HudonLandryLNH022725

À 30 ans, Charles Hudon est le troisième plus vieux joueur du Reign d’Ontario, le club-école des Kings de Los Angeles dans la Ligue américaine de hockey. Il fait maintenant partie de ces joueurs que l’on associe à la catégorie des vétérans.

Mais le principal intéressé assure qu’il est encore très jeune d’esprit.

« Je fais partie des plus vieux, mais dans ma tête, je suis encore un des jeunes », lance Hudon en entrevue téléphonique avec LNH.com. « J’arrive toujours à l’aréna en voulant avoir du fun, à vouloir faire des niaiseries avec les gars. Je ne me sens vraiment pas comme un gars de 30 ans. J’espère pouvoir continuer à faire ça pendant encore plusieurs années. »

Chose certaine, l’âge est loin de ralentir Hudon sur une patinoire. L’ancien choix de cinquième tour des Canadiens de Montréal en 2012 est le meilleur marqueur de son équipe, et ses 48 points en 45 matchs lui confèrent le troisième rang dans la Ligue américaine (LAH), à trois points de la tête.

Hudon est d’ailleurs le joueur de l’heure du circuit avec neuf matchs consécutifs d'au moins un point, une séquence au cours de laquelle il a amassé trois buts et neuf passes.

« Je n’étais pas au courant de tout ça, répond le Québécois avec étonnement. Je me concentre simplement à arriver prêt et dans un bon état d’esprit à l’aréna. »

Hudon ne porte pas trop attention à ses statistiques personnelles. En bon vétéran, il insiste sur le rendement de l’équipe, d’abord et avant tout. Mais la clé de ses succès, selon lui, réside dans la stabilité sur laquelle ses deux compagnons de trio – Glenn Gawdin et Jeff Malott – et lui ont pu compter depuis le début de la saison.

« Notre trio va super bien. On regardait justement ça avec notre coach récemment. On remarquait que ça fait plus de 450 minutes qu’on joue ensemble depuis le début de la saison, a raconté Hudon. On est le seul trio dans la Ligue américaine [à profiter d’une telle stabilité]. On n’a même pas besoin de se parler. On connaît les habitudes de chacun. »

L’apport de ce trio sert grandement la cause du Reign. L’équipe californienne occupe le premier rang de la section Pacifique de la LAH, mais elle est au cœur d’une lutte extrêmement serrée, alors que deux petits points seulement les séparent de la quatrième position.

« Il nous reste une dernière séquence de matchs à jouer (23) en peu de temps d’ici la fin de la saison, a noté Hudon. Ça signifie beaucoup de voyagement, moins de journées de congé, moins de temps à la maison avec la famille. Mais dès qu’on est réunis les trois, on veut avoir du plaisir, compétitionner et faire les bonnes choses pour l’équipe. »

Faire les bonnes choses pour l’équipe, ça signifie également de contribuer en dehors de la glace. Hudon affirme peut-être qu’il n’a pas l’impression d’être rendu à 30 ans, mais reste qu’il peut transmettre un peu de sagesse en vertu de son bagage d’expérience.

« J’essaie d’aider les jeunes. Un gars comme Francesco Pinelli (choix de 2e ronde des Kings en 2021), ça fait deux ans qu’on est ensemble ici et on se parle régulièrement. On s’aide beaucoup mutuellement, on est assis ensemble dans le vestiaire. Il écoute, il fait les bonnes choses. Ça va simplement être une question de gagner en confiance dans son cas. »

Hudon agit également à titre de mentor pour le jeune Montréalais Angus Booth, qui a été sélectionné au quatrième tour par les Kings au repêchage de 2022. L’ancien défenseur des Cataractes de Shawinigan et du Drakkar de Baie-Comeau hérite de beaucoup de responsabilités à sa première saison chez les professionnels.

« On a plusieurs défenseurs qui sont partis jouer avec les Kings et qui ne sont jamais revenus ensuite, alors on a une défensive peu expérimentée, a expliqué Hudon. C’est difficile quand tu es un joueur de première année d’être placé dans la chaise de défenseur numéro un ou deux. Mais il répond très bien à ce qu’on lui demande. Il a des choses à apprendre dans la Ligue américaine avant de faire le saut dans la LNH, mais il fait tout de la bonne façon. C’est vraiment un gars qui chercher à s’améliorer jour après jour. »

HudonReignAHL022725

Combiner passion et famille

À l’été 2023, celui qui a joué 134 matchs dans la LNH avec les Canadiens et l’Avalanche du Colorado a accepté un contrat de deux ans à un seul volet avec le Reign. Il savait donc qu’un rappel dans la LNH devenait moins probable, mais ce n’est pas ce qui allait l’empêcher de continuer à vivre de sa passion.

Le dernier match de Hudon dans la LNH remonte au 29 décembre 2022 avec l’Avalanche. Le natif d’Alma ne sait pas s’il aura une autre occasion de vivre la sensation d’un match dans la meilleure ligue au monde, mais il ne se voit pas mettre un terme à sa carrière dans le hockey dans un avenir rapproché, et ce, même s’il est présentement sans contrat pour l’an prochain.

« On parle beaucoup du futur avec ma femme et les enfants. Le hockey va toujours rester ma passion et va toujours rester ce que je veux faire, peu importe l’endroit, souligne-t-il. Pour l’instant, je me concentre à terminer la saison du bon pied et on verra pour la suite.

« Je ne ferme jamais la porte à un retour dans la Ligue nationale, mais mon but premier, comme je le mentionnais, c’est vraiment d’aider les jeunes et de m’améliorer en tant que personne. »

Une expérience mémorable

Il y a deux mois à peine, Hudon a eu la chance de représenter le Canada à la Coupe Spengler 2024, à Davos, en Suisse. Le parcours de l’équipe canadienne s’est malheureusement arrêté en demi-finale, mais le Québécois n’est pas près d’oublier son expérience.

C’était la première fois qu’il portait les couleurs du Canada depuis sa présence au Championnat mondial junior en 2014.

« Je peux vraiment dire que ç’a été l’une des plus belles expériences de hockey de toute ma vie, a admis Hudon. D’abord, avoir la chance d’amener mes enfants avec moi et de les voir avec le rouge et la feuille d’érable pendant que je porte le chandail d’Équipe Canada, c’était un moment incroyable. Si on m’offre la chance de revivre ça, je vais assurément accepter. On a vraiment adoré l’expérience en famille. L’an passé, je n’avais pas pu y participer, alors j’étais vraiment content d’avoir l’occasion de me reprendre cette année.

« Ça m’a permis de retourner en Suisse, et c’est comme si je n’avais jamais quitté. C’est un pays où il est toujours plaisant de retourner. »

Hudon fait référence à son passage avec le HC Lausanne, en 2020-21. Ce retour en territoire connu pourrait-il lui avoir donné envie de retenter l’expérience européenne éventuellement?

« Je ne ferme pas la porte, mais je considère que je n’ai pas terminé mon travail en Amérique du Nord, que ce soit dans la Ligue américaine ou dans la LNH, répond-il. On verra. Je me concentre vraiment sur le présent, et je veux surtout que ma famille soit heureuse et confortable. »