Encore Anton Khudobin

Anton Khudobin a trouvé le temps long. Les quatre jours de congé que les Stars de Dallas ont obtenus pendant qu'ils attendaient de connaître l'identité de leur dernier adversaire se sont écoulés un peu trop lentement à son goût.

« C'était bien de pouvoir nous reposer, mais j'ai trouvé ça ennuyant », a-t-il lancé en rigolant, quelques instants après la victoire de 4-1 des siens face au Lightning de Tampa Bay dans le premier match de la Finale de la Coupe Stanley, samedi.
À LIRE AUSSI : La première manche à Dallas
Il y a fort à parier qu'il n'avait toujours pas réussi à chasser l'ennui après les 40 premières minutes de jeu de ce premier face-à-face. Confronté à seulement 14 tirs, le vétéran gardien était aux premières loges pour assister à l'une des prestations les plus convaincantes des Stars depuis un bout de temps.
Seule une rondelle déviée à deux reprises devant le filet avait réussi à se faufiler derrière lui et Joel Kiviranta venait d'inscrire le troisième but des siens. Ses coéquipiers étaient si convaincants et si incisifs en attaque que le Lightning avait peine à s'emparer de la rondelle et à s'installer dans son territoire.
La formation texane filait vers une victoire plutôt facile, et Khudobin, vers une soirée de travail bien tranquille.
« Pendant 40 minutes, vous avez vu comment nous voulons jouer, a déclaré l'entraîneur-chef Rick Bowness. Nous avons limité leur nombre de tirs, leurs chances de marquer, et nos défenseurs s'impliquaient. C'est de cette façon dont nous voulons jouer.
« Nous sommes toutefois sortis sur les talons en troisième, et les trois pénalités dont nous avons écopé nous ont fait mal. C'est une équipe talentueuse en attaque, et nous leur avons rendu la vie facile. »
Facile n'est peut-être pas un qualificatif assez fort pour illustrer à quel point le Lightning a pu prendre le contrôle au dernier engagement. Il a passé la majeure partie de la période en territoire des Stars et a mis Khudobin à l'épreuve 22 fois en ne donnant que deux lancers aux Stars, dont un dans une cage béante.
Le gardien kazakh a empêché ses adversaires de revenir dans le match en multipliant les arrêts spectaculaires. Il a notamment frustré Alex Killorn du bout de la jambière et a réservé un arrêt de la mitaine avec beaucoup de moutarde au défenseur Zach Bogosian, quelques instants plus tard.
On a alors compris qu'il serait difficile de le battre… et aussi qu'il avait réussi à chasser l'ennui.
« J'ai essayé de me concentrer sur le tir suivant », a dit Khudobin, qui a signé une neuvième victoire de suite dans un match au cours duquel il reçoit au moins 30 lancers. « Je ne me soucie pas du nombre total de tirs. Je n'y pense pas vraiment et j'essaie seulement de faire mon travail. »

C'est une bonne chose parce que les Stars ont l'habitude de lui donner passablement de boulot. Ils ont évoqué le dicton « plier sans casser » à de multiples reprises depuis le début des séries, et (trop) souvent, Khudobin est l'unique raison pour laquelle ils réussissent à limiter les dégâts.
S'il avait fallu qu'il ne soit pas dans son assiette au dernier vingt, samedi, il est à peu près certain que le Lightning aurait pris les devants dans la série. Et il n'aurait même pas eu besoin de la prolongation.
Mais les Stars savent que Khudobin répondra toujours à l'appel. C'est ce qu'il fait depuis presque deux mois.
« On parle beaucoup de plier sans casser, mais quand on passe autant de temps dans notre zone, c'est certain qu'on va accorder des chances de qualité, a expliqué Bowness. C'est là que ton gardien doit te garder dans le match. Il ne fallait pas leur donner de but au mauvais moment et nous avions besoin des gros arrêts dans les minutes cruciales de la période.
« C'est exactement ce qu'Anton a fait pour nous ce soir. »