Crosby a élevé son jeu d'un cran dans le match no 3
Le capitaine des Penguins a amassé quatre points et son équipe a pris l'avance dans la série face aux Flyers
par Dan Rosen @drosennhl / Journaliste principal NHL.com
PHILADELPHIE - Les partisans narguaient Sidney Crosby bien avant que Lauren Hart n'interprète l'hymne national américain.
Ils scandaient, avec peu de mots, qu'ils trouvent que le capitaine des Penguins de Pittsburgh n'est pas si bon. C'est le rude accueil auquel Crosby a toujours droit au Wells Fargo Center, mais cette fois-ci, c'était la version plus bruyante, celle des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Et les 19 955 partisans y participaient.
À la fin du match, par contre, alors que près de la moitié des partisans se dirigeaient vers la sortie, les derniers fidèles en orange et noir ont à peine été capables de se moquer de Crosby lorsqu'il s'est dirigé vers le banc des punitions pour avoir accroché.
Il les avait rendus muets. Quand ne le fait-il pas?
Crosby a égalé un record personnel en séries éliminatoires avec quatre points (un but, trois assistances) pour mener les Penguins à un gain de 5-1 contre les Flyers de Philadelphie dans le match no 3 de la série de première ronde de l'Association de l'Est, dimanche.
Les Penguins mènent la série 2-1. Crosby cumule sept points dans les deux gains, incluant un tour du chapeau dans le gain de 7-0 de Pittsburgh lors du match no 1. Son prochain point sera le 172e de sa carrière en séries éliminatoires, égalant le record de concession de Mario Lemieux à ce chapitre.
Trente des 171 points de Crosby en séries (13 buts, 17 aides) sont survenus en 20 parties en carrière contre les Flyers, dont 15 points (cinq filets, 10 passes) en neuf matchs à Philadelphie.
« Ça démontre à quel point il est compétitif », a dit l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan. « Je trouve qu'il est dominant dans de tels moments. Il est à l'aise. Quand l'enjeu est important et que nous jouons à l'étranger, Sid est à son mieux. Et il l'a fait à plusieurs reprises selon ce que j'ai vu depuis que je suis ici. »
Crosby a avoué qu'il se prépare à une foule hostile, donc quand il saute sur la glace, il n'est pas affecté.
« C'est un environnement difficile où jouer, donc je pense qu'on se prépare tous en le sachant, a-t-il expliqué. Nous avons bien joué aujourd'hui. »
Il faut souligner la persistance des partisans de Philadelphie, mais l'idéal serait peut-être qu'ils ignorent Crosby avant le match no 4 de mercredi (19 h HE, NBCSN, CBC, TVAS, NBCSP, ATTSN-PT). Ainsi, peut-être qu'il ne dominera pas leur équipe et ne les poussera pas à quitter l'aréna avant la fin de la rencontre.
Encore là, peut-être qu'il refera le coup, car ça fait longtemps que Crosby ne se laisse pas déranger par les environnements hostiles. Il a 27 points (10 buts, 17 mentions d'aide) en 24 matchs de séries à l'étranger depuis 2016. Il totalise 26 points (huit buts, 18 assistances) en 27 parties à domicile.
« Il a la capacité de se concentrer sur le moment présent, a soumis Sullivan. Il ne se laisse pas ébranler. Il ne se laisse pas déstabiliser par l'adversité ou l'enjeu comme d'autres joueurs pourraient le faire. Il réussit dans ces moments-là et c'est pourquoi il est un joueur élite qui a tant accompli. »
Les Flyers sont sortis avec vigueur, dimanche, se nourrissant de l'énergie de la foule lors des 10 premières minutes. Le gardien des Penguins Matt Murray a dû faire un arrêt important de la mitaine lors d'une échappée de Nolan Patrick à 1 :15 avant de stopper un tir de Travis Sanheim à 2 :06.
Mais c'est Crosby qui a donné les devants 1-0 aux Penguins avec un but en contournant le filet à 10 :25. Le défenseur des Penguins Brian Dumoulin a créé un revirement aux dépens de Michael Raffl. Patric Hornqvist a remis la rondelle à Crosby, qui a touché la cible du côté droit.
Le fait que le but vienne du bâton du no 87 n'était pas banal.
Crosby voulait se reprendre après avoir raté quelques bonnes occasions de marquer dans le match no 2. Les Penguins avaient également besoin de renverser la vapeur. À partir de ce moment, les partisans se sont assis et ont vu Crosby et les Penguins tailler leur équipe en morceau.
« Ç'a été énorme », a dit le centre des Penguins Derick Brassard. Ils étaient partout. Leur foule était bruyante. Matt Murray nous a sauvés deux ou trois fois et Sid a marqué après. Sa ligne a fait du très bon travail en échec avant pour nous donner ce gros but. Ils ont calmé la foule et nous avons bâti là-dessus. »
Crosby a refait le coup en deuxième période avec une décision intelligente d'attaquer tout de suite après la mise en jeu. Il venait de se faire complice du but en avantage numérique de Malkin qui a porté le pointage 3-0 à 6 :48.
Au lieu d'envoyer la rondelle vers l'arrière pour gagner la mise en jeu, Crosby a compris que la situation à quatre contre quatre offrait plus d'espace sur la patinoire et il a décidé de foncer tout de suite en attaque.
Ç'a fonctionné. Il a transporté la rondelle au cercle droit et pris les Flyers au dépourvu, avant d'effectuer une passe lobée vers Dumoulin, qui a déjoué Brian Elliott entre les jambières du cercle gauche pour faire 4-0 Penguins cinq secondes après le but de Malkin.
Les Penguins ont égalé le record pour les deux buts les plus rapides en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Les Red Wings de Detroit en avaient marqué deux en cinq secondes contre les Blackhawks de Chicago, le 11 avril 1965.
« Il est toujours à la hauteur du défi », a dit Dumoulin au sujet de Crosby. « Il est notre meneur. »