Avec les échecs répétés des Maple Leafs en séries, les spéculations entourant l’équipe ont décuplé. Marner était bien au fait que plusieurs partisans torontois réclamaient un démantèlement du noyau composé de Tavares, Matthews, Nylander et lui. Avec l’échéance imminente de son contrat, il était aussi conscient qu’il était susceptible de partir.
« L’an dernier, ou il y a deux ans, nous ne gagnions pas comme nous le voulions », a-t-il décrit, hésitant. « Ça s’est mis à aller un peu dans tous les sens. On ignorait ce qui allait se passer.
« Lorsque (2024-25) a commencé, j’étais prêt à venir jouer au hockey et j’avais l’esprit ouvert, mais en même temps, j’étais ouvert au marché de l’autonomie. On a mis cartes sur table avec Toronto.
« Je suis reconnaissant d’avoir joué à Toronto pour neuf ans. Je l’ai dit au bilan de saison : je serai reconnaissant pour toujours qu’ils aient donné la chance à un jeune de Toronto d’enfiler l’uniforme des Maple Leafs. Mais maintenant, en tant que père de famille, le temps était venu pour moi de trouver une nouvelle maison pour mes proches. »
Pour McCrimmon, la possibilité d’amener Marner à Vegas a émergé avant la date limite des transactions du 7 mars. Marner et McCrimmon ont chacun affirmé que les Maple Leafs et les Golden Knights ont tenté d’élaborer un échange à l’époque, en vain. Plusieurs informateurs avaient également rapporté que les Hurricanes de la Caroline étaient dans le coup pour les services de l’attaquant vedette.
Mais Marner, avec sa clause de non-mouvement, voulait finir la saison à Toronto pour ne pas déménager avec sa femme enceinte. Mais ce qui s’est passé avant la date limite lui a quand même mis la puce à l’oreille quant à l’intérêt des Golden Knights.
McCrimmon, de son côté, sachant que des équipes allaient se déplacer à Toronto pour persuader Marner sur le coup de midi mardi, n’entendait pas à se faire couper l’herbe sous le pied.
Il a décidé d’acquérir les droits de Marner en retour de l’attaquant Nicolas Roy, avant de le signer à long terme. Il a ainsi pu lui faire parapher une entente de huit ans et non de sept, le maximum permis s’il avait été sans contrat à l’ouverture du marché.
« Je ne voulais pas qu’il teste le marché, a dit McCrimmon. Et la huitième année était importante. Une fois que l’échange s’est conclu, j’ai immédiatement contacté son agent pour qu’on puisse s’entendre avant mardi midi.
« Heureusement, ç’a fonctionné. »
Reste maintenant à savoir si Marner peut laisser sa réputation derrière et devenir un joueur de séries au sein d’une équipe championne.
L’entraîneur-chef des Golden Knights, Bruce Cassidy, le croit capable d’y arriver. L’attaquant vedette Jack Eichel, selon lui, sera un acolyte de taille pour lui au sein de sa nouvelle équipe.
« Jack a lui aussi dû essuyer les critiques lorsqu’il évoluait avec les Sabres de Buffalo, a souligné Cassidy mardi. On le disait habile, mais incapable de gagner. Lorsqu’il s’est joint à nous, il se faisait huer dès qu’il touchait à la rondelle. C’était surréaliste. Nous voulions gagner à tout prix pour lui.
« Mitch a lui aussi été critiqué à Toronto. Jack sait ce que ça représente. Il s’est relevé et a gagné une Coupe ici. Pas mauvais pour quelqu’un qu’on disait incapable de gagner. Il pourra sans doute aider Mitch. »
Cassidy a indiqué qu’il avait l’intention de jumeler Eichel et Marner sur le premier trio. Marner a eu, pendant des années, un centre d’élite en Matthews à ses côtés. Il devrait en avoir un autre dans ses nouvelles couleurs.
« Jack a besoin de quelqu’un capable de le suivre, et Mitch peut y arriver, a affirmé l’instructeur. Avec les Bruins, nous affrontions souvent Mitch, et j’ai toujours pensé qu’il était le moteur de cette équipe. J’ai également pu le voir de près lorsqu’il était avec le Canada à la Confrontation des 4 nations. Il est très réceptif. »
Les deux sont réunis à nouveau, cette fois à Vegas.
« Je suis si reconnaissant de cette opportunité », a conclu Marner, le sourire aux lèvres.