Sylvain Favreau se souvient encore de la première fois qu’il a réuni son groupe de leaders après le court été qui a suivi la conquête du Trophée Gilles-Courteau et la participation des Voltigeurs de Drummondville au tournoi de la Coupe Memorial.
Le directeur général Yanick Lemay était aux côtés de l’entraîneur pour livrer un message clair au capitaine Luke Woodworth, à ses adjoints Sam Oliver et Ethan Gauthier ainsi qu’au gardien Riley Mercer.
« Je leur ai expliqué que la ligne entre le développement et la victoire était très, très mince, s’est souvenu Favreau en entrevue avec LNH.com. Comme organisation, on est toujours dans ce dilemme. Eux, ils avaient fait partie d’un groupe spécial l’année passée.
« On voulait leur dire que ç’allait être à eux de décider ce qu’on allait faire avec la saison. »
Dans le monde du hockey junior, la campagne qui vient après une conquête en est souvent une de reconstruction. Et des joueurs comme ceux nommés ci-dessus, de bons vétérans avec l’expérience d’un championnat, représentent habituellement une bonne monnaie d’échange pour rebâtir les fondations.
Mais cette option a vite été écartée par les principaux intéressés.
« La rencontre aurait pu durer une minute, a ajouté Favreau en riant. C’était unanime et sans équivoque qu’ils voulaient rester à Drummondville et qu’ils voulaient continuer ce qu’on avait bâti. »
Ils allaient donc devoir convaincre la direction de l’équipe qu’ils avaient ce qu’il fallait pour guider ce groupe rempli de nouveaux visages vers le sommet de la montagne. Tout ça avant que Lemay tranche entre jouer les vendeurs ou les acheteurs, à la date limite des transactions.
« On ne savait pas trop quelle direction on allait prendre, a raconté Gauthier. Nous, on voulait forcer la main de Yanick et l’inciter à faire des acquisitions plutôt que de nous échanger. Personnellement, je suis un gars de Drummond. Woodworth, Oliver et Mercer sont ici depuis plusieurs années.
« On a Drummond tatoué sur le cœur. On voulait faire une autre run et tenter de gagner un autre championnat. Il n’y avait aucun doute à ce moment-là que c’était ce qu’on voulait. »