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TERREBONNE, Qc « Le futur va nous le dire, mais je pense qu’il est le gars le plus talentueux que le Canadien a eu depuis Guy Lafleur. »

Serge Savard a laissé les journalistes devant lui à court de mots, mardi, lorsqu’il y est allé de cette déclaration à propos de Lane Hutson. En ratissant jusqu’aux années de Lafleur, qui a joué son dernier match avec le CH en 1984, Savard donnait une portée historique considérable au début de carrière d’Hutson.

En 2024-25, le natif du Michigan a récolté 66 points, un sommet pour un défenseur recrue depuis les années 80. Cette récolte lui a valu le trophée Calder, remis annuellement à la recrue par excellence de la LNH. Mais il avait déjà capté une première fois l’attention de Savard la saison précédente, lors de son audition de deux matchs dans la LNH après l’élimination des Terriers de l’Université de Boston.

« J’ai tout de suite dit qu’il était le meilleur joueur du Canadien, a élaboré l’ancien capitaine et directeur général du CH lors de son tournoi de golf annuel. J’ai rapidement été convaincu qu’il allait être une grande vedette dans la LNH. Les choses qu’il peut faire, il n’y pas grand-monde qui puisse les faire. »

Même si Hutson est, selon Savard, l’un de ces trop nombreux petits joueurs de pointe chez le Tricolore à 5 pi 9 po et 162 lbs, il est capable de trouver son compte lorsque le jeu est « rude et viril », dit-il.

« Naturellement, on a toujours peur lorsqu’arrive un gars de 6 pi 4 po de son côté à 100 milles à l’heure, mais il est tellement agile qu’il trouve le moyen de l’esquiver. […] Il est capable de jouer là-dedans. »

Savard était un défenseur dans un tout autre moule que celui d’Hutson. À 6 pi 3 po et 210 lbs lorsqu’il jouait, il y a maintenant une cinquantaine d’années, le Montréalais agissait à titre de quart-arrière en défensive. Il n’a atteint le plateau des 50 points qu’une fois en carrière, mais son impact au-delà de la fiche statistique lui a valu de multiples honneurs, dont le retrait de son chandail numéro 18 par le CH.

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De l’amélioration, mais…

Lui aussi présent à l’Invitation Serge Savard, mardi, Bob Gainey a pesé ses mots lorsqu’est venu le temps d’analyser la progression des Canadiens et le travail du DG Kent Hughes. Même s’il a lui-même occupé le poste de grand patron du CH, Gainey a rappelé qu’il n’est « plus sur le terrain » et que les « règlements sont différents d’à l’époque ».

« [Mais] comme partisan, je peux voir une amélioration de l’équipe. Deux ou trois fois par saison, on peut voir des flashs d’un groupe qui joue en équipe, dont les membres jouent les uns pour les autres.

« L’entraîneur était un joueur compétitif et très intelligent, a-t-il ensuite souligné de son plein gré au sujet de Martin St-Louis. C’est le temps pour les joueurs de former une équipe qui peut non seulement retourner en séries éliminatoires, mais aussi, peut-être, aller plus loin. »

Si Savard a abondé dans le même sens que son ancien coéquipier, il a aussi qualifié de lacune le manque de « force physique naturelle » chez les Canadiens, qui a selon lui particulièrement transparu dans la série de premier tour face aux Capitals de Washington. Alex Ovechkin et sa bande avaient eu l’avantage en cinq matchs.

« On s’est fait un peu intimider par Washington, qui était beaucoup plus gros que nous, a-t-il analysé. Il y a beaucoup de petits joueurs qui ont réussi à Montréal, mais présentement, je trouve quand même que les joueurs de 80 à 100 points de l’équipe ne sont pas de grande taille. C’est une lacune qu’il faudra prendre en considération dans les années à venir. »