PaulMW

SAN JOSE -- D'habitude, vous auriez bien de la difficulté à trouver un joueur des Kings de Los Angeles qui se sent mal pour un gardien de but des Ducks d'Anaheim.

Voilà pourquoi le Match des étoiles est une expérience unique en son genre : parce que la situation décrite ci-haut est effectivement survenue au SAP Center, samedi.
Le défenseur des Kings Drew Doughty a reconnu qu'il sympathisait avec le gardien des Ducks John Gibson en voyant la rondelle se retrouver derrière lui coup après coup durant la première période du match que la section Centrale a remporté 10-4 contre la section Pacifique dans la première demi-finale du Match des étoiles de la LNH Honda 2019.
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C'était la deuxième fois que la section Pacifique s'inclinait depuis que la formule à trois contre trois a été adoptée au Match des étoiles, en 2016 à Nashville. La Pacifique a tout remporté l'an dernier à Tampa Bay ainsi qu'en 2016, et avait subi la défaite en finale en 2017 à Los Angeles.
«On l'a laissé à lui seul, a dit Doughty de Gibson. Il y a eu des échappées et des deux contre un toute la soirée. »
Gibson a accordé sept buts en neuf tirs durant les 10 minutes de jeu qu'il a disputées.
« Il y a des fois où on dirait qu'elles aboutissent toutes dans le filet, a noté Gibson. Ce sont des choses qui arrivent. »
Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog, qui évoluent au sein du même trio avec l'Avalanche du Colorado, ont marqué à 30 secondes d'écart pour donner une avance de 2-0 à la Centrale après seulement 93 secondes de jeu.
Erik Karlsson a profité d'une échappée pour inscrire la Pacifique au tableau à 4:51, mais la Centrale a répliqué avec cinq buts sans riposte marqués par Roman Josi (Predators de Nashville), Patrick Kane (Blackhawks de Chicago), Mark Scheifele (Jets de Winnipeg), Rantanen et Kane encore en l'espace de 3:03 pour une avance de 7-1 à la pause.
«J'étais un peu content d'être au banc à ce moment-là », a dit Marc-André Fleury des Golden Knights de Vegas, l'autre gardien de la Pacifique qui, lui, a alloué trois buts en neuf tirs en deuxième période.
Gibson a même entendu les cris moqueurs de certains partisans quand il a réussi un arrêt ou simplement touché à la rondelle. Quelques-uns ont même scandé le nom de Fleury, en espérant qu'il s'amène tout de suite devant le filet.

Fleury l'a remarqué aussi, et c'est pourquoi il a salué la foule après avoir réalisé son premier arrêt, aux dépens de Scheifele, à 1:02 de la deuxième période.
« Je voulais juste remercier les partisans », a lancé Fleury en souriant. C'était après que Landeskog eut fait mouche dans la partie supérieure du filet pour donner une priorité de 8-1 à la Centrale après 32 secondes de jeu au deuxième engagement.
«Tous les gars riaient, mais je pense que c'était parce que nous avions un peu honte de jouer aussi mal, a affirmé Doughty. Oui, ça faisait dur. Puis, ils ont fait ça à Gibson, et nous étions encore plus en colère parce que nous nous sentions mal pour lui. Ce n'est pas lui qui était à blâmer. »
Fleury sympathisait avec Gibson lui aussi.
« J'ai déjà vécu la même chose, a-t-il noté. Au Match des étoiles à Columbus [en 2015], on m'a hué et les gens criaient en me disant de m'en aller. Ça n'a pas été facile à vivre. »
Gibson, il faut le souligner, a bien géré la situation. Il a fait remarquer que ça n'allait pas être enregistré à sa fiche et que c'était, ou du moins c'était censé être une expérience amusante et mémorable, peu importe les résultats obtenus sur la patinoire.
« Le but, c'est de s'amuser, a dit Gibson. Évidemment, personne n'est content quand quelque chose du genre arrive, mais c'est un événement important et il faut en retirer tout le plaisir qu'on peut. »
La seule chose qui a semblé vraiment déranger Gibson, Doughty et Fleury, c'est qu'ils n'ont pas été capables d'aider les joueurs de l'équipe hôtesse, les défenseurs Brent Burns et Erik Karlsson et l'attaquant Joe Pavelski des Sharks de San Jose, à atteindre la finale et ainsi faire plaisir à la foule partisane.
« Tu as l'impression de perdre la face un peu devant les autres joueurs en perdant, et j'aurais aimé mieux faire pour les joueurs des Sharks », a indiqué Fleury.
Les représentants des Sharks auront à tout le moins été responsables de trois des quatre buts de la section Pacifique, Karlsson en ayant marqué deux et Burns, un. Pavelski a amassé deux passes. L'attaquant des Flames de Calgary Johnny Gaudreau a inscrit l'autre filet de la Pacifique.
« C'était formidable, a lancé Karlsson. Ça faisait un moment que je n'avais pas marqué, alors j'étais content. Évidemment, ça ne s'est pas aussi bien passé que prévu, mais j'ai toujours du plaisir dans ces matchs-là. C'est bien de pouvoir côtoyer des gars qui sont habituellement tes adversaires et d'apprendre à mieux les connaître dans ce genre d'atmosphère. Et de partager cette expérience avec ces deux gars (Burns et Pavelski), ça va faire en sorte que ça va toujours rester quelque chose de spécial. Je suis extrêmement content d'avoir eu l'opportunité de le faire. »
Gibson l'était aussi, en quelque sorte.
« Le fait demeure que tu as été choisi pour faire partie de l'équipe d'étoiles et tu te retrouves en compagnie de certains des meilleurs joueurs dans la Ligue, a souligné Gibson. Il y a des choses qui vont arriver. … Il faut accepter ça comme ça vient. »