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BROSSARD – Au sommet d’une montagne, l’air se fait de plus en plus rare. Le même phénomène existe pour une équipe de la LNH qui cherche à se maintenir le plus longtemps possible à un très haut niveau en altitude. Depuis la mi-décembre, les Canadiens explorent cet environnement, un territoire qui restait méconnu pour plusieurs de ses joueurs.

Malgré un ralentissement à ses trois derniers matchs (1-1-1), le CH est toujours au sommet de la LNH depuis le 17 décembre avec une récolte de 28 points (13-4-2) à ses 19 derniers matchs. Les Oilers d’Edmonton (13-4-1), qui ont atteint la finale l’an dernier, et les Capitals de Washington (12-4-3), l’équipe cendrillon depuis le début de l’année, suivent au classement au cours de cette période.

Il faut toutefois reculer un peu plus dans le temps pour retracer le début de la renaissance du Tricolore. Cette équipe a amorcé son ascension depuis le 11 novembre après un gain de 7-5 contre les Sabres à Buffalo. Depuis ce passage dans la ville de Gilbert Perreault, le CH a un dossier de 20-11-3 à ses 34 dernières sorties.

Les Canadiens gardent donc la pédale au plancher depuis plus de deux mois. Aux yeux de Brendan Gallagher, la motivation vient plus facilement dans une période aussi heureuse.

« Pour vous dire la vérité, je trouve ça plus facile de me motiver, a dit Gallagher. J’avais plus de misère à jouer des matchs qui ne veulent rien dire au classement, comme c’était le cas dans le passé. Quand il y a un enjeu, tu veux te défoncer. Je dirais que ça m’aide à ressortir la meilleure version de moi-même. Je ressens moins de fatigue mentale et je peux me concentrer plus facilement. Comme athlète, tu veux jouer des matchs importants. »

Nick Suzuki avait un son de cloche un brin différent de celui de Gallagher.

« Je dirais que c’est un défi sur le plan mental de jouer à un niveau très élevé sur une longue période. Tu ne peux pas y arriver pour 82 matchs, a affirmé le capitaine. Il y a des soirs où mentalement nous n’étions pas aussi bons et d’autres soirs où nous restions très forts. Il faut trouver le bon équilibre. Quand tu n’es pas à ton sommet, tu dois quand même bien jouer. Je dirais que nous le faisons depuis plusieurs semaines, alors que nous n’y arrivions pas dans le passé. Il y a maintenant une plus grande constance dans notre jeu. »

Un calendrier éreintant

Après un revers de 4-2 contre les Red Wings jeudi à Detroit et une défaite de 4-3 en prolongation samedi contre les Devils du New Jersey à Montréal, le CH voudra éviter une glissade au classement. Malgré une récolte d’un point, le CH n’avait pas perdu deux matchs d’affilée depuis les 12 et 14 décembre.

Martin St-Louis aura toutefois une arme importante à sa disposition afin de prévenir une chute. Pour une rare fois, il aura le temps de sortir son sifflet et son tableau et de préparer des entraînements. À la veille de la visite des Jets au Centre Bell, St-Louis a tenu un entraînement d’un peu plus d’une heure. Et il pourra répéter le tout mercredi avant un autre match à Montréal contre le Wild du Minnesota.

« Je pense que nous sommes mieux équipés pour nous corriger vite, a mentionné St-Louis. Ce n'est pas une ligue facile. Il faut continuer de viser notre meilleur jeu et, même si nous travaillons là-dessus, ça ne garantit pas que nous l’aurons. »

« Bâtir, c'est difficile, mais c'est aussi difficile de maintenir, a-t-il ajouté. Il y a tellement de vidéos. Il faut parfois faire des ajustements. Il faut toujours améliorer ou resserrer des choses. Il ne faut pas nécessairement se réinventer, mais il faut rester maître de la situation, ce qui n'est pas toujours facile à faire quand vous n'avez pas beaucoup d'occasions d'organiser des entraînements. »

À l’image de son entraîneur, Suzuki croit aussi que son équipe profitera d’un retour sur la glace pour des entraînements.

« Ça fait une différence, a-t-il noté. Tu touches souvent à la rondelle lors d’un entraînement. Nous pouvons aussi travailler sur notre exécution. Nous sortons d’une portion très condensée de notre calendrier. Nous n’avions pas le temps de nous entraîner, nous voulions garder nos énergies pour nos matchs. Nous n’avons pas joué deux matchs d’affilée dans la même ville pour une période de 16 rencontres d’affilée. C’était difficile. Ça fait du bien de rester à la maison. »

Suzuki n’a pas exagéré avec ses propos. Entre le 14 décembre et le 16 janvier, le CH a traversé une période de 16 matchs d’affilée sur une patinoire différente.

Reinbacher en bleu foncé

Blessé au genou gauche le 28 septembre dans un match préparatoire contre les Maple Leafs de Toronto, David Reinbacher a franchi une étape de plus vers un retour au jeu. Le cinquième choix au total au repêchage de 2023 a participé à un premier entraînement complet avec ses coéquipiers. Il portait toutefois un chandail bleu foncé, lui interdisant tout contact.

Reinbacher, qui devait s’absenter pour une période de quatre à six mois après son opération, s’était blessé lors du même match que Patrik Laine lors du calendrier préparatoire.