Drouin Walker Avalanche

MANALAPAN, Floride – Chris MacFarland ne cache pas sa satisfaction. 

Forte d’une série de sept victoires et d’une séquence de neuf gains en 10 matchs, l’Avalanche du Colorado est l’équipe de l’heure dans la LNH. Mardi, c’est grâce à un tour du chapeau de Mikko Rantanen et aux 30 arrêts de Justus Annunen que l’Avalanche a complété un périple parfait de quatre rencontres avec une victoire de 4-3 contre les Blues de St. Louis.

Le Colorado (44-20-5) totalise 93 points en 69 matchs et occupe le premier rang de la section Centrale, à égalité avec les Jets de Winnipeg, qui ont toutefois un match de plus à disputer. L’Avalanche a également deux points de plus que les Stars de Dallas, qui ont aussi 69 parties de jouées. 

« C’est fou, a lancé MacFarland, le directeur général au Colorado. Je pense qu’on se dirige vers une lutte qui va se décider à la toute fin. »

Et l’Avalanche va assurément faire partie de la course, étant aidée par les gestes posés par MacFarland avant la date limite des transactions du 8 mars. 

Le DG a acquis le défenseur Sean Walker des Flyers de Philadelphie, le centre Casey Mittelstadt des Sabres de Buffalo, ainsi que les attaquants Brandon Duhaime du Wild du Minnesota et Yakov Trenin des Predators de Nashville. Il a notamment échangé le défenseur Bowen Byram pour obtenir les services de Mittelstadt.

MacFarland s’est entretenu avec LNH.com après la première journée de réunions des directeurs généraux de la LNH pour discuter de son raisonnement derrière certaines des transactions, de l’impact des nouveaux venus, de la raison pour laquelle il n’a pas été chercher de l’aide devant le filet, de Jonathan Drouin et plus encore. 

Avant de parler des transactions et de leur impact au sein de l’équipe, parlons de Gabriel Landeskog. Il a recommencé à patiner. Pensez-vous qu’il représente une option réaliste à un certain point pendant les séries éliminatoires?

« C’est une bonne question et nous sommes honnêtes en disant que nous ne le savons tout simplement pas. Il n’y a pas de réponse rationnelle sur le fait que notre capitaine est à l’écart depuis deux années complètes. Le dernier match qu’il a joué remonte à la soirée où nous avons eu la chance de remporter la Coupe. J’aimerais pouvoir dire que c’est une blessure qui demande quatre à six semaines de convalescence et qu’au bout de six semaines, tu sais qu’il va revenir. Ce n’est pas le cas. Il a été opéré dans la première semaine de mai, l’an dernier, et on nous a dit que ça prendrait entre 12 et 16 mois avant d’en savoir davantage. 

« L’aspect positif, c’est que je peux vous dire que Gabe se porte bien. Mais on est loin de le voir se faire mettre en échec, freiner brusquement et repartir, faire des changements de direction. Il n’a pas joué un seul match en deux ans. J’espère, ce serait exceptionnel pour nous et encore plus pour Gabe, qu’il va pouvoir revenir. Il s’ennuie du hockey et il travaille fort chaque jour, mais il y a plusieurs étapes à franchir et nous allons faire ce qui est le mieux pour lui et nous ne tenterons pas de précipiter les choses. 

« Mais en date du 20 mars, nous sommes encore loin. Il y a plus de facteurs inconnus que de facteurs connus à ce stade-ci. Je n’ai jamais eu à composer avec une situation comme celle-là en 23 ans de métier. »

Si on regarde l’échange de Bowen Byram pour Casey Mittelstadt, pouvez-vous me dire comment vous en êtes arrivé à procéder à cette transaction? Et que voyez-vous de Mittelstadt jusqu’à maintenant?

« Il est le type de joueur qui cherche d’abord à passer la rondelle et il a une excellente vision de jeu. Il a montré qu’il peut jouer au sein d’un top-6 et mettre à profit son talent. C’est exactement ce qu’on a vu dans les quelques matchs qu’il a joués avec nous. En comptant sur lui et sur le retour de Valeri Nichushkin, ça nous offre un bon deuxième trio. Ç’a été un défi pour les entraîneurs et notre équipe dernièrement, certains gars héritaient de plus de responsabilités. Je pense qu’on a maintenant plus d’équilibre dans la formation.

COL@CGY: Mittelstadt appuie sur l'accélérateur

« Bowen est un très bon joueur de hockey et ça n’a pas été facile quand j’ai discuté avec notre personnel à l’interne. Nous connaissons tous le talent et le potentiel de Byram. C’est un gars qui a d’excellents atouts, notamment pour l’avantage numérique. Avec Cale [Makar] et les quatre attaquants qui passent beaucoup de temps sur la glace, il y avait une partie du jeu de 'Bo' qui n’était pas maximisée. 

« Ceci étant dit, il jouait tout de même 20-22 minutes par match, écoulait des pénalités, excellait pour faire bouger la rondelle, était remarquable en séries éliminatoires, et était en somme un très bon joueur. Alors quand tu commences à y penser, tu dois te demander à quoi ça pourrait ressembler. Nous n’allions pas l’échanger contre un vétéran de 30 ans ou contre un joueur qui deviendrait autonome à la fin de la saison. […] De notre point de vue, il fallait obtenir en retour un jeune joueur sur lequel nous aurions un peu de contrôle. »

Avant de faire cette transaction, vous avez acquis Sean Walker, qui se veut en quelque sorte un remplaçant pour Byram. Walker a été bon jusqu’ici, s’impliquant offensivement et marquant même quelques buts. Qu’est-ce que les dépisteurs vous avaient dit à propos de lui et est-ce que son arrivée allège la transition du départ de Byram?

