WASHINGTON, D.C. – Il y a deux semaines à peine, Anthony Beauvillier était laissé de côté par son entraîneur Spencer Carbery pour un match face aux Blackhawks de Chicago.
« Son niveau de jeu avait baissé un peu », a laissé entendre le pilote des Capitals de Washington, samedi.
Or, les choses changent vite dans le monde du hockey. À un peu plus de 48 heures du début de la série de premier tour face aux Canadiens de Montréal, l’attaquant québécois prenait place à la droite d’Alex Ovechkin et de Dylan Strome sur le premier trio des siens. Pas mal, comme coup du destin.
Les trois ont été réunis en fin de saison alors que Carbery a été forcé de faire des expériences en l’absence d’Aliaksei Protas, coupé au pied lors de ce même affrontement contre les Hawks, le 4 avril. Le troisième pointeur de l’équipe n’a toujours pas repris l’entraînement et il serait surprenant de le voir au premier match.
« On a joué trois matchs ensemble et on a fait de bonnes choses, a dit Beauvillier, qui a toutefois été blanchi à ses neuf dernières rencontres. Alex, on sait où il aime se placer. Strome a tellement de patience avec la rondelle qu’il crée de l’espace pour ses coéquipiers.
« En séries, l’important est d’accorder de l’importance aux détails pour gagner. Que ce soit sur le premier ou le quatrième trio, ça va être ma mentalité. Je veux garder ça simple, travailler fort et apporter de la vitesse. »
Malgré le fait que Beauvillier a été limité à deux buts et cinq points en 18 matchs depuis son acquisition des Penguins de Pittsburgh à la date limite des transactions, Carbery semble bien aimer sa façon de complémenter ses deux gros canons.
« Il a fait du très bon travail avec ces deux-là, a observé l’entraîneur. Il les complète bien avec le rythme de son jeu. Il est le premier joueur sur l’échec avant, il est bon en poursuite de rondelle, et quand il en prend possession, il est excellent pour en garder le contrôle grâce à ses pieds et à sa fugacité.
« Il n’est pas le plus gros, mais il n’a pas peur de rentrer dans l'enclave, d’aller au filet et de gagner ses batailles. Il a été très bon sur ce trio. On verra bien ce qu’on va faire lundi. »
Cette tournure salutaire des évènements aura été à l’image de la saison rocambolesque du patineur de 27 ans, qui a amorcé la saison avec les Penguins. Sans l’échange qu’il l’a fait passer dans le camp ennemi, au début mars, Beauvillier serait déjà sur les terrains de golf.
Au lieu de ça, il a eu l’occasion d’être un témoin privilégié de la chasse au record de buts d’Alex Ovechkin et il entamera les séries aux côtés de la légende – contre son équipe d’enfance. Tout ça, quelques mois après avoir disputé la majeure partie de la saison avec Sidney Crosby.
« De jouer avec ces deux grands joueurs dans la même saison, c’est fou quand tu y penses, a-t-il amorcé avec le sourire. Pour moi, c’est un privilège d’être sur le trio d’Ovechkin. Je vais essayer de profiter le plus possible de l’opportunité et je vais tenter de jouer mes meilleurs matchs. »
Les deux premiers matchs de la série seront disputés dans la capitale américaine avant qu’elle ne se déplace dans la métropole québécoise – un endroit que connaît bien le natif de Sorel-Tracy. Il n’aura sans doute pas besoin de motivation supplémentaire lorsqu’il sautera sur la glace du Centre Bell.
« Ça va être vraiment cool, a-t-il conclu. Quand ce sont les séries à Montréal, la ville est toujours hockey. Il y a une belle ambiance. Je ne sais pas si j’ai beaucoup d’amis qui vont prendre pour moi, mais je suis sûr que ce sera une super belle expérience. »