MONTRÉAL – Jonathan Marchessault avait le but d’assurance sur sa palette. Il n’y avait qu’un petit défenseur sur son chemin pour l’empêcher de marquer dans un filet désert.
Du haut de ses 5 pi 9 po et 162 lb, Lane Hutson a bloqué la frappe de Marchessault en recevant la rondelle dans les côtes. Ce jeu a changé l’histoire du match contre les Predators de Nashville, où les Canadiens ont signé une quatrième victoire d’affilée en l’emportant 3-2 en prolongation.
Dans les secondes suivant ce tir bloqué, Cole Caufield a saisi une longue passe d’Hutson avant d’inscrire le but égalisateur en décochant un tir des poignets du haut des cercles. Il restait seulement 20 secondes au cadran en troisième période quand le petit numéro 13 a déjoué Juuse Saros.
En prolongation, Caufield a réécrit le même scénario du dernier match contre le Kraken de Seattle en obtenant encore une fois le but décisif. Mais avant de parler du maître de la prolongation, il faut revenir sur la séquence où Hutson a joué le rôle du gardien.
« Il a dit qu’il avait appris ça de Big Dave (David Savard), a dit le capitaine Nick Suzuki. Je ne sais pas à quel point Laner (Lane) peut prendre de l’espace devant le filet comme Dave, mais il a fait cet arrêt, puis a relancé le jeu qui a mené au but. C’était crucial, nous avons créé l’égalité. Ça nous assurait d’un point et ça nous donnait la chance d’aller en chercher deux.
« J’ai passé assez de temps près de Savard pour savoir comment bloquer un tir, a renchéri Hutson avec le sourire dans le visage. Mais honnêtement, j’ai été assez chanceux. J’ai reçu la rondelle dans les côtes, mais le tir n’était pas trop puissant. C’était un drôle de jeu. Ensuite, je savais où Cole allait se placer sur la glace. Il est toujours un tireur dangereux. »
Le tir bloqué restera une image forte de cette victoire contre les Predators. Mais un autre jeu du gagnant du trophée Calder a aussi retenu l’attention en prolongation. Alex Newhook a fendu l’air sur une passe trop vive d’Hutson. Sur la relance, Filip Forsberg a patiné en compagnie de Steven Stamkos dans ce qui s’apparentait à un deux contre zéro. Hutson, qui a pris ses jambes à son cou, a empêché les deux attaquants des Predators d’y aller d’une série de passes en se repliant rapidement.
« Je savais que Forsberg était un peu fatigué et je me disais que je pouvais le rattraper, a expliqué Hutson. J’espérais qu’il opte pour une passe, mais Doby (Dobes) a réussi un gros arrêt sur ce jeu. »
« Lane aime tellement patiner, il patine même lors des journées où nous avons congé, a répliqué Caufield. Mais ce jeu illustre encore une fois son niveau de compétitivité. Il a aussi un grand réservoir pour réussir à revenir dans le jeu en partant d’aussi loin. Il est un joueur spécial. »
Caufield, prise deux
Auteur du but égalisateur avec 20 secondes à jouer en troisième période, Caufield a misé encore sur l’aspect dramatique en inscrivant celui de la victoire en prolongation alors qu’il ne restait que deux petites secondes.
Mike Matheson a trouvé une façon de garder la rondelle en vie dans le coin de la patinoire en se démenant devant Marchessault et Stamkos. Suzuki a profité de la combativité de son défenseur pour en ressortir l’objet noir et il a attiré Roman Josi vers lui pour ouvrir complètement la porte à Caufield.
Seul dans l’enclave, Caufield n’en demandait pas plus. Il a battu Saros pour obtenir son cinquième but de la saison en cinq matchs seulement.
« Nick m’a fait une très belle passe, mais j’avais aussi réussi une belle passe pour lui quelques secondes auparavant, a rappelé l’Américain. Tu ne marques pas toujours. Quand tu y parviens, tu dois en profiter. J’espère qu’il y aura encore plusieurs gros buts de la sorte pour moi. »
À l’image du dernier match contre le Kraken, Caufield a reçu des louanges pour son talent de marqueur né, mais ce n’était pas l’unique qualité qui lui collait à la peau.
« Le jeu de Cole a grandement évolué, mais encore plus depuis l’arrivée de Marty (Martin St-Louis), a affirmé Suzuki. Il est maintenant très bon défensivement. Nous pouvons lui faire confiance. Nous savons qu’il peut réaliser plus de jeux, il voit tellement bien la glace. Il n’a jamais perdu sa touche de marqueur, mais il a grandi dans d’autres départements pour s’établir comme un attaquant complet. »


















