Martin Reway

BROSSARD - Il y a un an, la vie du jeune espoir Martin Reway basculait. Tout juste avant de traverser l'Atlantique pour participer au camp des recrues des Canadiens, il a appris qu'il était atteint d'un virus qui lui a causé de graves problèmes cardiaques.

Ça ne fait que cinq semaines qu'il a recommencé à patiner. Bien évidemment, le Tchèque de 22 ans ne se présente pas en aussi bonne forme qu'il l'aurait espéré à ce camp des recrues, mais il y va pas à pas.
«J'étais surpris de constater que mes mains n'étaient pas aussi mauvaises que je pensais. Les jambes et le cardio n'étaient pas si bons, mais c'est compréhensible après avoir passé un an sans jouer. Je pense que ça va mieux de jour en jour. On a une belle équipe d'entraîneurs ici. Ils vont m'aider et j'espère que ça reviendra rapidement», a-t-il admis lors de sa première rencontre avec les médias, jeudi, lors du premier jour du camp.
En fait, il est juste heureux de pouvoir renouer avec ce sport qui lui a tant manqué pendant près d'un an. Ne pouvant pas s'entraîner, l'ancien des Olympiques de Gatineau s'est ennuyé à mourir, selon ses dires. Il s'est bien sûr reposé, mais a aussi passé plus de temps avec sa famille en Slovaquie. Il a même repris ses études en économie, mais…
«J'avais dû arrêter quand je suis déménagé en Amérique du Nord; je ne pouvais pas étudier et jouer au hockey en même temps. Mais j'espère que je n'aurai plus à étudier parce que ça ne m'intéresse pas!» a-t-il candidement avoué.
Plus sérieusement, Reway a maintenant une nouvelle perspective sur sa vie de hockeyeur, qu'il apprécie davantage.
«C'est bien d'être de retour, même dans le vestiaire avec les gars. Ce sont les petits sentiments auxquels tu ne penses pas quand tu es en mesure de faire partie d'une équipe. Alors, maintenant, je suis plus excité d'être avec les gars et de faire des blagues dans le vestiaire, m'amuser. Ce sont les choses simples qui me rendent heureux maintenant», a mentionné le choix de quatrième tour des Canadiens en 2013, 116e au total.
S'il a changé en dehors de la patinoire, l'attaquant ne croit pas que son jeu en ait été affecté d'une manière ou d'une autre.
«J'ai réalisé que ce n'était pas une belle situation (le virus). J'espère que ça n'arrivera à personne. C'est difficile mentalement de penser à des choses auxquelles tu n'aurais pas eu à penser si ça ne t'était pas arrivé. Ça te change beaucoup, mais pas sur la glace, a dit celui qui a toujours su qu'il surmonterait cette dure épreuve.
«Tout le long, j'ai cru que je reviendrais. Parfois dans la vie, il y a des choses qui surviennent et que tu ne peux pas changer. Elles arriveront que tu le veuilles ou non. Il faut les combattre. Je suis très heureux d'avoir passé au travers. C'est une bonne expérience pour moi et j'espère que personne ne verra la différence.»
Reway est très reconnaissant envers l'organisation des Canadiens, qui l'a supporté depuis le début. Néanmoins, il ne veut rien savoir de recevoir un traitement de faveur quand viendra le temps d'octroyer les postes dans le grand club.
«Je suis certain qu'avec le temps - et si j'en ai l'occasion -, je pourrai montrer que je peux jouer avec eux. Mais je ne veux pas être là juste à cause de ce qui est arrivé, parce que ça ferait une belle histoire. Je veux mériter ma place», a-t-il affirmé.
Il pourra commencer à faire ses preuves dès ce week-end, lors du Tournoi des recrues qui aura lieu à Toronto vendredi et samedi.
Le camp des recrues se poursuivra ensuite à Brossard jusqu'au 13 septembre.