Alexandre-Alain

MONTRÉAL - Au printemps dernier, l'espoir des Canadiens Alexandre Alain a remporté les Prix d'excellence et du Mérite Guy Lafleur 2017-2018 après avoir été nommé joueur-étudiant de l'année dans la LHJMQ et la LCH. On s'est entretenus avec l'étudiant pour en savoir plus sur la façon dont il réussit à concilier avec succès les études et le hockey, et comment une épreuve médicale l'a poussé à réussir dans les deux aspects.

Il n'y a pas si longtemps, tu as dû te faire enlever une tumeur bénigne dans le dos, ce qui aurait pu mettre un terme à ta carrière de joueur. Est-ce que ça te donne une motivation supplémentaire pour connaître du succès?Alexandre Alain: En ce moment, je dirais que je suis, physiquement, très bien. Je n'ai aucune séquelle de ça, aucune douleur. Même psychologiquement, je pense que ç'a m'a vraiment aidé mentalement à devenir meilleur. Ç'a ma fait réaliser que le hockey est un jeu et une passion, et la vie, des fois, ça ne tient qu'à un fil. J'ai côtoyé beaucoup de personnes à l'hôpital, je suis resté là un bon moment. J'ai côtoyé beaucoup d'enfants qui avaient le cancer, qui étaient malades. Ça m'a fait réaliser qu'on doit vraiment profiter de la vie et de chaque instant.
Est-ce pourquoi tu as choisi de poursuivre tes études en Sciences de la nature?AA : Oui, un peu. Je dirai que les sciences naturelles m'ont toujours intéressé. Le domaine de la santé a toujours été quelque chose de fascinant pour moi. C'est certain qu'être à l'hôpital pendant un bon moment m'a permis de voir un peu la collaboration entre chaque spécialiste de la santé - que ce soit médecins, infirmièr(e)s, physios. Donc, ça m'a vraiment passionné.
Comment tes coéquipiers réagissaient-ils lorsque tu amenais tes devoirs avec toi dans l'autobus?AA : (rires) Au début, je dirais qu'ils m'ont un peu écoeuré avec ça. Mais… je suis allé au junior majeur, et je voulais avoir une vie comme un étudiant normal. Je voulais étudier comme une personne normale. Je voulais être diplômé à la suite de mon parcours junior. C'est ça qui est arrivé. Je pense que les gars, aussi, ils comprennent ma situation. [...] C'est sûr qu'au début, dans le monde de hockey, les gars m'écoeuraient un peu. Mais après ça, ils ont compris pourquoi je faisais ça. Honnêtement, ça ne me dérangeait vraiment pas.

Alain - Playoffs

Tu es allé dans les écoles de la communauté pour promouvoir l'importance de l'éducation. À quel point est-ce significatif pour toi?AA : C'est vraiment important de sensibiliser les jeunes. Je me souviens quand j'ai commencé au junior majeur, j'avais un doute par rapport à l'école. Je ne savais pas si j'allais être capable d'étudier. Finalement, avec la discipline, avec le travail, c'est vraiment possible. C'est pour ça que je veux sensibiliser les jeunes le plus possible. C'est pour ça qu'avec l'Armada, j'ai fait des conférences dans les écoles pour essayer de montrer aux jeunes que c'est vraiment important d'avoir une passion, mais aussi de persévérer à l'école. Ce n'est pas parce que tu as une passion que tu dois mettre l'école de côté, et ce n'est pas à cause que tu as une passion pour l'école que tu dois mettre le sport de côté. Je pense que c'est vraiment possible de concilier les deux, et c'est ça que j'essayais de promouvoir en faisant les conférences comme ça.
Même avec l'équipe, souvent les joueurs au hockey ne sont pas tentés d'étudier. Mais en voyant les efforts que je mettais, ça poussait les joueurs à le faire. Si ç'a pu en aider quelques-uns, je suis vraiment content d'avoir pu aider ces personnes-là.
As-tu parlé à d'autres étudiants-athlètes, comme Laurent Duvernay-Tardif par exemple, pour des conseils?AA : Non, je n'ai pas parlé avec eux. Laurent Duvernay-Tardif, c'est un modèle pour moi. Je dirai que réussir à percer dans la NFL, à jouer dans la NFL, et à pratiquer la médecine, c'est vraiment incroyable. J'ai une admiration pour lui. Je dirais que je ne suis pas rendu au même stade que lui dans ma vie. C'est un athlète établi dans la NFL. Moi, je vais faire mes premiers pas dans les rangs] professionnels. C'est vraiment différent, mais c'est sûr que c'est un des modèles à suivre. On voit que ces personnes-là ont vraiment prouvé que c'était possible de concilier les deux. C'est ça que j'essaie de faire aussi.
**As-tu déjà eu l'impression que ton intérêt pour l'école t'avait nui dans la pratique de ton sport?AA** : Pour moi, ça n'a jamais été un problème. Mélanger les deux, ça apporte beaucoup de choses. Les choses que je fais à l'école et les habitudes de travail que je développe, je peux les mettre en pratique sur la patinoire, et vice versa. Si les deux mondes sont différents, au bout de la ligne, ils se rejoignent sur beaucoup de choses. Pour moi, c'est vraiment profitable de pouvoir mélanger les deux comme ça.
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