Jeff Gorton : un parcours rempli de succès

MONTRÉAL -- De la finale de la coupe Stanley à un début de saison difficile, c'est clair que nous assistons à tout un revirement de situation depuis les cinq derniers mois.

C'est la réalité du sport professionnel.
Chaque équipe connaît ses hauts et ses bas.
L'important est de trouver un individu capable de naviguer ces eaux incertaines, peu importe la situation.
Les Canadiens ont justement fait cela en procédant à l'embauche de Jeff Gorton, un homme de hockey expérimenté, au poste de vice-président exécutif des opérations hockey.
« Je crois fermement que cette organisation a besoin d'un nouveau départ », a expliqué le propriétaire, président et chef de la direction, Geoff Molson. « Ce nouveau départ ne concerne pas vraiment l'équipe, mais plutôt les opérations hockey. »
Gorton emmène avec lui une expérience inestimable afin de guider l'équipe vers les plus hauts sommets.
Il est important de souligner que la plupart des décisions, que ce soit pour le repêchage ou pour les transactions, sont prises par un groupe de professionnels dévoués.
On ne peut pas seulement donner du crédit à une seule personne, mais on peut souligner un historique de décisions intelligentes, mais aussi prévoyantes de Gorton.
En tant que directeur du recrutement chez les Bruins de Boston, Gorton a réussi à mettre la main sur plusieurs excellents joueurs, dont Joe Thornton, qui devrait, plus tôt que tard, être intronisé au Temple de la renommée du hockey. Même si repêcher un joueur de la trempe de Thornton au premier rang est souvent synonyme de coup de circuit, Gorton peut se défendre grâce à son historique de choix lors des rondes tardives.

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En plus de Thornton, Gorton a repêché P.J. Axelsson, qui est rapidement devenu un favori de la foule à Boston, lors du 7e tour, sans oublier un trio de très bons joueurs (Sergei Samsonov, Nick Boynton et Kyle McLaren).
Mais la réalisation la plus impressionnante de Gorton a été d'installer les fondations pour l'éventuelle conquête de la coupe Stanley des Bruins en 2011. Alors qu'il occupait le rôle de directeur général adjoint, les Bruins ont choisi Patrice Bergeron et David Krejci lors du Repêchage. Il a ensuite ajouté quelques pièces importantes pour faire des Bruins une équipe prétendante à la coupe lorsqu'il a brièvement occupé les fonctions de directeur général.
En quelques mois, non seulement les Bruins ont-ils repêché Milan Lucic et Phil Kessel, mais ils ont aussi amélioré leur rang de sélection afin de jeter leur dévolu sur Brad Marchand, un petit attaquant de la LHJMQ qui parvenait à faire sortir ses adversaires de leur match, non seulement à cause de son comportement, mais surtout grâce à sa capacité de mener le jeu d'une meilleure façon que la majorité des ailiers de la LNH.

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Finalement, Gorton a conclu son mandat avec Boston en effectuant son meilleur coup: échanger Andrew Raycroft aux Maple Leafs de Toronto pour Tuukka Rask.
Même si son nom ne figure pas sur la coupe Stanley remportée par les Bruins en 2011 (il était devenu un membre des Rangers de New York à ce moment-là), l'impact qu'a eu Gorton sur ce championnat, avec une approche axée sur le développement des jeunes joueurs et sur la construction de l'alignement, est indéniable.
Son séjour à New York a été différent, mais on peut tout de même dire qu'il a été un succès encore une fois.
Sa seule saison en tant que dépisteur a mené au meilleur repêchage des Rangers des 15 dernières années. Lorsque plusieurs joueurs issus d'un même repêchage atteignent la LNH, cet encan amateur doit être vu comme une réussite. New York est parvenu à repêcher plusieurs joueurs de qualité, notamment Derek Stepan, Dale Weise et Michael Del Zotto et ce, sans bénéficier d'un choix dans le top 10.

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Gorton est rapidement monté dans la hiérarchie, passant de directeur du personnel des joueurs à directeur général adjoint, pour ensuite devenir directeur général, effectuant quelques échanges qui peuvent être qualifiés de vols.
« Il est réputé comme étant un excellent évaluateur de talent », a expliqué Molson. « Si quelqu'un passe autant d'années dans un poste de directeur général, c'est qu'il doit faire quelque chose de bien. »
Sa première transaction d'envergure a été conclue en 2016. Les Rangers ont envoyé Derick Brassard et un choix de 7e tour aux Sénateurs en retour de Mika Zibanejad et un choix de 2e tour.
Depuis l'échange, Zibanejad a obtenu plus de 350 points avec New York tandis que Brassard n'en a obtenu que 229, dont seulement 77 avec Ottawa.
Notons que Gorton a aussi acquis un choix de 2e tour dans cette transaction. Il est rare dans la LNH d'obtenir le meilleur joueur et le meilleur choix au Repêchage, comme ce fut le cas dans la transaction de Zibanejad.
Gorton allait encore avoir le dessus en 2019 lorsqu'il a cédé deux choix de repêchage aux Hurricanes de la Caroline pour un défenseur provenant des rangs universitaires américains.
Ce joueur, Adam Fox, est maintenant l'un des plus jeunes récipiendaires du trophée Norris dans l'histoire de la Ligue, et sera l'un des meilleurs arrières du circuit Bettman pendant longtemps.

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Cela ne veut toutefois pas dire que tout ce que touche Gorton devient de l'or. Il est impossible de penser de cette façon dans le sport professionnel.
Les erreurs et les transactions qui reviennent hanter les équipes sont inévitables. Cependant, en analysant l'historique de Gorton, on remarque que ces faux pas sont peu nombreux. Et c'est ce que recherchent les Canadiens.
Un des grands défis d'un dirigeant d'une équipe de hockey consiste à atténuer les erreurs, ce que Gorton a fait tout au long de sa carrière. Il a aussi montré qu'il avait la capacité à s'adapter à diverses situations inattendues, tout en obtenant de bons commentaires de la part d'anciens joueurs et collègues sur sa capacité à travailler en équipe.
Que ce soit une reconstruction ou une réinitialisation, Gorton possède l'expérience et l'expertise pour agir comme un phare dans une tempête pour une équipe à la recherche d'une nouvelle voix et d'un nouveau départ.