent en quelque sorte leurs adversaires au défi de les arrêter.

Cependant, le résultat va reposer sur l’exécution et la capacité à profiter de leurs chances.

L’une des deux équipes dans la série est parvenue à le faire en finale d’association. L’autre, ce sont les Hurricanes.

Jusqu’à ce que ça change, leur séquence de défaites en finale d’association ne prendra pas fin. Elle se situe à 13 pour le moment et pourrait se prolonger. Neuf revers de suite sous les ordres de Brind'Amour, cinq contre les Panthers.

« Quatre de ces défaites remontent à 2009, aucun d’entre nous ne faisait partie de cette équipe, a lancé Slavin. Nous avons été dans chacun de ces matchs jusqu’ici, sauf peut-être (mardi) soir, alors nous avons des chances de gagner. Il faut simplement s’appliquer et trouver une façon de gagner, parce que nous avons évidemment besoin de victoires en ce moment. »