Fleury-Cup 8-6

SOREL-TRACY, Québec - Si, sur la glace du SAP Center de San Jose le 12 juin au soir, Marc-André Fleury n'avait pas trop le cœur à la fête, c'était différent samedi à l'occasion de sa journée passée avec la Coupe Stanley. Le gardien des Penguins de Pittsburgh était dans un état d'esprit plus festif au cours de son passage dans sa ville natale.

Le 6 août 2009, il y a eu sept ans jour pour jour samedi, Fleury avait emmené la Coupe dans sa ville natale pour la première fois au sommet de sa gloire après avoir joué un rôle très important dans la conquête obtenue face aux Red Wings de Detroit.
Cette année, Fleury a été confiné à un rôle de réserviste en séries éliminatoires. Victime d'une commotion cérébrale vers la fin de la saison régulière, le 31 mars, Fleury a vu le jeune Matt Murray saisir l'occasion de lui ravir son poste au début des séries.
Le gardien recrue Murray a signé 15 victoires en séries, incluant la décisive, au compte de 3-1, dans le sixième match de la Finale contre les Sharks, le 12 juin.
« C'était différent comme sentiment quand tu es assis sur le banc, que tu ne transpires pas ou que tu ne batailles pas avec tes coéquipiers pour gagner la Coupe, a-t-il mentionné. Cela dit, je suis quand même fier d'avoir mon nom dessus pour la deuxième fois.
« J'ai essayé de faire tout ce que je pouvais pour rendre tout le monde heureux et de meilleur humeur dans l'entourage de l'équipe. J'aurais voulu jouer, mais la situation était ce qu'elle était. L'équipe avait du succès. Le plus important pour moi, c'était d'être un bon coéquipier. »

Murray-Fleury 7-20

Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin s'est dit pas peu fier de son illustre concitoyen, en ne manquant pas de souligner que d'avoir fait passer les intérêts de l'équipe avant sa propre gloriole ne fait qu'ajouter à son mérite de champion.
À l'âge de 31 ans, Fleury n'a pas dit son dernier mot et il a indiqué qu'il va se présenter au camp des Penguins animé du désir de reconquérir son poste de gardien numéro un.
« J'adore Pittsburgh. Les Penguins sont mon équipe. Je veux demeurer avec eux jusqu'à la fin de ma fin de ma carrière », a-t-il répété.
« J'ai eu de bonnes discussions avec les dirigeants après la saison. Il n'y a rien de coulé dans le béton. Je veux arriver prêt au camp afin de reprendre ma place. Il faut que je retrouve mon niveau de jeu et que j'aide l'équipe à connaître du succès. »
Fleury a dit qu'il ne modifiera pas sa routine estivale d'entraînement qu'il a perfectionnée depuis son arrivée dans la LNH.
« J'aborde cette saison comme toutes les autres, en ne changeant rien à ma préparation. J'ai connu de bons débuts de saison au cours des dernières années. Je ne m'imposerai pas de pression additionnelle, sans trop penser à ce qui pourrait arriver. »
Ce qui pourrait arriver, c'est que Fleury doive se résoudre à jouer les seconds violons derrière Murray et qu'il doive accepter de lever la clause de non mouvement incluse dans son contrat, selon le quotidien Pittsburgh Post-Gazette.
Fleury a encore trois saisons à écouler à l'entente le liant à l'organisation, au salaire annuel moyen de 5,75 millions $.
Les équipes doivent protéger les joueurs qui possèdent des clauses de non mouvement comme lui en vue du repêchage d'expansion, l'an prochain, avec comme résultat que les Penguins seraient contraints de rendre Murray disponible à la nouvelle équipe de Las Vegas, qui croiraient avoir gagné le gros lot.
Tôt ou tard, les Penguins seront tôt ou tard confrontés à un dilemme parce qu'ils pourront difficilement garder les deux gardiens.
S'ils veulent garder Murray, ils devront obtenir le consentement de Fleury avant de s'en départir.
En attendant, Fleury a dit croire que la cohabitation entre Murray et lui est très faisable.
« Matt est un super bon gardien et un super bon gars. Nous ne nous livrerons pas une bataille en dehors de la glace. Nous nous entendons bien. Mais tous les deux nous voulons jouer. »
Fleury a commencé sa journée avec la Coupe comme l'a fait son coéquipier Kristopher Letang la veille, soit en versant des céréales pour ses deux filles dans l'immense bol de la Coupe. Il s'est par la suite rendu égayer la journée de jeunes à l'Hôpital pour enfants de Montréal.

« Depuis que j'ai des enfants, ça me touche plus, a-t-il souligné le père de deux fillettes, Estelle, trois ans, et Scarlett, un an. C'était important pour moi d'aller mettre un rayon de soleil dans leur journée. »
Il s'est pointé à Sorel-Tracy vers la fin de l'après-midi, défilant avec la Coupe dans le parc Carré au centre-ville à bord d'une voiturette de golf, après s'être brièvement adressé à la foule de plusieurs centaines de personnes.

Il a par la suite tenu une séance de signatures d'autographes avec les gagnants d'un concours qu'il a organisé. Les amateurs devaient se procurer un t-shirt à production limitée de la conquête des Penguins. Soixante-quinze chanceux d'entre tous les acheteurs ont pu obtenir une autographe de Fleury. L'initiative a rapporté un montant de 5000 $ qui a été remis au Centre d'action bénévole du Bas-Richelieu.
« C'est important pour moi de partager mes succès avec les gens de ma place en raison de tout le soutien qu'ils m'accordent depuis plusieurs années. Sorel-Tracy, c'est une ville de hockey, les gens sont des passionnés. Si je peux être un modèle pour les jeunes, leur montrer que c'est possible de gagner la Coupe Stanley, peut-être que ça va les inciter à travailler plus fort pour essayer de se rendre jusqu'au bout de leurs rêves. »
Fleury est un des cinq Sorelois qui ont leur nom gravé sur la Coupe Stanley, aux côtés de ceux de Wildor Larochelle, de Pierre Mondou, d'Éric Messier et de François Beauchemin.