Bucyk

Johnny Bucyk avait tout prévu il y a quelques mois. Il allait être opéré pour se faire remplacer une hanche alors que les Bruins de Boston étaient à l'étranger, ce qui lui permettrait d'être de retour à temps à sa chaise habituelle dans la loge des anciens du TD Garden lorsque l'équipe terminerait son voyage.

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Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que la saison de la LNH devrait être mise en pause le 12 mars. Bucyk devait être opéré lundi dernier. C'était jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de téléphone. L'opération était repoussée à une date ultérieure, puisque les priorités de l'hôpital venaient drastiquement de changer en raison de la pandémie de coronavirus.
« L'opération devait prendre une heure et demie, c'est moins long que les examens qu'ils m'ont fait passer avant et les prises de sang, a expliqué Bucyk, lundi. J'étais vraiment déçu quand j'ai appris que c'était annulé, mais je comprends pourquoi. »

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Une nouvelle hanche gauche, ce ne sera pas un luxe pour la légende des Bruins, celui qu'on surnommait « Chief ». L'ancien capitaine, double champion de la Coupe Stanley, est tatoué en noir et jaune depuis qu'il a été acquis des Red Wings de Detroit en 1957 en retour de Terry Sawchuk.

« C'est de l'usure, ça vient avec le hockey », a indiqué Bucyk, qui a joué 21 de ses 23 saisons dans la LNH avec les Bruins.
« Il ne me reste plus grand-chose dans la hanche gauche, les os se touchent. Dès que la pandémie sera passée et que les hôpitaux seront de retour à la normale, je veux tout de suite être opéré. Je ne peux pas faire autrement, ma hanche est vraiment en mauvais état. »
Et puis, il a ajouté, en riant :
« Ce n'est pas juste ma première opération à la hanche. C'est ma première opération, point. Mes seules autres blessures majeures ont été des séparations des deux épaules. Une était la faute de Maurice Richard à la fin des années 1950, alors que l'autre, c'était Pierre Pilote. »
Mardi soir, Bucyk et sa hanche endolorie devraient donc rester à la maison, avec son épouse Terri et leur chien, Charlie Chan. Un vieux film sera probablement à la télévision.
Dommage, parce que cette soirée devait être mémorable au TD Garden. Les Bruins prévoyaient rendre hommage à l'équipe championne de la Coupe Stanley de 1970 pour ses 50 ans. La soirée a été remise, comme presque tout ce qui se passe dans le monde en ce moment.

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La soirée avait été longuement planifiée, avec plusieurs activités avant le match entre les Bruins et les Red Wings. Les légendaires Bobby Orr, Phil Esposito, Gerry Cheevers et Wayne Cashman devaient se déplacer de la Floride, tout comme plusieurs autres anciens venus de près et de loin.
« J'avais hâte, a raconté l'ancien attaquant de 84 ans, qui a été un élément clé des championnats de 1970 et 1972 des Bruins. « De ce que j'en sais, presque tout le monde était là. On allait avoir beaucoup de plaisir. Durant la saison, je vois plusieurs joueurs, mais jamais tout le monde, comme ça devait être le cas cette semaine.
« Cette équipe de 1970, c'est un de mes meilleurs moments en carrière, la première à gagner la Coupe Stanley en 39 ans. Nous étions soudés, nous jouions ensemble. La façon dont nous nous tenions, qu'on se battait, c'était vraiment tissé serré. »
Le championnat de 1972 était spécial lui aussi, un sentiment de revanche contre les Canadiens de Montréal, qui avaient surpris les Bruins, grandement favoris, en 1971.
« Nous étions la meilleure équipe, mais Ken Dryden avait été incroyable devant le but de Montréal. Plusieurs partisans des Bruins se souviennent de la Coupe de 1972, mais pour moi, celle de 1970 était incroyable. On recevait des appels de partout de gens qui voulaient des billets. »

Chara Bucyk Toews

Bucyk était très encouragé par la tenue des Bruins cette saison, eux qui étaient à la tête du classement général lorsque la saison a été mise en pause.
« On avait une très bonne chance cette saison », a-t-il lancé en parlant des Bruins qui pourraient remporter un autre championnat. « On ne sait jamais avec les blessures, ce sont des choses qui peuvent tout changer, mais on jouait vraiment bien.
« En ce moment, sans le hockey, je deviens fou. Avec tout ce qui se passe, Terri et moi, on reste dans la maison et on regarde plusieurs films. Elle aime les classiques. Nommez-en un, on l'a probablement vu!
« Terri n'est pas encore prête à me mettre dehors de la maison », a-t-il conclu en riant.