Riley Kidney - Joshua Roy - William Trudeau

Les espoirs représentent une variable imprévisible dans le monde du sport.

Environ 25 % des joueurs repêchés parviendront à jouer plus de 200 matchs dans la LNH, mais il n'y a aucune manière de prédire leur développement au moment de leur sélection.
Jetons un coup d'œil aux espoirs les plus prometteurs chez les Canadiens ainsi qu'à leur rendement dans la première moitié de la saison 2021-2022.
LHJMQ
Joshua Roy : choix de cinquième tour en 2021
Roy est sorti de sa coquille depuis qu'il s'est joint au Phoenix de Sherbrooke, lui qui a fait partie des derniers retranchements de l'équipe canadienne à l'aube du Championnat mondial junior. C'est tout un exploit, considérant le fait qu'il ne figurait pas dans le portrait en début d'année.
« J'ai travaillé très fort cet été pour améliorer mes faiblesses, révèle Roy. Je crois que je commence à profiter des fruits de mon travail. »
Avec 17 buts et 30 mentions d'aide en seulement 27 matchs, les propos de Roy ne sont pas exagérés. Ils illustrent ce qu'il faut pour ressortir du lot.
Roy, qui figure parmi le palmarès des cinq pointeurs de la LHJMQ, est rapidement devenu l'un des espoirs les plus excitants de la LCH, en raison de ses responsabilités grandissantes et du soutien accru qu'il reçoit de son club à Sherbrooke.
Xavier Simoneau : choix de sixième tour en 2021
Simoneau est plus vieux que la plupart des autres espoirs, ce qui signifie qu'il devrait dominer. Et c'est exactement ce qu'il fait. Avant de se blesser, Simoneau luttait pour le premier rang des pointeurs de la Ligue, grâce à ses 13 buts et 33 passes en 24 matchs, un des meilleurs rendements en matière de points par match dans la LHJMQ.
Riley Kidney : choix de deuxième tour en 2021
Kidney complète le trio d'espoirs de l'équipe qui se retrouvent parmi les 10 meilleurs pointeurs de la Ligue. Non seulement produit-il à un rythme supérieur à celui des saisons précédentes, mais il est rapidement en train de devenir un joueur complet, à la fois intelligent et polyvalent.

Riley Kidney sur sa sélection par les Canadiens

« Il y a un petit peu de [Nick] Suzuki en Kidney », affirme Jérôme Bérubé, dépisteur en chef pour HockeyProspect.com. « Il est calme, il n'est pas du genre à ne pas savoir où donner de la tête, il sait où il doit être et quand. Il fait attention aux détails. Quand il est question de QI hockey, il est exactement là où l'on veut qu'un joueur soit. »
William Trudeau : choix de quatrième tour en 2021
Trudeau compte parmi les défenseurs les plus productifs de la Ligue, comme en témoignent ses six buts et 19 mentions d'aide en 31 matchs avec Charlottetown. Même si les points ne veulent pas tout dire pour un défenseur, les espoirs se doivent d'atteindre un certain seuil afin d'être considérés comme de possibles joueurs d'impact dans la LNH. C'est exactement ce que nous voyons en Trudeau depuis son repêchage.
Ailleurs dans la LCH
Kaiden Guhle et Jan Mysak ont tous les deux été repêchés en 2020; Guhle au premier tour (16e au total) et Mysak au deuxième tour (48e au total). Même si leur position diffère, il existe plusieurs ressemblances entre les deux.

Guhle répond aux questions des partisans sur Twitter

Ils ont tous deux été nommés capitaine de leur équipe respective au Championnat mondial junior. Plusieurs ont découvert à quel point ils étaient dévoués, intelligents, en plus de travailler d'arrache-pied.
Guhle pourrait devenir un défenseur dynamique générant de l'offensive, mais il a également le potentiel de punir les joueurs adverses grâce à ses percutantes mises en échec qui le mettent rarement hors position.
Il est assez facile de repérer Guhle sur la patinoire. Il a l'air d'un homme parmi des enfants.
Quant à Mysak, celui-ci continue d'impressionner offensivement grâce à son tir redoutable, ses habiletés à créer des jeux et sa coordination oeil-main, qui lui ont permis d'obtenir 23 buts et 18 passes en seulement 31 matchs avec les Bulldogs de Hamilton.

