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LAVAL - C'est maintenant confirmé, les Canadiens de Montréal ont procédé au rappel de son meilleur espoir à la ligne bleue, Noah Juulsen. Le choix de premier tour de l'équipe en 2015 obtiendra une première chance de se faire valoir au niveau de la Ligue nationale de hockey. LNH.com a pris le temps de s'asseoir avec Juulsen quelques jours avant qu'il n'obtienne l'appel tant attendu.
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Noah Juulsen n'est pas du type très bavard. Ne vous attendez pas à des déclarations fracassantes dans le vestiaire, ce n'est pas son style. Il s'en tient aux choses simples, vous regarde droit dans les yeux, et se concentre sur la tâche à accomplir sur la patinoire.

Après un court échantillon de matchs dans la Ligue américaine de hockey, 31 cette saison et deux lors des séries éliminatoires à St-John's l'an dernier, Juulsen viendra prêter main-forte aux Canadiens après la transaction ayant impliqué Jakub Jerabek plus tôt mercredi matin.
Figurant avantageusement dans les plans du Tricolore avant le début de la saison, une malencontreuse fracture à un pied a contrecarré ses chances légitimes de se tailler une place dans la formation. C'est finalement le jeune Victor Mete qui l'a devancé dans la hiérarchie, si bien que Juulsen s'est retrouvé chez le Rocket de Laval pour retrouver la forme. Il fait désormais partie de la formation de Sylvain Lefebvre depuis le 29 novembre dernier.
« Mon but premier cette année était de me tailler un poste chez les professionnels, que ce soit dans la LNH ou bien dans la Ligue américaine. Je n'avais pas d'attentes bien précises, je ne voulais pas me mettre plus de pression sur les épaules pour rien. Depuis mon arrivée à Laval, j'ai appris une tonne de petites choses importantes pour mon développement. Tout ça n'aurait pas été possible chez les juniors (à 20 ans). C'est toute une expérience d'apprentissage pour moi cette année », a mentionné Juulsen lors d'un entretien avec LNH.com dans un hôtel d'Utica dans l'état de New York la semaine dernière.
Le jeune défenseur droitier n'embarque pas dans le piège quand on lui demande s'il se serait taillé un poste à Montréal sans cette blessure subie le 18 septembre à Québec lors d'un match préparatoire face aux Bruins de Boston.

Juulsen

« Je ne sais pas! C'est difficile à dire si j'aurais été prêt à faire le saut tout de suite, ou non. J'apprends énormément avec le Rocket présentement. J'ai la chance de jouer dans différentes situations qui me permettent de me développer. Chose certaine, ce ne fut pas facile de passer 10 semaines dans les gradins sans jouer. J'avais tellement hâte de revenir au jeu », a laissé entendre Juulsen, qui confirme n'avoir jamais été absent du jeu aussi longtemps depuis le début de sa carrière.
« Noah n'a qu'une trentaine de parties de jouées chez les professionnels. Ce n'est pas beaucoup pour une première année. Présentement, il prend de plus en plus confiance sur les plans mentaux et physiques. Son jeu robuste lui permet de se démarquer auprès de ses rivaux, tout comme son sens de l'anticipation. On remarque un réel progrès chez lui », a vanté Sylvain Lefebvre à la sortie de la patinoire.
Le jeune homme de 20 ans seulement (il en aura 21 le 2 avril prochain) apprécie le jeu viril et ne s'en cache pas. Il a été en mesure de distribuer plusieurs coups d'épaules extrêmement solides au cours des dernières semaines. Les patineurs adverses font mieux de se lever la tête quand ils tentent de passer du côté du numéro 8 du Rocket.
« Le jeu robuste a toujours fait partie de mes qualités, a analysé Juulsen. J'ai toujours apprécié le fait de m'impliquer physiquement, j'adore ça! Tout est une question de synchronisme et j'aime essayer de me positionner dans une situation avantageuse pour livrer une mise en échec. »
Avant de recevoir l'appel des Canadiens, Juulsen s'entraînait sur la première vague de l'avantage numérique du Rocket, mercredi. Pour la première fois de la saison, il évoluait comme seul défenseur en pareilles circonstances, agissant comme pivot pour quatre attaquants sur le jeu de puissance.
La piqûre au Championnat mondial junior
Juulsen a visiblement été marqué par sa participation au Championnat mondial junior 2017 présenté à Toronto et Montréal. À titre de membre en règle de la relève des Canadiens, quelle expérience ce fut pour lui de disputer une finale face aux États-Unis devant des gradins remplis au Centre Bell. Il en parle encore avec les étoiles dans les yeux.
« Ce fut quelque chose de vraiment spécial. Bien que le résultat ait été difficile à digérer (le Canada a échappé la médaille d'or lors d'une séance de tirs de barrage), nous réalisons aujourd'hui que nous avons vraiment tout donné. C'est une expérience extraordinaire de porter un chandail avec la feuille d'érable dessus. Surtout que la finale se passait au Centre Bell. Oui, ça donne encore plus le goût de revivre pareille sensation bientôt », a exprimé Juulsen.

Noah-Juulsen

Celui-ci considère également que le calibre de jeu et la vitesse de l'action l'ont aidé à faire le saut chez les professionnels. Du moins, il s'agissait d'une perspective appréciable du niveau qui l'attendait.
« Tout se passe très rapidement dans un tel tournoi. Tu n'as pratiquement pas le droit à l'erreur. La vitesse est absolument remarquable et tu dois réussir à adapter ton jeu en conséquence. Il y avait aussi beaucoup de pression. Nous voulions performer à la hauteur des attentes. Je pense que c'est un excellent moyen de bien se préparer pour éventuellement jouer dans la Ligue nationale », évalue-t-il.
Seul l'avenir dira pendant combien de temps les Canadiens garderont leur jeune espoir dans l'entourage de l'équipe cette saison. S'agit-il d'un rappel permanent à Montréal? Chose certaine, au cœur d'une saison difficile à bien des égards pour l'organisation, le rappel d'un jeune joueur de la trempe de Noah Juulsen permet d'espérer des jours meilleurs à la ligne bleue du Tricolore.