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Voir à l'encadrement et à la progression des espoirs en temps de pandémie constitue un défi de taille pour les organisations sportives.
« Il faut espérer le mieux et se préparer au pire », comme le souligne le directeur du développement des joueurs des Canadiens de Montréal, Rob Ramage.

Il y a des espoirs qui ont la chance de jouer, en Europe ou ailleurs. Ils jouissent d'un avantage marqué sur les autres qui sont contraints à l'inactivité en raison de l'incertitude liée à la COVID-19. Il n'en demeure pas moins que le suivi pour ceux-là est doublement important.
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« C'est un énorme défi, sans précédent », a constaté Ramage dans une visioconférence planifiée par le CH, jeudi. « Mais Frankie (Francis Bouillon) et moi sommes en communication constante avec nos espoirs. Nous leur téléphonons souvent, ainsi qu'à leur entraîneur, a-t-il continué. Les gens de la haute performance, le directeur Pierre Allard et son adjoint Patrick Delisle-Houde, font la même chose. Le docteur David Scott demeure disponible pour eux pour ce qui est du volet psychologique. Tout se fait à distance. »
Basé à St. Louis, dans le Midwest américain, Ramage a reconnu que les jeunes ont beau s'entraîner comme des professionnels et conserver une bonne attitude, le manque de compétitivité peut finir par avoir des conséquences négatives dans leur cheminement.
« Tous ces jeunes ont des 'coachs' de conditionnement, d'aptitudes et de patinage, en plus des entraîneurs de leur propre équipe. Mais il leur faut également un 'coach' pour savoir comment être des compétiteurs.
« Ils ont tous beaucoup joué au golf cet été, a-t-il continué. Ce sont de bons golfeurs. Je leur disais de jouer pour une raison, de se donner un enjeu et de s'imposer de la pression. Que ce soit au golf, au tennis ou dans n'importe quoi, ils doivent forger ce trait de caractère compétitif. »
C'est difficile d'établir dans quelle mesure ce manque de compétitivité pourrait être néfaste, mais Ramage a dit préférer voir le verre à moitié plein.
« C'est dur à dire, mais je suis optimiste qu'ils se tireront d'affaire, a-t-il avancé. Je me sens mal pour ces jeunes, ce sont de bons jeunes, très concentrés et affairés sur la tâche. Ils ont également la qualité d'être résilients. Je crois à cette valeur pour un être humain. C'est de l'adversité à l'état pur pour eux. Le docteur Scott dit que c'est toujours facile de s'entraîner en groupe. Le gros test, c'est de savoir ce qu'ils font quand ils sont seuls. »
Ramage a dit que l'organisation n'envisage pas la création d'une bulle d'entraînement pour les espoirs qui seraient encore inactifs après les Fêtes.
« Pas pour l'instant, a-t-il précisé. Nous demandons aux jeunes avec qui ils patinent ou s'entraînent. Nous ne voulons pas les voir jouer dans une 'ligue de bière'. Jusqu'à maintenant, les gars se tirent bien d'affaire. Mais si plusieurs jeunes n'ont pas la chance de jouer en janvier ou en février, nous pourrions mettre en exécution un plan C. »
Norlinder impressionne
Si le premier choix de l'équipe au Repêchage 2019 de la LNH, Cole Caufield, doit patienter au moins pendant encore quelques semaines avant d'amorcer sa saison, les espoirs européens sont déjà en action.
Ramage a eu de bons mots à l'endroit du défenseur Mattias Norlinder, âgé de 20 ans, qui évolue dans son pays avec Frolunda dans la Ligue élite de la Suède (SHL).
« Oh! Il est agréable à voir aller celui-là, s'est-il exclamé. Je lui ai parlé mercredi. Je l'ai vu à l'oeuvre la saison dernière. Il jouait avec Tobias Enstrom, un bon vétéran et un ancien de la LNH. Nous recevons des séquences vidéo de lui en action. Il me disait qu'il joue près de 19 minutes par match et qu'on l'utilise en attaque massive, mais qu'il était juste correct, qu'il devait s'améliorer. C'est un jeune humble, mais il a confiance en ses moyens. C'est un joueur qui m'emballe. Il travaille fort, c'est un rat de patinoire », a ajouté l'ancien défenseur étoile dans la LNH.
Norlinder est de petite taille, à 5 pieds 9 pouces et 179 livres. Choix de troisième tour (64e au total) du Tricolore l'an dernier, il montre une fiche d'un but et de deux passes en 12 rencontres cette saison.
Toujours en Suède, l'attaquant Lukas Vejdemo, 24 ans, fait bonne figure avec l'équipe de Södertälje, avec un dossier de deux buts et trois passes en 10 matchs.
« Lukas a fait des progrès la saison dernière. Il a un bon coup de patin et une bonne tête de hockey. »
En Finlande, Jesperi Kotkaniemi a renoué avec l'action avec l'équipe de la Liiga basée dans sa ville natale, Pori. Jesse Ylonen, un ailier droit âgé de 21 ans, évolue également pour l'équipe de sa ville natale, à Lahti, dans la même ligue.
Mysak rencontrera Plekanec
Le Championnat mondial junior de la FIHG (CMJ) doit avoir lieu, comme à l'accoutumée, pendant la période des Fêtes. Les Canadiens pourraient y être fort bien représentés.
Le premier choix (16e au total) cette année, le défenseur Kaiden Guhle, a reçu une invitation de l'équipe canadienne. Quatre espoirs américains - outre Caufield, il y a les attaquants Luke Tuch, Sean Farrell et le défenseur Jayden Struble - tenteront de faire leur place dans l'équipe des États-Unis et le choix de deuxième ronde (48e au total) cette année, Jan Mysak, devrait de nouveau mériter un poste au sein de l'équipe tchèque.
Ramage a confié que Mysak, qui porte les couleurs de l'équipe de Litvinov dans la Ligue élite de son pays, lui a laissé savoir dernièrement qu'il avait planifié d'avoir un brin de jasette cette semaine avec son compatriote et ancien joueur de centre des Canadiens Tomas Plekanec.
« C'est une formidable occasion pour le jeune », a estimé le directeur du développement, qui est en poste depuis 2017.