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Martin St-Louis a déjà triomphé à deux reprises, comme joueur, sur la scène internationale. À 29 ans, il était de l’équipe canadienne qui a remporté la Coupe du monde de hockey de 2004. Puis en 2014, à 38 ans, il a obtenu l’or aux Jeux olympiques de Sotchi.

« En 2014, en demi-finale, j’étais le bâton d’épicerie sur le banc, raconte-t-il. J’étais là, mais je n’ai pas joué une présence de tout le match. »

C’est à ce moment qu’il a appris qu’un tournoi d’envergure est une source intarissable d’apprentissages, qu’on ait 29 ans ou 38 ans, ou encore qu’on soit un attaquant de premier plan ou un bâton d’épicerie, comme il l’image bien.

« Tu ne peux pas être assis au banc et, parce que tu as une feuille de route garnie, faire la baboune parce que tu ne joues pas, dit St-Louis. Dans des événements comme ceux-là, c’est toujours plus ‘’gros’’ que toi-même.

« Ce n’est pas facile, parce qu’on est tous des gens fiers et on a tous un ego. Mais j’ai appris beaucoup de choses. »

C’est donc avec l’œil de quelqu’un qui a occupé à peu près tous les rôles au sein de l’attaque canadienne que l’entraîneur-chef des Canadiens de Montréal a regardé la finale de la Confrontation des 4 nations, une victoire de 3-2 du Canada face aux États-Unis en prolongation, jeudi soir.

Si savoir « s’oublier » est une qualité qu’il dénote pour ceux qui ne jouent pas ou peu, comme ce fut le cas pour son protégé Samuel Montembeault, troisième gardien de l’unifolié, St-Louis a surtout porté attention à la gestion du risque chez ceux qui ont foulé la patinoire.

« Y’a-t-il beaucoup de risques qui se prenaient hier? », a répliqué St-Louis à un journaliste, vendredi, au terme de l’entraînement des Canadiens au Centre Bell. « Tous les joueurs qui étaient en action hier sont très talentueux, mais ils font quand même attention aux risques qu’ils prennent, car le risque coûte cher. Les deux équipes se sont donné une très bonne chance, car elles ont bien géré le risque. Si on a quelque chose à apprendre, c’est la gestion du risque. Quand tu comprends ça, tu te donnes certainement une meilleure chance de connaître du succès. »

Le message semblait déjà s’être passé dans le vestiaire du CH une douzaine d’heures après la finale. Sans même l’interroger à ce sujet, Joel Armia, qui a représenté la Finlande à la Confrontation des 4 nations, l’a soulignée.

« Tu joues contre les meilleurs… Tu ne peux pas faire d’erreurs! Il faut faire de la bonne défense pour gagner des matchs, indique-t-il. Et dans la LNH, toutes les équipes ont de bons joueurs. Il faut savoir contre qui tu es sur la patinoire et protéger ton filet en conséquence. Si tu as la chance de créer de l’attaque, crées-en, mais pas au détriment de la défense. »

« C’est un rappel de ce à quoi ressemble le hockey de séries et des moyens pour y parvenir », soutient quant à lui l’attaquant Alex Newhook.

Les Canadiens sont bons derniers dans la LNH avec 37 buts accordés depuis le 23 janvier. La troupe de St-Louis montre une fiche de 1-7-1 pendant cette séquence, également la pire du circuit.

Au chapitre du risque, on ne peut déceler une tendance statistique claire avec le CH, qui ne commet que 13,47 revirements par tranche de 60 minutes cette saison, le septième rendement de la LNH. Étonnamment, ça se passe encore mieux à cet égard depuis le 23 janvier (12,68 REV/60; 5e rang).

Heineman de retour face aux Sénateurs?

L’entraînement qu’a tenu le CH vendredi était son dernier à Montréal avant la reprise de son calendrier, samedi, face aux Sénateurs d’Ottawa.

Pour l’occasion, Emil Heineman était de retour parmi ses coéquipiers et patinait au sein de ce qui peut être considéré le quatrième trio de l’équipe, avec Jake Evans et Joel Armia, ses deux partenaires avant qu’il se fasse happer par un véhicule à Salt Lake City le 13 janvier. En fait, les quatre trios du CH étaient identiques à ceux d’il y a plus d’un mois, alors que l’équipe était au cœur de sa meilleure séquence de la saison (15 déc.-13 jan. : 9-2-1; 1er rang LNH).

« En début de saison, on était à l’aise avec cette formule, mais ça ne garantit pas qu’on va retrouver le succès avec cette formule-là, prévient St-Louis. Je pense néanmoins que ça nous met dans une position confortable, dans la mesure où ça nous a menés au succès auparavant. »

Heineman a passé des examens médicaux aujourd’hui et en passera d’autres demain, après quoi le CH offrira une mise à jour sur son état de santé. Sa présence pour le match de samedi est donc incertaine pour l’heure, bien que son retour au sein de la rotation régulière soit un signe encourageant.

« [Son retour éventuel] sera bénéfique pour notre profondeur et notre équilibre, se réjouit l’ailier Brendan Gallagher. Il fait tant de choses pour nous qui ont un impact sur le jeu. Il peut marquer, il est bon en échec avant, il est actif avec son bâton et il est intelligent. Il est l’un de nos joueurs importants. »

Josh Anderson était par ailleurs de retour à l’entraînement après deux journées de traitement mardi et mercredi. Il devrait être à son poste samedi.