Mitch Marner's First Day as a Vegas Golden Knight

Dans la famille Marner, ce n’est étonnamment pas Mitch qui a enfilé l’uniforme #93 des Golden Knights de Vegas le premier.

L’honneur est plutôt revenu à Miles Marner, le fils de 58 jours de Mitch et de sa femme Stephanie.

« C’était effectivement la première fois, sur lui, que je voyais le no 93 des Golden Knights », a-t-il raconté lors de sa première conférence de presse dans ses nouvelles couleurs, mardi. « Ma femme et moi lui avions mis le chandail à l’hôtel.

« C’était un moment très spécial. »

Un moment qui concrétisait la fin de l’ère Marner à Toronto, et le début d’une nouvelle à Vegas.

Miles était aux premières loges de la conférence de presse de son père, assis dans la salle avec sa mère et les parents de Mitch, Paul et Bonnie. La veille, tout ce beau monde apprenait la nouvelle de la signature de huit ans et 96 M$, puis de l’échange de l’attaquant des Maple Leafs aux Golden Knights.

À Vegas, Marner se joint à une équipe à la tradition gagnante qui a soulevé la Coupe Stanley il y a deux ans, entre autres.

Ces dernières années, à Toronto, il a évolué en compagnie d’autres grandes vedettes comme Auston Matthews, William Nylander, John Tavares et Morgan Rielly, mais jamais ce groupe n’a été en mesure de développer cette même tradition gagnante.

Marner, comme ses anciens coéquipiers mentionnés ci-dessus, n’a jamais été en mesure de lever son jeu d’un cran en séries éliminatoires, mais les Golden Knights ont confiance qu’en l’entourant de joueurs qui ont l’expérience d’un championnat, il saura faire la différence dans les grands moments.

L’équipe n’a jamais eu de doute à cet égard. Depuis plusieurs mois, les dirigeants des Golden Knights ont l’attaquant ontarien dans leur soupe.

« Nous aurions tenté d’acquérir Mitch Marner même si nous avions gagné la Coupe Stanley ce printemps, a affirmé le directeur général Kelly McCrimmon. Il est l’un des joueurs les plus talentueux au monde. »

L’auteur de 102 points en 2024-25 a été accueilli conséquemment dans les bureaux de l’équipe lundi. Sa famille et lui se sont présentés à l’équipe sous la mélodie de musiciens, les danses de meneuses de claque et les applaudissements d’employés.

« Cette organisation accumule les victoires ces cinq dernières années et même depuis son arrivée dans la Ligue », a souligné Marner lorsqu’il a été invité à justifier son choix d’accepter de lever sa clause de non-mouvement pour joindre les Golden Knights.

« Ils ont une équipe compétitive année après année. Ils ont de très bons joueurs. »

En se demandant si Vegas était un endroit où il pouvait s’envisager vivre pendant plusieurs années, Marner a interrogé deux de ses anciens coéquipiers, Max Pacioretty et Ryan Reaves, qui ont chacun évolué pour les Golden Knights. Les deux n’ont eu que des bons mots sur la ville.

« En parlant à Patches et Revo ces dernières semaines, j’en ai appris plus sur Vegas et j’ai découvert un endroit qui pouvait convenir à ma femme et notre fils, a-t-il indiqué. Et l’aspect victoire a penché dans la balance, évidemment.

« Tout a fonctionné – j’ai eu de la chance. C’est là où je voulais être. »

Pendant des années, c’est à peu près ainsi qu’il décrivait Toronto. Natif de la région, Marner a grandi en suivant les faits et gestes des Maple Leafs dans l’espoir, un jour, d’enfiler l’uniforme de l’équipe.

Il ferme maintenant ce chapitre de sa vie, ce qu’il n’aurait jamais pensé faire il y a quelques années.

« Dans ma tête, je me suis toujours dit que ç’allait être difficile de quitter Toronto, a-t-il avoué. Honnêtement, je ne pensais pas que ce jour arriverait. »

Avec les échecs répétés des Maple Leafs en séries, les spéculations entourant l’équipe ont décuplé. Marner était bien au fait que plusieurs partisans torontois réclamaient un démantèlement du noyau composé de Tavares, Matthews, Nylander et lui. Avec l’échéance imminente de son contrat, il était aussi conscient qu’il était susceptible de partir.

