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MONTRÉAL – Le Rocket de Laval ne réinvente pas la roue, mais vu ses récentes performances, à quoi bon?

Pour une deuxième fois cette après-saison, les champions de l’AHL en 2024-2025 ont décidé de commencer une ronde sur la route.

Laval avait deux options afin de limiter les déplacements dans la série trois de cinq à venir : disputer les deux premières rencontres à la maison, puis prendre la direction de Rochester pour le reste, ou tenir les deux premiers duels sur la route avant de rentrer à la Place Bell pour les matchs 3, 4 et 5.

Comme ce fut le cas pour la deuxième ronde contre les Monsters de Cleveland, l’équipe a opté pour le second choix — une décision qui s’est avérée fructueuse au premier essai et que la troupe espère user une fois de plus à son avantage.

Le Rocket a remporté les deux matchs sur la route contre les Monsters, avant de conclure la série en remportant le match 4 de la demi-finale de la Division nord devant sa bruyante foule à la Place Bell.

Un certain temps s’est écoulé depuis — huit jours exactement —, mais le Rocket est habitué aux longues interruptions. Avant le deuxième tour, la troupe avait bénéficié d’une pause de 10 jours entre la fin de la saison et le premier match des séries. On a écrit « bénéficié », parce que celle-ci a clairement porté ses fruits.

N'en reste pas moins que la troisième ronde amène de nouveaux défis ainsi qu’une nouvelle page à écrire. Et, bien que la conjoncture favorable connue dans la série contre Cleveland soit encourageante, Laval devra encore une fois tout donner. C’est ici que la philosophie de l’entraîneur-chef Pascal Vincent entre en ligne de compte.

À Laval, les « habitudes de séries » ne sont pas un concept propre au printemps, mais plutôt une priorité tout au long de la saison.

« Toute l’année, on a parlé d’habitudes de séries, et on va simplement continuer d’intégrer ces concepts et habitudes jusqu’à ce que les séries commencent », avait expliqué Vincent à l’équipe de contenu des Canadiens dans une entrevue tenue avant l’après-saison. « On voulait mettre en place ces principes selon lesquels jouer de la bonne façon est une normalité. Ce n’est pas quelque chose que tu dois simplement faire en séries, alors que soudainement tu ne sais plus exactement ce qui est attendu de toi. Il faut donc continuer de travailler avec plus d’acharnement que les autres équipes et jouer de la bonne façon. »

Cette philosophie, les Lavallois l’ont certainement appliquée contre les Americans cette saison.

Le club-école du Tricolore a remporté six des huit matchs contre Rochester en 2024-2025, gagnant notamment les quatre duels disputés au Blue Cross Arena :

  • 13 nov. @ ROC : 3-2 LAV
  • 16 nov. @ ROC : 4-1 LAV
  • 20 nov. @ LAV : 2-1 ROC
  • 11 déc. @ LAV : 3-1 ROC
  • 16 févr. @ ROC : 5-2 LAV
  • 7 mars @ LAV : 4-3 LAV
  • 8 mars @ LAV : 2-1 LAV
  • 11 avr. @ ROC : 4-2 LAV

L’un des facteurs du succès connu par Laval face aux Americans au cours de la plus récente campagne réside en Alex Barré-Boulet, qui a incarné un rôle clé. L’attaquant de 27 ans, qui a mené le Rocket avec 63 points en 64 sorties en 2024-2025, a récolté neuf points en sept apparitions contre Rochester cette année. Laurent Dauphin a aussi été efficace pour le Rocket, avec une contribution de six points en six sorties contre le club.

Qu’ont-ils comme dénominateur commun? Ils sont tous deux vétérans.

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Même si les projecteurs ont grandement, et avec raison, été braqués sur les espoirs prometteurs des Canadiens, le Rocket, et surtout ses plus jeunes joueurs, ne serait pas dans sa position actuelle sans que des vétérans comme Barré-Boulet et Dauphin mènent la voie.

