Brisebois-built-for-speed

Article originalement paru dans le magazine CANADIENS - Vol. 23.4 (avril-mai 2009)

Alors qu'il profite à fond de sa deuxième lune de miel avec le Tricolore, le vétéran défenseur Patrice Brisebois a une autre passion que les Canadiens : les voitures. Spécialement celles qui filent à vive allure. Grand amateur de Formule 1 de longue date, il était naturel que le « Breezer » se retrouve un jour derrière le volant d'une voiture de course, ce qu'il a fait à plusieurs occasions. Nous avons demandé à Patrice de nous parler de l'ivresse de la vitesse.

Quand as-tu commencé à prendre la course automobile au sérieux?
C'est lors de l'été où nous avons remporté la coupe Stanley en 1993. Brian Bellows m'a invité à faire quelques tours de piste et à suivre un cours à l'école de Jim Russell. C'est tout ce qu'il fallait pour me donner la piqûre.

Est-ce que c'est quelque chose que tu as toujours rêvé de faire?
J'ai toujours aimé les voitures. Même plus jeune, je suppliais ma mère d'acheter des petites autos quand nous allions magasiner ensemble. Je devais avoir au moins 250 autos Matchbox. Il y avait aussi un concessionnaire automobile près de la maison et je m'y rendais en vélo presque chaque jour pour me coller le nez dans la vitrine et regarder les modèles sport.

Depuis combien de temps es-tu amateur de Ferrari et à quel point ton allégeance à cette écurie est-elle sérieuse?
Je suis allé à l'école avec Gino Rosato de Ferrari, alors nous sommes amis depuis des années. Comme grand amateur de Ferrari, j'ai étudié leur grande histoire de fond en comble, ce qui me permet d'apprécier davantage chaque occasion de me retrouver derrière le volant d'une Ferrari.

Quel type de voiture as-tu piloté exactement?
Je cours dans la série Challenge et je possède une Ferrari F430 Challenge. Elle roule grâce à un moteur de 490 chevaux, ce qu'on appelle une cage de retournement. Ce n'est vraiment pas conçu pour rouler dans la rue.

Quelle a été la plus grande vitesse que tu as atteinte?
En ligne droite, j'ai atteint 265 km/h. Le véritable plaisir de la vitesse pour moi est dans les courbes et tenir la voiture en situation de course; c'est là que tu sens toute la puissance.

Est-ce que tu es bon?
J'y arrive tranquillement, mais c'est comme n'importe quoi, il faut pratiquer. Ç'a toujours été un passe-temps pour moi, mais j'ai pris des cours cet été avec Louis-Philippe Dumoulin, un pilote d'ici et ça m'a rapporté.

Pourquoi dis-tu cela?
J'ai couru environ 10 fois jusqu'à maintenant, mais j'ai gagné deux fois l'été dernier dans des courses Challenge Ferrari. Il y avait environ 35 pilotes dans chaque course. Je détenais la position de tête dans la première course et même s'il pleuvait, j'ai terminé au premier rang avec 14 secondes d'avance. Dans la deuxième course, j'étais deuxième sur la ligne de départ et j'ai pris la tête en fin d'épreuve pour battre le gars qui détenait la première place. C'était pas mal énervant.

On raconte que tu as emmené quelques coéquipiers faire de la course l'été dernier?
J'ai organisé une journée pendant le camp d'entraînement et j'ai emmené Mike Komisarek, Alex Kovalev, Andrei Kostitsyn et Roman Hamrlik à la piste. Ils ont conduit des Ferrari et des Porsche sur un circuit privé.

Qui a le plus bel avenir en course?
Ils ont tous bien fait, mais je dirais que Kovy était le meilleur. Je crois que son expérience de pilote d'avion lui a rapporté. Les sensations que tu expérimentes à haute vitesse ne l'ont certainement pas trop dérangé.

Es-tu déjà allé dans d'autres pays pour voir un Grand Prix? As-tu un endroit favori?
Oui, je les ai pas mal tous visités. Le Grand Prix de Belgique est dans une classe à part à mes yeux. C'est là que tu peux vraiment voir qui est le meilleur pilote au monde.

Combien de constats d'infraction pour excès de vitesse reçois-tu en moyenne par mois?
Je ne veux pas que ma chance tourne, mais je n'en ai pas reçu depuis cinq ans. (rires)

Quelle est ta voiture de rêve?
C'est la Ferrari P4, une des voitures les plus dispendieuses faites par Ferrari. Elle vaut plus de 20 millions $. Je l'ai vue une seule fois de mes yeux et c'était incroyable.

Honnêtement, quelle odeur préfères-tu : le parfum de ta femme ou l'arôme de caoutchouc brûlé sur une piste de course?
(rires) Comprenez-moi bien ici, j'aime l'odeur du parfum de ma femme, mais quand j'entre dans un garage de Formule 1 et que je respire le carburant et le caoutchouc, rien ne bat cette odeur! (rires)

As-tu des secrets sur certains des pilotes que tu connais. Comment sont-ils? Parle-nous de Jacques Villeneuve.
Ce sont tous des gars super. J'en connais plusieurs, comme les pilotes locaux Villeneuve, Andrew Ranger, Patrick Carpentier et Alexandre Tagliani et j'ai déjà soupé avec des gars comme Kimmi Raikkonen et Michael Schumacher.

Est-ce que tu considérerais le circuit NASCAR et as-tu déjà offert tes services à l'équipe de course Gillett Evernham de George Gillett?
Non, mais j'ai déjà parlé avec Foster [Gillett] et j'ai pris un stock-car pour un tour à Sanair l'été dernier alors qui sait… peut-être que NASCAR pourrait faire partie de mon avenir.

Es-tu passionné de la mécanique?
Pas vraiment. Je sais comment me débrouiller sous le capot, mais je suis davantage un pilote qu'un mécano. Je laisse ça aux experts.