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Quand on demande à Alexandre Texier de résumer en un mot l'année fertile en émotions qui s'achève pour lui, il ne réfléchit pas pendant longtemps.

« Bonheur est le mot qui me vient comme ça », lance le jeune attaquant des Blue Jackets, en entrevue à LNH.com.
« Bonheur parce que j'arrive à vivre de ma passion et que je prends beaucoup de plaisir à le faire », ajoute-t-il.
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Pour l'année de ses 20 ans, Texier s'est offert un début de carrière dans la LNH.
Et comme son compatriote français Christophe Maé le demande dans sa chanson « Il est où le bonheur? », la réponse de Texier est invariablement « à Columbus ».
Avant de s'amener en Ohio au printemps, il a complété sa deuxième saison dans l'uniforme du KalPa Kuipio dans la Ligue élite de la Finlande.
« Ce n'était pas nécessairement prévu que je vienne en Amérique après ma saison, se remémore-t-il. Je savais que c'était une possibilité parce que nous en avions parlé. J'avais ça en tête et ça me motivait davantage juste d'y penser. »
L'exclusion de son équipe aux séries éliminatoires le 7 mars a donné à Texier un billet aller vers Cleveland, où il s'est aligné avec l'équipe-école des Blue Jackets dans la Ligue américaine.
Le patineur natif de Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble, n'a pas raté sa chance de créer une bonne première impression. Il a totalisé sept points en autant de matchs, incluant cinq buts, ce qui lui a valu un rappel par le grand club, à un moment crucial de la saison régulière.
Il a fait ses débuts dans la LNH au Madison Square Garden de New York, le 5 avril, aidant les Blue Jackets à vaincre les Rangers 3-2 aux tirs de barrage et à assurer du coup leur qualification aux séries.
Le lendemain, Texier a réussi son premier but dans la LNH dans la victoire de 6-2 des siens contre les Sénateurs d'Ottawa.

CBJ@OTT: Texier marque d'un tir précis en montée

Ce qu'il n'oubliera pas de sitôt de l'effrénée fin de semaine a été la présence de ses parents pour ses débuts à New York.
« J'étais content qu'ils aient pu faire le long voyage. De pouvoir les avoir près de moi et de leur parler après le match a représenté mon plus beau moment, évoque-t-il. Ç'a été un moment émotif autant pour moi que pour eux. Je me mets à leur place, ça doit être quelque chose de voir leur fils réaliser son rêve de jouer dans la LNH. Ce premier match, c'était un cadeau que je voulais leur offrir pour tout ce qu'ils ont fait pour moi. De l'avoir joué à New York, ç'a été incroyable.
« Le premier but obtenu le lendemain reste un très beau souvenir. La rondelle est bien rangée chez mes parents, à Grenoble. »
Texier a par la suite pris part à huit matchs en séries éliminatoires, obtenant deux buts et une passe.
« On lui a offert sa chance, il la méritait et il a bien fait », a souligné dernièrement l'entraîneur des Blues Jackets, John Tortorella. « Il apprend maintenant à devenir un bon joueur. Il est inconstant dans son rendement, comme on s'y attendait. Nous l'utilisons dans toutes les situations et nous lui donnons beaucoup de temps de jeu. Il est voué à un brillant avenir, il possède tous les atouts. »
Peu importe les embûches, Texier, qui a soigné une blessure à un genou en début de saison, dit n'avoir aucune difficulté à garder les pieds sur terre.
« Être 'groundé', c'est un trait de personnalité qui vient de mes parents, souligne-t-il. C'est une valeur qu'ils m'ont transmise. Je ne m'excite jamais trop quand ça va bien et je ne me décourage pas quand ça va moins bien. Je veux juste jouer mon jeu et prendre du plaisir.
« Je souris tout le temps. C'est mon objectif dans la vie de tous les jours, enchaîne-t-il. Je n'ai qu'à regarder autour de moi pour réaliser la chance que j'ai. »
Pour 2020, il se souhaite autant de bonheur, sinon davantage.
« Du bonheur et de la santé », précise-t-il, en étendant la portée des souhaits à tout le monde. « Il y a plus malheureux que nous et, dans les moments difficiles, il faut réaliser ce qui se passe autour. Ça aide à se recentrer sur l'essentiel. Nous, les sportifs, sommes choyés de vivre de notre passion. C'est une immense chance que la vie nous donne. »