Ivankovic Brampton badge Lepage

Un mot revient constamment quand vient le temps de décrire Jack Ivankovic.

Bien sûr, on vante les qualités athlétiques du gardien des Steelheads de Brampton, son impressionnante feuille de route au niveau international et sa volonté constante de s’améliorer. Mais ce n’est pas la première chose qui vient en tête de ceux qui le côtoient au quotidien.

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« Je n’ai jamais vu un gardien aussi combatif », a dit son entraîneur James Richmond, sans hésiter.

« C’est un compétiteur », a vanté son coéquipier Porter Martone. « Il a bien sûr le talent pour être une vedette dans la LNH un jour, mais son esprit compétitif est ce qui le sépare des autres gardiens. Il veut toujours s’améliorer. Il veut toujours donner une chance à son équipe de gagner. »

« Il est l’un des meilleurs gardiens avec lesquels j’ai joué ou que j’ai affrontés », a souligné son bon ami et adversaire, Matthew Schaefer. « J’aime mieux quand je me retrouve dans son équipe. Parce que c’est agaçant de l’affronter. Il est tellement bon et compétitif. »

Compétitif. Voilà qui semble assez bien décrire le jeune homme de 17 ans, le cinquième meilleur espoir devant le filet sur la liste de mi-saison du Bureau central de dépistage de la LNH en vue du repêchage de juin prochain.

Et si une séquence incarne cet esprit combatif à merveille, elle est survenue il y a moins de deux semaines. Ivankovic a réussi un vol en plein jour en prolongation aux dépens de Nathan Villeneuve, des Wolves de Sudbury, quelques instants avant de finalement céder sur le retour, impuissant.

Si le natif de Mississauga a ce feu en lui, c’est qu’il n’a pas vraiment le choix. À 5 pieds 11 pouces et 178 livres, il sera considéré comme un « petit » gardien dans une Ligue nationale où le cerbère moyen mesurait presque 6 pieds 3 pouces l’an dernier.

À noter que son entraîneur soutient qu’il mesure désormais 6 pieds, mais il faudra attendre de voir les prochaines mesures officielles du Bureau central avant de confirmer cette légère poussée de croissance.

« L’aspect compétitif est le plus important pour moi, a-t-il fait valoir. Je ne m’arrête pas à la grandeur. Je regarde beaucoup ce que fait Juuse Saros (le plus petit gardien de la Ligue, à 5 pieds 11 pouces). Il a cette capacité de lire le jeu avant qu’il se produise. C’est ce que j’essaie de faire.

« Je veux battre la passe grâce à mon jeu de pieds, et l’utiliser à mon avantage pour traquer le jeu. Si tu es capable d’arrêter la rondelle, peu importe ta grandeur ou ton poids, c’est tout ce qui importe. »

Tout indique que ce n’est pas un problème pour lui.

À sa deuxième saison à Brampton, il affiche une moyenne de buts alloués de 3,22 et un taux d’efficacité de ,901 en 39 matchs, au sein d’une équipe de milieu de peloton. Il a aussi été étincelant à la Coupe Hlinka-Gretzky, en août, et il s’est taillé un poste avec l’équipe canadienne au dernier Mondial junior.

Il est d’ailleurs devenu le premier gardien de 17 ans du Canada à obtenir un départ au CMJ depuis Jimmy Waite en 1987 – dans la désormais célèbre défaite de 3-2 en tirs de barrage contre la Lettonie.

« Sur la scène internationale, il a toujours passé le test, a plaidé Richmond. Tout le monde dit qu’il est jeune, mais il est plus mature que la plupart des gars de son âge. Il gère bien l’adversité, et il n’y en aura jamais davantage que quand tu portes le chandail du Canada dans un tournoi international. »

L’influence du paternel

À l’origine de cette combativité, il y a bien sûr sa volonté de combler les petits pouces qu’il concède à ses rivaux, mais aussi l’influence de son père Frank, lui aussi un gardien sélectionné au neuvième tour par les Penguins de Pittsburgh en 1995.

Il n’a jamais atteint le plus haut niveau, mais il a toujours voulu transmettre à fiston les outils pour s’y rendre.

« Il a toujours été là pour moi, non seulement pour les aspects techniques, mais pour discuter de tout et de rien, a raconté le jeune homme. Il m’a toujours poussé à être le plus grand travaillant, à prendre de la fierté à l’être à l’entraînement et dans les matchs. »

Au départ, ses parents ne souhaitaient pas le voir suivre les traces du paternel. C’est arrivé par un heureux hasard, alors que son équipe cherchait un gardien pendant que son père était parti en voyage.

« Ma mère a vécu toute la carrière de mon père et elle ne voulait pas revivre ce stress, a-t-il rigolé. Mon père ne voulait pas non plus. Je crois qu’ils aiment ça maintenant. Je sais que mon père aime ça, en tout cas. Ma mère s’en fait encore beaucoup, mais elle aime venir me voir jouer. »

Pour la petite histoire, Jack n’a pas adopté le style de son père. Et c’est probablement pour le mieux.

« C’était un dur, a-t-il lancé en riant. Il aime comparer son jeu à celui de Ron Hextall. Moi, je suis assez calme. J’ai pris ça de ma mère. Il n’y a pas grand-chose qui parvient à me frustrer. »