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LNH.com propose une analyse en profondeur de chacune des 31 équipes pendant tout le mois d'août. Aujourd'hui, les Jets de Winnipeg.
Les Jets ont conservé sensiblement le même noyau de joueurs au cours des deux dernières années, mais les rigueurs du plafond salarial font en sorte qu'ils présenteront un visage quelque peu différent cette saison.

Pris à la gorge sur le plan financier, les Jets n'ont eu d'autres choix que de laisser partir plusieurs joueurs durant l'entre-saison, et les pertes importantes se situent surtout en défensive. Jacob Trouba a été échangé aux Rangers de New York à sa demande, tandis que Tyler Myers et Ben Chiarot ont profité de leur autonomie complète pour s'entendre avec les Canucks de Vancouver et les Canadiens de Montréal, respectivement.
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Ces trois sont devenus joueurs autonomes sans compensation au terme de la dernière saison et ont obtenu une hausse de salaire. Il faut également ajouter à cette liste les départs des attaquants Brandon Tanev, mis sous contrat par les Penguins de Pittsburgh, et Kevin Hayes, échangé aux Flyers de Philadelphie.
« Pendant deux ans, nous avions un noyau de joueurs établis qui est demeuré le même », a mentionné Cheveldayoff à NHL.com au sujet de sa formation, qui a participé aux séries lors des deux dernières saisons et a atteint la finale de l'Association de l'Ouest en 2017-18.
« Il y a deux saisons, j'ai dit que je ferais de mon mieux pour conserver le même groupe. Je l'ai fait en sachant que nous allions jouer le tout pour le tout et en connaissant les réalités du plafond salarial. Je savais que les hausses de salaire qu'allaient demander beaucoup de joueurs rendraient difficile la tâche de garder le même groupe par la suite. »
Ce qui explique en bonne partie cette épineuse situation, ce sont les dossiers Patrik Laine et Kyle Connor. Les deux attaquants sont joueurs autonomes avec compensation et n'ont toujours pas de contrat à un peu plus de deux semaines des premiers matchs préparatoires. Ils demanderont eux aussi un généreux chèque de paie.
La bonne nouvelle, en tenant pour acquis que Laine et Connor seront de retour, est que les Jets miseront toujours sur la même attaque dangereuse. Pour le reste, ce sera aux jeunes joueurs de l'organisation de pourvoir les postes vacants et de s'imposer, car la compétition sera féroce dans la section Centrale.
Voici trois questions intimement liées aux succès des Jets cette saison :

Qui prendra la relève en défensive?

Longtemps considérée comme une force de l'équipe, la défensive des Jets est désormais le plus gros point d'interrogation à l'aube de la saison. Trouba, Myers et Chiarot étaient trois des cinq défenseurs les plus utilisés à Winnipeg, la saison dernière, et ils apportaient tous une contribution importante sur le jeu de puissance ou en infériorité numérique. Winnipeg a accordé 243 buts (15e dans la Ligue), et on peut s'attendre à ce que ce chiffre augmente avec une défensive démembrée.
C'est pourquoi des joueurs comme Dustin Byfuglien et Josh Morrissey n'auront pas le choix d'en donner plus. Morrissey, âgé de 24 ans, vient d'établir des sommets en carrière au chapitre des passes (25), des points (31) et des points sur le jeu de puissance (10) en 59 matchs. Quant à Byfuglien, il devra demeurer en santé. L'imposant défenseur n'a pas joué plus de 69 matchs dans chacune des deux dernières saisons.
Surtout, l'état-major de Winnipeg voudra voir de jeunes talents s'imposer. Ça commence par Neal Pionk, acquis des Rangers en retour de Trouba. La saison dernière, Pionk a été le deuxième joueur le plus utilisé de New York en moyenne (21:10) et il a démontré son utilité, amassant 13 de ses 26 points (six buts, 20 passes) sur le jeu de puissance. Il devra toutefois soigner son jeu défensif si les Jets veulent compter sur lui dans toutes les situations. La saison dernière, il a affiché le deuxième pire différentiel de son équipe (moins-16) et a été le défenseur des Rangers le plus souvent sur la glace lors d'un but de l'adversaire (97).

« Son utilisation sera déterminée à l'approche du camp d'entraînement », a dit Cheveldayoff au sujet de Pionk à NHL.com. « Il confère à Paul (Maurice, l'entraîneur) des options. Il est évidemment un jeune joueur avec beaucoup de potentiel qui peut encore s'améliorer parce qu'il n'a pas encore beaucoup d'expérience dans la Ligue et en raison de notre situation en défensive. »
Après deux saisons dans la Ligue américaine de hockey (LAH) et quelques passages avec les Jets, Tucker Poolman et Sami Niku devraient également s'établir pour de bon à Winnipeg.

À quand un contrat pour Connor et Laine?

Les négociations avec les deux joueurs avancent à pas de tortue, et Laine a même mentionné à Sportsnet, le 16 août, qu'il ne sera probablement pas sous contrat avant le camp d'entraînement et que son avenir est incertain.
« Je ne m'en fais pas du tout, a-t-il dit. Je sais que j'ai fait mon travail le mieux possible au cours de ces trois années, donc je sais que je vais jouer quelque part l'année prochaine. Ce n'est pas quelque chose à quoi je pense trop souvent. J'espère que ça se réglera dans les deux prochains mois pour être prêt lors du match d'ouverture. »
Les Jets ne peuvent se permettre d'entamer la saison sans Laine ou Connor, ou les deux, car ils sont des éléments clés des succès de l'équipe. Même s'il a connu de longs passages à vide la saison dernière, Laine a inscrit 30 buts ou plus à ses trois premières saisons dans la LNH, tandis que Connor est le deuxième meilleur buteur des Jets (65) depuis son arrivée à temps plein dans la LNH en 2017-18. De plus, une dispute contractuelle s'étendant au-delà du début de la saison pourrait avoir des répercussions négatives tant pour l'équipe que pour les joueurs. Parlez-en à William Nylander et aux Maple Leafs de Toronto.

Toutefois, plusieurs joueurs avec compensation de premier plan sont toujours sans contrat. Il y a lieu de croire que la signature de l'un d'entre eux pourrait être l'élément déclencheur d'une vague de mises sous contrat, car le marché sera ainsi établi pour les autres.

Les unités de désavantage numérique peuvent-elles faire mieux?

La saison dernière, les Jets ont affiché le dixième pire rendement de la LNH en infériorité numérique (79,2 pour cent). Il s'agit d'un élément qui pourrait faire basculer l'issue des rencontres en faveur des adversaires des Jets cette saison, car quatre des sept joueurs les plus utilisés en infériorité numérique la saison dernière ne sont plus avec l'équipe (Trouba, Myers, Tanev, Chiarot).
Il sera intéressant de voir les ajustements qu'apportera Maurice. On misera certainement sur les attaquants Adam Lowry, Andrew Copp et Bryan Little, mais la défensive pose problème encore une fois. On voudrait que Morrissey et Byfuglien en donnent plus, mais ils seront déjà très sollicités en attaque. Quant au reste de la brigade, les Niku, Poolman et Nathan Beaulieu possèdent une expérience combinée de seulement 387 matchs dans la LNH et, surtout, ils n'ont été que peu utilisés à court d'un homme depuis le début de leur carrière.
Les Jets aideront toutefois leur cause s'ils sont un peu plus disciplinés. La saison dernière, ils ont été la cinquième équipe la plus punie de la Ligue (759 minutes).