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Léo a 10 ans. Il prédit une finale entre les Oilers d’Edmonton et les Rangers de New York. Son cœur lui dit les Oilers pour Connor McDavid, mais sa tête lui dit les Rangers.

Il parle de Cale Makar, de l’Avalanche du Colorado, comme d'une inspiration puisqu’il joue lui aussi à la position de défenseur. Chez les Canadiens, Cole Caufield et Nick Suzuki sont ses joueurs préférés. Il participe aussi à un pool des séries avec Félix Séguin, le descripteur des matchs du Tricolore sur les ondes de TVA Sports.

Du hockey, le petit Léo en mange. Mais il n’aime pas juste le hockey. Il nous parle avec une casquette des Dodgers de Los Angeles sur la tête et un chandail du FC Barcelone sur le dos. Le sport occupe une grande place dans sa vie.

Mais pour l’instant, Léo a rangé ses patins et son bâton. Il a placé sa saison sur pause avec les Chevaliers de Boucherville au niveau Atome A depuis le mois de décembre. Un diagnostic d’un cancer des os a fait dérailler les plans.

Léo a aussi interrompu son année scolaire. Il s’ennuie de son enseignante Ariane et de ses amis à l’école Pierre-Boucher. Il y a quelques jours, il a rendu visite à ses camarades de classe. Une visite qui lui a redonné un sourire.

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Il a appris qu’il souffrait d’un cancer des os le jour (5 décembre) où les Canadiens rendaient visite aux enfants à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

« Léo a pris une photo avec les joueurs des Canadiens environ 30 minutes avant de recevoir la nouvelle du médecin, a dit Julie Rabouin, la mère du jeune garçon. Nous étions déjà dans le bureau du médecin quand il a rencontré des joueurs et Martin St-Louis. La présence des gars du CH avait mis un baume dans cette journée merdique. »

« Nous gardons cette photo au-dessus du foyer, a poursuivi Stéphane Tremblay, le père. Quand ton enfant reçoit une telle nouvelle, c’est un jour triste et un choc. C’était un drôle de hasard de croiser les joueurs du CH le jour même. Je revois les yeux de Léo quand il a croisé les joueurs des Canadiens, ça lui redonnait de l’espoir. Je voyais qu’ils lui procuraient du courage. Léo aime tellement le CH. »

Il y a aussi une petite histoire d’amour entre le Tricolore et le jeune Léo. C’est l’histoire d’un chandail de Cole Caufield, reçu en cadeau à Noël.

Stéphane et Julie ont eu l’idée de faire signer le gilet par Caufield. Ils ont réussi leur mission grâce à la magie des réseaux sociaux et à l’aide de Dany Dubé, l’analyste des matchs à la radio (98,5).

Après ce cadeau obtenu au mois de janvier, Léo a reçu une invitation de la part de Félix Séguin sur les ondes de TVA Sports, pour suivre un entraînement de l’équipe à Brossard. Le 26 février dernier, Léo a regardé l’entraînement du CH et est entré dans le vestiaire de l’équipe.

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« J’ai parlé avec Cole et Nick et j’ai pris des photos avec plusieurs joueurs, a dit Léo avec le visage qui s’illumine. J’ai aussi visité la pièce où les joueurs rangent leurs bâtons. Cole et Nick m’ont donné chacun un bâton. Je ne parle pas trop en anglais, mais j’ai demandé à Nick s’il comprenait un peu le français. Il m’a répondu que oui. Cole, lui, m’a dit le chiffre 19! »

En date du 26 février, Caufield avait 19 buts. C’est pour cette raison qu’il a lancé ce chiffre à Léo.

« Cette journée lui a procuré une grande dose de courage, a mentionné Julie. Il a parlé de cette visite à tous ses amis, à sa famille et aux médecins à l’hôpital. C’est un boost d’énergie. Ça reste avec lui. Il avait juste comme rêve d’obtenir un chandail autographié de Cole Caufield, mais il reçoit un paquet de choses depuis. »

Léo aimerait aussi transporter avec lui ses bâtons de Suzuki et de Caufield quand il se déplace à l’hôpital pour ses traitements, mais papa et maman lui ont conseillé de traîner d’autres objets comme une rondelle autographiée et le chandail de Caufield.

« Je garde le moral avec les traitements », a lancé le jeune homme.

« Léo est très fort et très courageux, a renchéri papa. Un adulte aurait de la misère à suivre cette cadence avec des traitements de chimiothérapie aux deux semaines. À travers, les traitements, il garde le sourire, il regarde des matchs de hockey avec moi et il reste un jeune garçon heureux. »

Léo a aussi regardé deux matchs du Tricolore au Centre Bell dans les dernières semaines, un contre les Hurricanes de la Caroline et un autre contre les Sabres de Buffalo.

« Arber Xhekaj a marqué un but contre les Sabres le 21 février, a dit Léo en se souvenant de la date par cœur. J’ai bondi de mon siège après son but et on m’a vu à la télévision avec ma grande sœur Arielle. On pouvait me trouver rapidement puisque je portais un masque! »

De l’aide pour la famille

Stéphane et Julie ont déjà traversé une épreuve similaire. Il y a quelques années, ils ont perdu leur fille aînée, Norah, après un courageux combat contre le cancer.

Après le diagnostic d’un cancer pour Léo, ils ont pris comme décision d’accompagner à temps plein leur garçon dans cette aventure en plus de rester en compagnie d’Arielle, la grande sœur. Ils ont pris une pause de leur carrière respective comme enseignant à l’université et conseillère en efficacité énergétique chez Hydro-Québec. Un ami de la famille a d'ailleurs mis sur pied une campagne de sociofinancement pour les épauler.

« La première fois, c’était un billet de loto malchanceux, a précisé Stéphane. C’était il y a 15 ans. Depuis la science a évolué et nous connaissons maintenant mieux la tumeur qu’elle avait. Les traitements sont plus efficaces aujourd’hui. Léo n’a pas la même forme de cancer. Un cancer pédiatrique est rare, mais c’est encore plus rare chez deux enfants d’une même famille. Les médecins aimeraient comprendre pour savoir s’il y a des liens afin de faire avancer la science. »

Il n’y a parfois pas de réponses. Mais Léo fera tout pour déjouer les pronostics et regagner la santé. C’est une bataille bien plus grande que celle entre deux équipes sur une glace pour un match des séries.

À court terme, Léo voudrait revenir en classe et recommencer à jouer au hockey. Depuis son diagnostic, il a patiné une fois sur la glace avec ses coéquipiers. Un petit instant de bonheur qu’il voudra recréer des milliers de fois.

À plus long terme, il planifie de voir un match de la LNH à New York, Boston ou Toronto. Gary Bettman, qui lui a remis un chandail signé du Match des étoiles 2024 qui a eu lieu à Toronto, lui donnera quatre billets pour la rencontre de son choix. C’est une promesse qu’il a faite à Joseph DeSousa, vice-président principal et directeur financier de la LNH, qui a informé le commissaire de son histoire puisque sa femme connaît bien une éducatrice à l’école du jeune Léo.

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Parmi ses autres objectifs, Léo envisage de voir Connor McDavid et les Oilers ou Phillip Danault et les Kings, mais aussi de suivre en personne un match de la Coupe du monde de soccer en 2026.