« L’an dernier, ou il y a deux ans, nous ne gagnions pas comme nous le voulions », a-t-il décrit, hésitant. « Ça s’est mis à aller un peu dans tous les sens. On ignorait ce qui allait se passer.

« Lorsque (2024-25) a commencé, j’étais prêt à venir jouer au hockey et j’avais l’esprit ouvert, mais en même temps, j’étais ouvert au marché de l’autonomie. On a mis cartes sur table avec Toronto.

« Je suis reconnaissant d’avoir joué à Toronto pour neuf ans. Je l’ai dit au bilan de saison : je serai reconnaissant pour toujours qu’ils aient donné la chance à un jeune de Toronto d’enfiler l’uniforme des Maple Leafs. Mais maintenant, en tant que père de famille, le temps était venu pour moi de trouver une nouvelle maison pour mes proches. »

Pour McCrimmon, la possibilité d’amener Marner à Vegas a émergé avant la date limite des transactions du 7 mars. Marner et McCrimmon ont chacun affirmé que les Maple Leafs et les Golden Knights ont tenté d’élaborer un échange à l’époque, en vain. Plusieurs informateurs avaient également rapporté que les Hurricanes de la Caroline étaient dans le coup pour les services de l’attaquant vedette.

Mais Marner, avec sa clause de non-mouvement, voulait finir la saison à Toronto pour ne pas déménager avec sa femme enceinte. Mais ce qui s’est passé avant la date limite lui a quand même mis la puce à l’oreille quant à l’intérêt des Golden Knights.

McCrimmon, de son côté, sachant que des équipes allaient se déplacer à Toronto pour persuader Marner sur le coup de midi mardi, n’entendait pas à se faire couper l’herbe sous le pied.

Il a décidé d’acquérir les droits de Marner en retour de l’attaquant Nicolas Roy, avant de le signer à long terme. Il a ainsi pu lui faire parapher une entente de huit ans et non de sept, le maximum permis s’il avait été sans contrat à l’ouverture du marché.

« Je ne voulais pas qu’il teste le marché, a dit McCrimmon. Et la huitième année était importante. Une fois que l’échange s’est conclu, j’ai immédiatement contacté son agent pour qu’on puisse s’entendre avant mardi midi.

« Heureusement, ç’a fonctionné. »

Reste maintenant à savoir si Marner peut laisser sa réputation derrière et devenir un joueur de séries au sein d’une équipe championne.

L’entraîneur-chef des Golden Knights, Bruce Cassidy, le croit capable d’y arriver. L’attaquant vedette Jack Eichel, selon lui, sera un acolyte de taille pour lui au sein de sa nouvelle équipe.

« Jack a lui aussi dû essuyer les critiques lorsqu’il évoluait avec les Sabres de Buffalo, a souligné Cassidy mardi. On le disait habile, mais incapable de gagner. Lorsqu’il s’est joint à nous, il se faisait huer dès qu’il touchait à la rondelle. C’était surréaliste. Nous voulions gagner à tout prix pour lui.

« Mitch a lui aussi été critiqué à Toronto. Jack sait ce que ça représente. Il s’est relevé et a gagné une Coupe ici. Pas mauvais pour quelqu’un qu’on disait incapable de gagner. Il pourra sans doute aider Mitch. »

Cassidy a indiqué qu’il avait l’intention de jumeler Eichel et Marner sur le premier trio. Marner a eu, pendant des années, un centre d’élite en Matthews à ses côtés. Il devrait en avoir un autre dans ses nouvelles couleurs.

« Jack a besoin de quelqu’un capable de le suivre, et Mitch peut y arriver, a affirmé l’instructeur. Avec les Bruins, nous affrontions souvent Mitch, et j’ai toujours pensé qu’il était le moteur de cette équipe. J’ai également pu le voir de près lorsqu’il était avec le Canada à la Confrontation des 4 nations. Il est très réceptif. »

Les deux sont réunis à nouveau, cette fois à Vegas.

« Je suis si reconnaissant de cette opportunité », a conclu Marner, le sourire aux lèvres.