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BEAUHARNOIS - Du bruit en permanence. Des critiques, des remarques, des questions. Beaucoup de questions, souvent les mêmes. À sa deuxième saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Maxime Comtois a dû faire face à la musique plus souvent qu'à son tour.
C'est qu'après avoir récolté 60 points, dont 26 buts, en 62 matchs à 16 ans, les attentes étaient très élevées envers l'attaquant des Tigres de Victoriaville. Plusieurs le comparaient déjà à Pierre-Luc Dubois (troisième choix au total en 2016) et le voyaient être sélectionné parmi les cinq ou dix premiers joueurs au repêchage 2017 de la LNH.

Mais le Longueuillois de 6 pieds 2 pouces et 200 livres a connu un début de saison en dents de scie au cours duquel il a amassé 16 points en 28 rencontres. Son nom a alors commencé à glisser sur les classements consacrés aux espoirs admissibles au repêchage.
Puis les questions sur sa production se sont mises de la partie.
« Au début, c'est frustrant parce que tout le monde t'en parle, mais à un certain moment ce n'est que du bruit, a confié celui qui a eu 18 ans en janvier. Si j'avais joué pour les gens aux alentours, ça se serait passé encore moins bien donc je me suis concentré sur moi.
« J'aurais pu seulement m'enregistrer et passer la même cassette. Je savais les questions avant même que l'entrevue commence. Disons que ç'a fait du bien quand ç'a débloqué. »
Parce que Comtois a évidemment fini par se mettre en marche. À partir du mois de décembre, il a produit à un rythme de presque un point par match (35 points en 36 matchs) pour conclure la saison avec une récolte de 51 points en 64 rencontres.
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Il a aussi touché la cible lors du Match des meilleurs espoirs de la LCH à la fin du mois de janvier au Centre Vidéotron de Québec pour clouer le bec de ceux qui lui posaient trop souvent les mêmes questions.
« Vous allez peut-être arrêter de m'en parler! », avait-il lancé aux journalistes après la rencontre avec un sourire en coin, mais probablement avec un certain fond de vérité.
Cela n'a cependant pas suffi pour freiner sa glissade, notamment sur la liste du Bureau central de dépistage de la LNH où il est passé du 15e rang en Amérique du Nord à la mi-saison, au 30e échelon au terme de la campagne.
Malgré tout, le loquace jeune homme voit toujours les choses d'un bon oeil.
« Je pense que c'est une saison qui va m'en apprendre beaucoup, a-t-il confié. J'ai vécu beaucoup d'adversité autant en dehors de la patinoire avec le repêchage que sur la glace où ma touche offensive était un peu moins là. Mais quand je regarde ma saison en général, je crois que j'ai beaucoup amélioré mon jeu par rapport à l'année dernière alors je suis quand même content.»
« Ce n'est pas parce que t'as connu une moins bonne année au chapitre des statistiques que c'est la fin de ta carrière, a-t-il relativisé. Il y a encore beaucoup de hockey à jouer. L'an prochain, c'est une autre saison. »
La première ronde toujours dans la mire
Même s'il est un peu moins évident qu'en début de saison de prédire s'il sera sélectionné au premier tour en juin prochain, Comtois n'a pas mis de croix sur l'objectif qu'il s'était fixé en début de saison.
Avec son imposant gabarit et son style de jeu hargneux, nul doute qu'une équipe pourrait être tentée de lui mettre le grappin dessus rapidement.
Et si jamais il devait patienter jusqu'à la deuxième journée pour enfiler le chandail d'une équipe de la LNH, il est convaincu qu'il trouvera le moyen de prouver que cette légère baisse de production n'était qu'un accident de parcours.
« C'est sûr que c'est plus le fun la première ronde, c'est le gros "show" avec la télé et tout, a fait valoir Comtois. Mais peu importe où t'es repêché, rendu au camp d'entraînement, tu n'as pas la ronde écrite dans le front. T'es là pour faire ta place alors c'est au camp que ça va compter. C'est au camp que je vais me prouver plus que le rang où je suis repêché. »