« Nous l’avons évidemment beaucoup vu quand il était avec les Kings, et nous l’avons regardé jouer à Philadelphie. La constatation est qu’il cadrait parfaitement avec nous. Il est droitier, ce qui était un besoin pour nous, mais il a également le coup de patin et les habiletés pour générer de l’offensive. Ça correspondait exactement à ce que l’entraîneur [Jared] Bednar veut voir, des gars qui appuient l’attaque. »

Quel impact a le retour de Valeri Nichushkin sur votre équipe?

« C’est incommensurable. Regardez simplement notre fiche avec lui dans la formation (31-11-3) et sans lui (13-9-2). C’est le jour et la nuit. Il touche à tout : 5-contre-5, jeu de puissance, infériorité numérique, 3-contre-3 en prolongation. Valeri est le genre de joueur qui fait une grosse différence même s’il ne marque pas, car il excelle sans la rondelle et pour provoquer des revirements, grâce entre autres à sa grande portée et à son énorme gabarit. Ça fait une grosse différence quand il n’est pas de la formation. »

COL@VAN: Nichushkin tranche le débat avec son visage

Alexandar Georgiev est évidemment votre gardien numéro un. Si vous aviez voulu ajouter de la profondeur devant le filet avant la date limite des transactions, vous auriez pu le faire, mais ça ne s’est pas produit. Comment voyez-vous la situation de vos gardiens à l’approche des séries, sachant que dans les deux dernières années, on a vu beaucoup de gardiens être utilisés par les équipes ayant remporté la Coupe Stanley?

« Écoutez, nous l’avons vécu. Il y a deux ans, Darcy [Kuemper] s’est blessé pendant les séries et nous avions Pavel Francouz en relève. Nous étions choyés avec 'Pav' parce qu’il était le réserviste entre guillemets, mais si on devait s’en remettre à lui pour une séquence de trois, quatre ou cinq matchs de suite, on était en pleine confiance. Sa blessure tard dans l’été nous a placés dans une situation inattendue. Nous avons réclamé Ivan Prosvetov au ballotage, et il nous a aidés à amasser quelques victoires dans la première moitié de l’année, permettant à Justus Annunen de continuer à jouer avec les Eagles dans la LAH. Il a eu une bonne première moitié de saison. 

« On a regardé les besoins de notre équipe à mesure qu’on s’approchait de la date limite. Il fallait calculer le nombre de départs que nous aurions de disponibles, tout en prenant en compte nos autres besoins. Nous avons un nombre défini de choix au repêchage et d’espoirs, et il fallait se demander quelles allaient être les demandes des autres équipes. Les gardiens n’ont pas changé d’adresse avant la toute dernière minute, et deux d’entre eux ont été échangés l’un contre l’autre (le 8 mars).

« Je pense que Justus en a fait suffisamment pour nous montrer qu’il méritait qu’on lui donne la chance de se prouver. Comme tout jeune gardien, il y a une période d’adaptation. Ça prend des matchs pour acquérir de l’expérience. Il s’entraîne avec nous, il a joué deux ou trois ou quatre bons matchs de façon consécutive. Nous allons voir. Nous sommes à l’aise avec lui et avec Ivan. »

Nathan MacKinnon continue d’élever son jeu à un autre niveau. Cette année, il semble qu’il n’est pas seulement à un autre niveau, mais qu’il affiche une meilleure constance également. Est-ce une chose dont vous parlez à l’interne?

« Oui. Nate prend énormément de responsabilités sur ses épaules chaque année. Je pense qu’il modifie probablement un peu sa façon de se préparer au quotidien chaque année, mais sa détermination et son vouloir sont constants depuis le premier jour. Cette saison, en plus de l’absence de Landeskog, nous avons fait face à l’adversité avec les pertes de Nichushkin et de Samuel Girard et il a porté l’équipe sur son dos, en compagnie de Cale, Mikko et Devon Toews. Je sais qu’il fait de l’excellent travail sous pression. Nous sommes vraiment chanceux de l’avoir. »

Vous avez tenté le coup avec Jonathan Drouin pendant l’été, lui offrant un contrat d’un an dans l’espoir que la réunion avec MacKinnon, son ancien coéquipier dans le junior, l’aiderait à relancer sa carrière. Que pensez-vous des résultats?

« Très bons. Nathan entretenait évidemment une relation avec lui. Nous savions tous que Jonathan a de très bonnes mains et qu’il est un joueur créatif. Les doutes venaient des autres facettes de son jeu, comme la contribution défensive, la constance dans l’éthique de travail, le jeu sans la rondelle. Appliquer de l’échec avant n’est pas une option avec l’entraîneur Bednar, c’est une obligation, et il faut rendre crédit à Jonathan pour s’être impliqué à fond. Il a recommencé à vraiment jouer au hockey et à apprécier son sport jour après jour. Il cadre vraiment bien dans notre équipe. »