Weber scrum

BROSSARD - C'est sur son tricycle que Shea Weber s'est présenté devant les médias, mardi, pour la première fois depuis l'opération qu'il a subie à un pied pour réparer un tendon.

Le défenseur doit se déplacer ainsi pour encore quelques jours, puisqu'il ne peut mettre de poids sur son pied gauche avant encore une semaine. Quant à la botte protectrice, il en a pour encore six semaines.
Le plus difficile pour le vétéran, c'est d'être privé de sa passion, de ses coéquipiers et de la compétition pendant si longtemps. Jamais n'avait-il été à l'écart aussi pour une si longue période auparavant.
«Il fallait en prendre soin et se préparer pour la prochaine saison. C'est difficile; je n'avais jamais vécu ça avant. Mais j'espère que je reviendrai encore plus fort et meilleur à cause de tout ça», a dit le défenseur.

Weber a l'habitude de jouer dans la douleur. Il a d'ailleurs joué avec une fracture à une cheville quand il était à Nashville. Et cette fois, il endurait la douleur depuis longtemps.
«J'ai été frappé au premier match contre Buffalo [par un tir de Jack Eichel], a rappelé Weber. Il y a peut-être eu une fracture, mais elle n'a pas été décelée tout de suite. C'est difficile à dire [si les dommages au tendon en sont le résultat]. Même le chirurgien a dit que c'était difficile de trouver la cause. Mais au bout du compte, j'ai déjà joué avec des fractures. S'ils m'avaient dit au début de l'année que c'était une fracture, je ne pense pas que j'aurais fait les choses différemment. J'aurais probablement joué avec ça tant et aussi longtemps que je l'aurais pu. C'est malheureux que ça ait fini par empirer et faire des dommages.»
En décembre, il a donc dû écouter les signaux que lui envoyait son corps. Quelque chose clochait, et il fallait trouver ce que c'était.
«J'ai eu une injection. C'était douloureux, c'est certain. J'essayais de trouver une façon de passer à travers et d'aider l'équipe. C'est comme ça que ça fonctionne : tu joues malgré la douleur. Tout le monde enduire ça. C'est quelque chose avec quoi on vit quotidiennement. Mais j'en suis venu à un moment où je sentais que c'était quelque chose de plus grave que juste de la douleur. Mon corps essayait de me dire qu'il y avait autre chose», a raconté le numéro 6 du Tricolore.

Shea Weber fait une mise à jour quant à sa blessure

Weber a d'abord porté une botte protectrice dans l'espoir que la blessure guérisse. Mais le contraire s'est produit. C'est là que les consultations ont commencé et Weber s'est retrouvé à Green Bay pour y rencontrer un spécialiste reconnu.
«Je voulais avoir un autre avis. Je m'attendais à être de retour en pleine santé. Je ne pense pas que l'on connaissait la gravité à ce moment. En enlevant la botte, tu attends quelques jours - ça faisait longtemps que je la portais - et tu t'attends à en sortir et à être prêt à jouer. Tu sautes sur la glace et ce n'est pas ce à quoi tu t'attendais. J'ai pris la décision d'aller faire vérifier ma blessure et heureusement, on en a pris soin», a-t-il poursuivi.
Pour Weber, ce pas en arrière a tout simplement été déconcertant.
«Mentalement, ç'a fait partie de la bataille durant toute l'année. De ce que je comprenais, tu penses qu'il n'y a rien de très grave et tu penses que tu dois juste endurer et te battre pour passer à travers. Tu en viens à un point où tu sais presque qu'il y a quelque chose qui cloche, mais tu ne veux rien dire. Tu veux juste trouver une façon de passer à travers. Mais cette fois, il n'y avait aucune autre façon d'y arriver», a-t-il précisé.

Shea Weber

S'il peut passer plus de temps avec ses deux enfants, Beckett et Kenley - qui trouvaient un peu bizarre d'avoir leur père aussi souvent à la maison! - Weber s'est beaucoup ennuyé de ses coéquipiers.
«Je me sens responsable envers mes coéquipiers. Ils se présentent chaque soir, ils travaillent fort pour moi et je veux faire la même chose pour eux. Je ne veux laisser tomber personne et c'est la chose la plus importante. Tu veux être là pour les partisans, mais je pense que les gars dans ce vestiaire sont ce qu'il y a de plus significatif pour toi. Tu veux être là chaque soir pour les gars qui se battent pour toi», a-t-il admis.
Le Britanno-Colombien de 32 ans ne veut plus rien savoir d'avoir du temps libre.
«Je n'en veux plus! J'ai eu beaucoup trop de temps à ne rien pouvoir faire. C'est difficile de regarder les gars. Tu veux évidemment être là et te battre avec eux. Particulièrement quand tu ne peux pas bouger, c'est difficile de faire quoi que ce soit. J'aime faire quelque chose de mon temps; ç'a été difficile», a avoué Weber.
Il faudra évidemment attendre à la saison prochaine avant de revoir le général à la ligne bleue. Weber travaillera très fort cet été et il fera tout en son pouvoir pour être prêt à temps pour le camp d'entraînement.
«On ne peut en être certain, mais c'est mon plan. Je vais travailler le plus fort possible cet été, comme je le fais chaque été. Il y a juste un petit peu plus de choses sur lesquelles travailler, mais je peux faire. Une fois que j'aurai le feu vert, on va faire un peu de rééducation, reprendre les forces et tout faire pour être prêt à jouer», a-t-il mentionné.
D'ici là… il doit principalement être prudent en se promenant dans la ville avec son tricycle.
«Les routes ne sont pas faciles ici, il y a beaucoup de nids-de-poule!» a-t-il dit en riant.