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BOSTON – Joel Edmundson a la vague impression de rejouer dans le même film qu’il y a trois ans. Tous les observateurs sont prêts à enterrer les Maple Leafs de Toronto et les partisans les plus intenses semblent plus que jamais prêts pour le grand ménage du printemps.

Ils ne sont pourtant pas éliminés. Pas encore, du moins.

La formation torontoise tire de l’arrière 3-1 dans sa série face aux Bruins de Boston, et vient probablement de disputer son pire match de la série – un revers de 3-1. Elle fera face à l’élimination pour la première fois, ce printemps, au TD Garden, mardi.

« On sait que c’est un gros défi qui se dresse devant nous », a dit le défenseur des Leafs en entrevue avec LNH.com dans un corridor de l’aréna, en matinée. « On veut gagner le match de ce soir et bâtir là-dessus. Si on joue de la même façon qu’à notre dernier match ici (un gain de 3-2), on se donne de bonnes chances. »

Edmundson sait que ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. Au printemps 2021, alors qu’il s’alignait avec les Canadiens de Montréal, il était dans la même situation contre ces mêmes Leafs. Le Tricolore avait été blanchi 4-0 au match no 4, et semblait se diriger vers l’abattoir, à Toronto, pour le cinquième match.

« C’était beaucoup d’émotions à gérer, s’est souvenu le grand arrière. Surtout quand on est tombés en retard 3-1. On ne savait pas trop ce qui allait se passer. Mais on a abordé la série un match à la fois. Nous savions que nous formions une bonne équipe à l’époque.

« Il n’y a jamais vraiment eu de doutes dans notre vestiaire. Quand nous avons signé notre deuxième victoire, c’est comme si on savait qu’on allait gagner la série. »

C’est exactement ce qu’ils ont accompli après avoir arraché le cinquième match en prolongation. Ils ont refait le coup à Montréal en surtemps, puis ont aisément enlevé le match ultime par la marque de 3-1. Tout ça allait éventuellement les mener jusqu’en finale de la Coupe Stanley.

On ne dit pas que c’est ce qui attend Edmundson et les Maple Leafs, cette fois. Ça n’empêche quand même pas le vétéran de 30 ans d’aller chercher de l’espoir dans les expériences positives qu’il a vécues.

La bête à abattre est bien différente. Les Bruins ne souffrent pas du même complexe d’infériorité, et ne sont surtout pas aussi fragiles mentalement que les Maple Leafs au premier tour. Il faut toutefois rappeler qu’ils ont bousillé une avance identique face aux Panthers de la Floride, l’an dernier.

« On sait qu’ils étaient dans la même situation », a d’ailleurs tenu à souligner Edmundson.

Or, les Bruins semblent en plein contrôle. Le gardien Jeremy Swayman a donné un but aux Leafs à chacun de ses trois départs, et le capitaine Brad Marchand a pris les choses en main offensivement. Il serait surprenant, à ce stade-ci, que l’allure de la série change du tout au tout.

Les Maple Leafs forment une bonne équipe, mais ils sont amochés. Les attaquants Auston Matthews et William Nylander ne sont pas au sommet de leur forme et il y a des points d’interrogation un peu partout dans la formation, notamment devant le filet où Joseph Woll va obtenir son premier départ des séries.

Leadership

Il faudra peut-être un petit miracle ou de l’aide des fameux éléments intangibles pour parvenir à renverser la vapeur. Edmundson a directement pointé vers l’importance du groupe de leaders quand on lui a demandé ce qui avait fait la différence dans le parcours éliminatoire du Tricolore en 2021.

« Nous avions beaucoup de confiance parce que le groupe de leaders nous a montré la voie à suivre, a ajouté le défenseur. Il y avait Carey Price et Shea Weber, mais aussi des gars comme Eric Staal et Corey Perry. Leur présence avait un effet calmant sur le groupe, même après des défaites.

« Les jeunes pouvaient les regarder agir et se dire qu’il n’y avait pas de soucis. Le fait d’avoir joué avec ces gars et d’avoir appris d’eux m’a assurément aidé dans la suite de ma carrière. »

C’est peut-être l’ingrédient manquant dans le vestiaire torontois. Avec l’expérience de sa conquête de la Coupe Stanley, en 2019, et de son parcours jusqu’en finale en 2021, Edmundson tente de faire sa part pour guider les siens vers de meilleurs jours. Mais il n’y a pas de leader de la trempe de Weber dans ce groupe.

Et il n’y a surtout pas un Carey Price au sommet de son art devant le filet.

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