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MONTRÉAL - Chaque année, les joueurs des Canadiens rendent visite aux enfants malades dans les différents hôpitaux de la ville - Sainte-Justine, Children's et Shriners - et chaque année, c'est une distribution de sourire et de bonheur.

Peu importe la fiche de l'équipe, peu importe les statistiques personnelles, tout ça ne compte plus lorsque les joueurs rencontrent ces enfants, ces battants. Mais pour Nicolas Deslauriers, ces visites sont encore plus frappantes depuis qu'il est lui-même père de deux jeunes enfants. Son fils, Jaxon, a passé les premières semaines de sa vie à l'hôpital et les Deslauriers ont vécu des moments très difficiles.
«Mon petit garçon était à terme, mais il y a eu des complications quand on a coupé le cordon. Les poumons se sont remplis et on a failli le perdre. En dehors de l'hôpital, on sait un peu ce que font les médecins et tout, mais ce n'est pas la même chose quand tu le vis, que tu es là 24h sur 24 pendant six semaines. Je sais comment c'est. Ce n'est pas le fund'être ici, mais ils sont entre très bonnes mains. C'est pour ça que je suis toujours le premier à vouloir venir des choses comme ça, a raconté Deslauriers, qui a rencontré une petite famille qui vit présentement un cas très similaire au sien.

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«Ceux qui n'ont pas à vivre ça sont chanceux et moi, j'ai été chanceux de m'en sortir avec mon petit gars. Quand on vient ici, on voit que la vie est fragile, mais que beaucoup de gens sont là pour nous aider. S'il y a quelque chose qui ne va pas bien à l'accouchement par exemple, il y a des gens pour vous aider et vous en sortir», a ajouté l'attaquant québécois.
Paul Byron aussi a dû venir faire un tour avec son fils Brysen un peu avant les fêtes l'an dernier, car il avait des problèmes avec ses poumons.
«Ça peut arriver à n'importe qui et il faut apprendre à ne rien tenir pour acquis. Le travail, les efforts que les gens qui travaillent ici mettent, c'est incroyable, a dit le numéro 41, qui a maintenant deux enfants en pleine santé.
«Ça veut dire beaucoup pour moi de venir ici et ça te touche toujours un peu plus quand tu as des enfants. Je pense qu'on les serre tous un peu plus fort quand on retourne à la maison. C'est difficile parfois de voir des enfants, des jeunes bébés et les batailles qu'ils doivent livre à un si jeune âge. Ce n'est pas tout le monde qui est béni et qui a le privilège de vivre la vie qu'on a, d'être en santé. C'est très spécial et ça fait vivre de grandes émotions, c'est certain», a poursuivi Byron.
Pour les parents des enfants qui reçoivent la visite des joueurs, leur journée est un peu plus ensoleillée. C'est le cas de Sonia Dos Santos, la maman de Mateo Batista. Son petit est trop jeune pour savoir qu'il a croisé Carey Price, mais il sera certainement heureux de revoir les images lorsqu'il sera plus âgé.
«Ça nous a fait vivre un beau moment dans une journée, des moments un peu ternes. Ça nous distrait, ça change le mal de place», a affirmé Mme Dos Santos, qui espère que son enfant pourra sortir à temps pour passer Noël avec sa famille.
Loïc Bydal, âgé de 14 ans, habite à l'hôpital et il a décoré sa chambre avec un tas d'articles des Canadiens. La visite annuelle est donc grandement attendue dans son cas.
«C'est très bon pour le moral. Les joueurs partagent à la fois leur plaisir de jouer avec les patients tout en donnant beaucoup de courage», a dit le jeune homme qui est atteint du Syndrome de Morquio.

C'était donc un peu Noël avant le temps pour les jeunes qui ont reçu des cadeaux des mains de leurs idoles, mais c'était aussi Noël avant le temps pour les joueurs, qui ont pour leur part reçu une dose d'amour et de courage.
«Je me sens comme si je recevais plus que je donnais. Pour moi, c'est juste un après-midi, mais je repars avec ça et je vis avec ça tous les jours. De voir comme ils sont heureux et encouragés, c'est un bon feeling. Ça veut dire beaucoup de pouvoir leur offrir ce moment», a admis Byron.
«On essaie d'en donner, mais tu n'en donnerais jamais assez à des enfants, surtout à l'hôpital. On peut offrir des petits sourires, comme à la petite fille qui a perdu sa mauvaise humeur quand elle a reçu son toutou. Chaque petit moment est très touchant», a conclu Deslauriers.