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MONTRÉAL – « Pourquoi pas nous? Pourquoi pas maintenant? »

C’est le message que l’entraîneur adjoint Stéphane Robidas avait lancé aux joueurs des Canadiens de Montréal avant le premier match de la saison face aux Maple Leafs de Toronto. Après toutes les discussions au sujet du « mix », il semblait bien audacieux de faire une allusion aussi directe aux séries éliminatoires.

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À ce moment, les points d’interrogation au sujet de cette édition du Tricolore étaient fort nombreux – à toutes les positions. Nick Suzuki était-il un véritable premier centre? Patrik Laine allait-il guérir rapidement? Lane Hutson était-il prêt pour la LNH? Samuel Montembeault pouvait-il s’imposer comme numéro un?

Il y avait encore beaucoup d’inconnu. Dans ce contexte, le « mix » jusqu’à la date limite des transactions semblait être un objectif réaliste. Cette équipe a toutefois su repousser les attentes, malgré les nombreuses fois où elle a trébuché en cours de saison.

Comment y est-elle parvenue? Voici cinq moments décisifs qui ont permis au Tricolore d’accéder aux séries.

Le retour au jeu de Patrik Laine

La perte de Patrik Laine pour une durée de « deux à trois mois » avant même le premier match de la saison a porté un dur coup à l’enthousiasme qui régnait autour de l’équipe. La fiche du CH à ses 25 premiers affrontements parle d’elle-même : 9-13-3, la 30e dans la LNH.

Le 3 décembre, l’attaquant finlandais fait renaître l’espoir en marquant à son premier match en 354 jours. Il est accueilli en héros par la foule montréalaise et infuse un peu d’énergie à un groupe moribond. Laine inscrit d’ailleurs huit buts en avantage numérique à ses neuf premiers matchs.

Il n’a évidemment pas maintenu cette cadence infernale et a connu sa part de mauvais matchs, mais il a tout de même atteint le plateau des 20 buts en 52 matchs. Il a surtout permis au jeu de puissance de diversifier les sources de ses attaques.

MTL@NSH: Un 20e but pour Laine et une 58e aide pour Hutson

L’acquisition d’Alexandre Carrier

Il y a des transactions parfois simples qui se transforment en or. C’est le cas avec l’arrivée de Carrier. Le 18 décembre, Kent Hughes sort un lapin de son chapeau en attirant Carrier à Montréal en échange d’un défenseur plus jeune, Justin Barron. Les Predators de Nashville parient sur le futur en Barron, qui a 23 ans comparativement à 28 ans pour Carrier.

En Carrier, le CH ajoute une pièce cruciale à son casse-tête. Martin St-Louis et Robidas peuvent compter sur un défenseur droitier capable de jouer au sein du top-4 à la ligne bleue. Carrier viendra stabiliser immédiatement le groupe de défenseurs, servant de partenaires à Kaiden Guhle pour les premières semaines et plus tard à Mike Matheson.

Utilisé en moyenne pour près de 21 minutes (20:50), le Québécois a changé le visage de la brigade défensive en apportant une dose importante d’expérience et du jeu stable contre les gros trios des équipes adverses.

Le gros voyage du temps des fêtes

Sur papier, le traditionnel voyage entre Noël et les premiers jours de l’année 2025 s’annonce catastrophique. Il y a des arrêts à Sunrise, à Tampa, à Vegas, à Chicago et à Denver. Sur cinq matchs, le Tricolore affronte quatre puissances et joue dans quatre fuseaux horaires différents en huit jours.

Mais comme un vieux sage a déjà dit, le hockey se joue sur la glace et non pas sur papier. Les Canadiens partent sur une lancée et gagnent en confiance en signant quatre victoires en cinq rencontres. Ils battent les quatre champions de la Coupe Stanley des quatre dernières années : les Panthers (2024), le Lightning (2021), les Golden Knights (2023) et l’Avalanche (2022).

Le seul faux pas de ce voyage reste un revers de 4-2 contre les Blackhawks à Chicago. Arvid Soderblom avait changé la donne avec 38 arrêts dans ce match.

Le départ canon de Jakub Dobes

Le Tricolore a vraisemblablement perdu confiance en Cayden Primeau et doit trouver un candidat pour épauler Montembeault, qui est d’office pour dix matchs de suite entre le 3 et le 23 décembre.

Le 27 décembre, Kent Hughes procède au rappel de Dobes, un gardien qui fait très bien dans la Ligue américaine, mais qui n’a aucune expérience dans la LNH. Qu’à cela ne tienne, Dobes signe cinq victoires à ses cinq premiers départs, maintenant une moyenne de buts alloués de 1,55 et un taux d’efficacité de ,941.

Le portier tchèque a connu plus de difficultés par la suite, mais il s’est racheté en aidant les siens à arracher deux points aux Predators de Nashville (,973), et un autre aux Maple Leafs (,971), dans la dernière ligne droite. Ces points ont finalement été cruciaux.

La pause de la Confrontation des 4 nations

Entre le 23 janvier et le 9 février, le Tricolore signe une seule victoire en neuf matchs (1-7-1) et l’équipe semble à bout de ressources. On en demande beaucoup aux meilleurs éléments du club, qui ne semblent plus avoir d’énergie dans le réservoir. Mais arrive la pause de 12 jours de la Confrontation des 4 nations.

C’est là que Nick Suzuki rencontre le directeur général Kent Hughes et lui demande du temps avant de procéder à des transactions à la date limite. Porté par son capitaine, le CH signe cinq victoires de suite au retour et se replace dans la course aux séries, forçant le grand patron à opter pour le statu quo.

En 26 matchs entre cette pause bénéfique et la fin de la saison, Suzuki a récolté 15 buts et 37 points, le quatrième plus haut total dans la LNH. À son instar, les Canadiens, eux, ont maintenu une fiche de 15-5-6, la sixième meilleure du circuit sur cette période.

CAR@MTL: Suzuki prend tout son temps au cercle gauche