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Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Dans le sport professionnel, on ne pourra jamais dire assez souvent à quel point la confiance fait foi de tout, et on en a encore eu la preuve au cours des dernières semaines dans la LNH.

Prenons tout d'abord les Sabres de Buffalo, qui n'ont pas signé la victoire à leurs 15 derniers matchs. Cette série d'insuccès a coûté son poste à l'entraîneur Ralph Krueger, mais on sent que cette décision ne va pas changer la donne d'ici la fin de la saison à Buffalo.
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On voit des joueurs qui jouent sans confiance… et il sera difficile pour eux de la regagner, parce que pour y arriver, il faut vivre des succès, ou encore être placé en position pour connaître du succès jusqu'à ce que ça se produise.
Un joueur en confiance devient pratiquement invincible. J'ai connu les deux extrêmes de mon côté. Autant j'ai disputé une vingtaine de matchs sans récolter de point, j'ai aussi connu une séquence de 17 matchs avec au moins un point pour conclure la saison 2011-12, et cette séquence s'est poursuivie en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. On parle ici de la plus longue séquence de la LNH entre les saisons 2011-12 et 2016-17.
Bon, vous allez me dire que le fait de jouer avec Sidney Crosby m'a peut-être aidé, et je vais être un peu (beaucoup) d'accord avec vous. Cependant, je peux vous assurer que le sentiment qui nous habite avant un match quand on traverse une telle séquence est vraiment spécial. On sait qu'on va provoquer des choses. On se sent plus fort, plus rapide, et notre prise de décision devient meilleure. On le sait, parce que notre passé récent regorge de références positives, et on peut bâtir là-dessus.
Le problème, c'est que les Sabres n'ont que peu d'expériences positives dans leur bagage cette saison. Et avec les blessures qui déciment leur formation en ce moment, on place parfois des joueurs dans des rôles qu'ils ne sont peut-être pas outillés pour bien remplir. On ne peut demander à un bon joueur de se transformer en vedette du jour au lendemain simplement parce qu'on a besoin que quelqu'un remplisse le filet. Si on peinture des rayures sur un cheval, il ne se transforme pas en zèbre!
De plus, si un joueur n'est jamais passé à travers une séquence aussi difficile, il ne sait pas toujours comment s'en sortir. Et ce qui rend le tout encore plus difficile cette saison, c'est le contexte qui entoure les interactions sociales en dehors de la patinoire. Toutes les discussions qui ont lieu à l'extérieur d'un vestiaire, au cours desquelles des joueurs vont pouvoir se vider le cœur autour d'une bière et se confier à d'autres, peut-être plus expérimentés, qui vont pouvoir partager leur vécu, elles sont rendues impossibles par la présence des protocoles sanitaires. Ça doit être très difficile de vivre des séquences difficiles cette année, surtout sur la route, alors que les joueurs passent une bonne partie de leur soirée seuls dans leur chambre d'hôtel à réfléchir à ce qui ne va pas bien dans leur jeu.
C'est tellement important de pouvoir se sortir le hockey de la tête par moment, de pouvoir se changer les idées. Je sais que j'aurais personnellement été incapable d'évoluer dans un contexte toujours très sérieux. Passer mes soirées seul dans ma chambre d'hôtel, ça aurait été un gros défi pour moi. Ce n'est qu'un autre des défis supplémentaires auxquels font face les joueurs cette saison.
Déblocage à Montréal?
Le manque de confiance peut affecter un joueur en particulier, mais c'est un phénomène qui peut aussi s'étendre à une équipe en entier dans certaines situations. On peut penser que c'est ce genre de sentiment qui habitait les joueurs des Canadiens de Montréal depuis le début de la saison lorsque le pointage était égal au terme du temps réglementaire et que le match se transportait en prolongation.
Après neuf défaites de suite en surtemps et en tirs de barrage, c'est certain que les bâtons devaient commencer à être tenus plus serrés pendant le 3-contre-3. C'est souvent dans ces situations que la moindre erreur a tendance à se transformer en but pour l'autre équipe. Ça devient un sujet de conversation récurrent, et les joueurs ont de plus en plus de difficulté à en faire abstraction, quand ils doivent répondre à des questions à ce sujet après chaque entraînement et chaque match.
Le mauvais sort a finalement été rompu lors de la dixième tentative de l'équipe en prolongation ou en fusillade, alors que les Canadiens l'ont emporté en tirs de barrage contre les Canucks de Vancouver samedi dernier. On leur souhaite que ça débloque à partir de maintenant, lorsque l'équipe sera en mesure de recommencer à jouer.
Petite parenthèse… On a entendu beaucoup de critiques par rapport au style déployé par Montréal en prolongation, alors qu'on semble jouer au ralenti et ne pas vouloir aller vers l'avant. On privilégie la possession de rondelle, plutôt que de tenter de marquer le plus rapidement possible.
Je comprends parfaitement pourquoi on agit ainsi. Il faut savoir que les équipes utilisent une couverture homme à homme en prolongation, et qu'une fois que chaque joueur défensif a pris en charge un joueur offensif, ça devient difficile, voire impossible, de marquer. Un joueur de la LNH ne se fera pas battre au filet à un contre un, surtout quand le jeu devient statique en territoire défensif.
C'est pour étirer le triangle défensif adverse, et ainsi créer des ouvertures qu'ils vont pouvoir attaquer avec de la vitesse, avant que leurs adversaires réussissent à reprendre leur couverture homme à homme, qu'on voit les joueurs en possession de la rondelle revenir en zone neutre ou même dans leur propre territoire avant de repartir à l'offensive.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*