« Avant tout, avoir de bonnes personnes est un aspect crucial pour gagner dans cette ligue, et ces bonnes personnes, nous les avons, a expliqué Vincent. Ce sont évidemment de bons joueurs de hockey – ils ont un impact sur l’équipe et sur les résultats – mais ils ont aussi compris que parfois, plus tôt en saison, on envoyait sur la glace des gars qui n’étaient pas nécessairement prêts pour ces responsabilités, mais ils les soutenaient malgré tout et les aidaient à demeurer positifs. »

« Les [plus jeunes] se sont bien adaptés à cette ligue, et c’est en partie grâce au fait que les vétérans les ont accompagnés tout au long. Ils ont comme mentalité d’être inclusifs et de s’assurer qu’ils fassent partie du processus, alors ils sont très importants. »

Faire preuve de leadership. Faire des sacrifices. Être inclusif. Voilà des habitudes de séries.

L'une des recrues dont Vincent nous a parlé est Florian Xhekaj, qui était, même aux yeux de son entraîneur, un cas difficile à jauger à l’aube de la saison.

« On ne savait pas combien de temps il mettrait à s’adapter, et c’est loin d’avoir pris aussi longtemps que je pensais. Dès le départ, il était à l’aise. Il a cette confiance, cette façon de jouer et cette présence sur la glace. Il est l’un de ceux qui, à mon avis, se sont améliorés considérablement. »

Si des doutes planaient à son égard avant la campagne, le jeu de Xhekaj n’a maintenant plus de secrets ni pour le Rocket, ni pour les adversaires. Jouant sans relâche et actif dans les deux sens de la patinoire, il semble fait pour le hockey des séries.

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Et, avec 24 buts derrière la cravate à son année recrue, qui le placent sur la liste des huit joueurs du club à avoir inscrit 10 filets ou plus cette saison, les Americans ne pourront pas non plus faire fi de ses qualités de marqueur.

Jouer avec intensité. Jouer avec ténacité. Être en mesure de marquer. Voilà des habitudes de séries.

Si l’on se tourne du côté des gardiens, le Rocket a à sa disposition deux boucliers amplement aptes à la tâche qu'il compte employer dans la série : Cayden Primeau, vétéran ayant compilé une fiche de 21-2-2, une moyenne de buts alloués de 1,96 ainsi qu’un pourcentage d’arrêts de ,927 cette saison, et Fowler, l’un des meilleurs espoirs qui soient devant le filet, qui a remporté les trois matchs contre Cleveland tout en présentant une moyenne de buts alloués de 1,00 et un pourcentage d’arrêts de ,953.

Se montrer fiable devant le filet. Défendre la cage avec constance. Voilà des habitudes de séries.

Le Rocket s’étant rendu jusqu’ici au moyen d’habitudes de séries, la troupe de Vincent cherchera maintenant à faire en sorte que gagner en séries deviennent aussi une habitude.

LA PARTIE ADVERSE

Une fiche de 42-22-5-3 en saison, suivie d’un balayage contre le Crunch de Syracuse en demi-finale de la Division nord : voilà comment les Americans ont abouti en finale de section.

Le gardien Devon Levi a été la vedette de la série, lui qui a complété deux jeux blancs pour agrémenter son excellente campagne dans les rangs du club-école des Sabres de Buffalo, qui l’a vu se hisser au sommet de l’AHL au chapitre des blanchissages avec sept en 42 matchs. Le natif de Montréal a présenté une moyenne de buts alloués de 2,20 et un pourcentage d’arrêts de ,919, qui se réduisent à 3,16 et ,888 si l’on observe ces statistiques uniquement lors des six matchs contre le Rocket.

Tout comme Laval, Rochester dispose d’un bassin de jeunes talents bien rempli mené par Jiri Kulich, qui a passé la majorité de la saison 2024-2025 chez les Sabres avant de venir en renfort à Rochester pour les séries. Isak Rosen, un choix de premier tour en 2021, a donné le ton avec une récolte de 55 points en 61 sorties, tandis que Konsta Helenius, un choix de premier tour en 2023, a aussi retenu l’attention en amassant 35 points à sa saison recrue.

Erik Brannstrom, Zachary Metsa et l'ancien membre des Canadiens Kale Clague ont mené la charge à la ligne bleue, les trois arrières ayant apporté une contribution constante au cours de la saison. Metsa et Clague ont par ailleurs combiné un total de sept points dans la série de trois matchs contre Syracuse.

Le match 1 opposant Laval et Rochester a lieu ce mercredi 14 mai au Blue Cross Arena. Le match 2 sera tenu le vendredi 16 mai, avant que la série se transporte à la Place Bell pour les matchs 3, 4 et 5 (si nécessaire), prévus les 21, 23 et 25 mai.