Pas de hot dogs, pas de hockey

Mais le plus important demeure que ces deux espoirs ont la possibilité de devenir des joueurs clés pour les Canadiens.
La NCAA, l'AHL et l'Europe
Le calibre de jeu de la NCAA est supérieur à celui de la USHL. S'il est indéniable que Sean Farrell, nommé au sein de l'équipe américaine en vue des Jeux olympiques de 2022 à Beijing, est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la USHL, il était impossible de savoir s'il allait être en mesure de compétitionner au prochain niveau.
Ces remises en question ont rapidement été oubliées dès son arrivée à Harvard, alors que le choix de quatrième tour en 2020 est parvenu à mener le jeu offensivement, mais aussi à s'impliquer défensivement.
Quel est son secret? La confiance.
« J'ai toujours été un joueur axé sur l'offensive, reconnaît Farrell. Mais, avec le temps, j'ai de plus en plus confiance que je peux compléter des jeux, aller au filet et tenter davantage de tirs. Ça m'a vraiment aidé lors des dernières années à me créer des chances et réussir plus de jeux. »

En plus de Farrell, Jordan Harris (choix de troisième tour en 2018), Jayden Struble (choix de deuxième tour en 2019), Blake Biondi (choix de quatrième tour en 2020) et Brett Stapley (choix de septième tour en 2018) complètent un groupe d'espoirs très solides qui ont de grandes chances d'atteindre la LNH.
On peut en dire tout autant des espoirs européens de l'équipe. Alexander Gordin (choix de sixième tour en 2020), Oliver Kapanen (choix de deuxième tour en 2021), Dmitri Kostenko (choix de troisième tour en 2021) et Mattias Norlinder (choix de troisième tour en 2019) représentent le genre de profondeur dont ont besoin les équipes voulant connaître du succès en séries.
Cependant, la position de gardien de but demeure la plus importante lors des éliminatoires. Les Canadiens ne sont pas mal pris à ce niveau puisqu'ils détiennent les droits de plusieurs gardiens prometteurs.
Si Cayden Primeau (choix de septième tour en 2017) mène la charge alors qu'il a déjà amorcé quelques rencontres dans la LNH, d'autres espoirs pourraient éventuellement percer.
Frederik Dichow, un choix de cinquième tour en 2019, a fait bonne figure devant son filet et représentera le Danemark aux Jeux de Beijing en février.

Le jeune Danois, de même que Jakub Dobes (choix de cinquième tour en 2020) et Joe Vrbetic (choix de septième tour en 2021) ont très bien progressé dans la dernière année au sein de leur équipe respective; un signe encourageant, considérant le fait que les gardiens prennent beaucoup de temps à se développer.
En résumé
Avec leurs 45 choix effectués au cours des cinq dernières années, les Canadiens ont accumulé une banque de joueurs à toutes les positions.
C'est sans oublier des joueurs tels que Cole Caufield, Ryan Poehling et Alexander Romanov, qui ont déjà atteint la LNH, en plus de Rafaël Harvey-Pinard, Laurent Dauphin, Jesse Ylönen et Lukas Vejdemo, qui ont perfectionné leur art dans l'AHL et se voient maintenant offrir des occasions de faire leurs preuves dans la LNH.

Saison physique et engagée pour Alexander Romanov

Reste dorénavant à voir si cette longue liste d'espoirs parviendra à atteindre son plein potentiel, mais parmi ceux nommés précédemment se trouvent des marqueurs, des fabricants de jeu, d'excellents défenseurs, des joueurs à l'aise en possession de rondelle et, surtout, du talent et de la profondeur à chaque position.
Les espoirs sont effectivement une variable imprévisible dans le monde du sport, mais, avec beaucoup de travail de leur part et de celle des dépisteurs en vue du Repêchage, un peu de chance et un bon nombre de choix, on maximise ses probabilités de viser dans le mille.
(Toutes les statistiques sont en date du 1er février 2022)