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MONTRÉAL - Si la tendance se maintient, Marc-André Fleury et Alexis Lafrenière auront bientôt en commun le fait d'être les deux seuls Québécois réclamés au tout premier rang du repêchage de la LNH depuis le passage à l'an 2000.
Et, à bien y penser, c'est probablement une des seules choses qu'ils ont en commun. Ça ne fait pas si longtemps que les Penguins ont jeté leur dévolu sur Fleury, en 2003, mais l'attention accordée aux espoirs et au repêchage a décuplé depuis ce temps.

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« On dirait que je n'entendais pas beaucoup parler du repêchage pendant ma saison d'admissibilité », a lancé Fleury, en entrevue avec LNH.com. « J'étais au Cap-Breton et je faisais ma petite affaire. La liste sortait de temps en temps avec les mises à jour, mais rien de plus.
« Peut-être que j'avais eu un peu plus d'entrevues qu'à l'habitude, mais ce n'était pas trop. C'est sûr qu'il n'y avait pas autant d'engouement que pour Alexis. »
Si le jeune capitaine de l'Océanic de Rimouski lit ces lignes, il risque de se demander à quel siècle le gardien des Golden Knights de Vegas a-t-il été repêché? Avec l'importance désormais accordée à la banque d'espoirs des équipes et aux rôles confiés aux jeunes dans la LNH aujourd'hui, la « game » a changé.
Contrairement à Fleury, qui ignorait qu'il serait sélectionné au premier rang jusqu'à ce que son nom soit prononcé, Lafrenière porte l'étiquette d'éventuel premier choix au total depuis maintenant trois ans. Au moins.
Il a probablement donné plus d'entrevues au cours des trois dernières saisons qu'il n'a de points en carrière dans la LHJMQ. Ce n'est pas peu dire puisqu'il en a récolté 297 en 173 rencontres. Il se passe rarement une journée sans que quelque chose soit dit à son sujet sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
Bref, il est perçu comme une sorte de sauveur pour l'équipe qui le repêchera d'ici quelques mois. La pression est forte et les attentes sont élevées. À ce chapitre, Fleury peut facilement se glisser dans la peau de son jeune compatriote.
« C'est difficile parfois, a-t-il admis. Les gens s'attendent à beaucoup de toi et tu veux tellement en faire plus pour aider l'équipe à gagner. Je lisais les journaux, j'écoutais ce qui se disait sur moi et je m'en faisais beaucoup. Je voulais bien faire et ne pas faire regretter aux Penguins de m'avoir repêché.
« À partir de ce moment-là, j'ai arrêté de lire les commentaires dans les journaux. […] Il y a une raison pour laquelle je n'ai pas de réseaux sociaux. J'ai appris que tu ne peux pas t'arrêter à ce que chaque personne pense dans son salon. Tu fais ton possible, tu travailles le plus fort que tu peux et tu essaies de gagner. C'est juste ça que tu contrôles. »
Contrairement à certains autres espoirs, Lafrenière n'est pas sur Twitter. C'est probablement une bonne chose.
« J'essaie de rester loin de ça, avait-il expliqué en janvier. Je sais qu'il y a des commentaires à mon endroit et c'est correct, mais je reste loin de ça et je me concentre sur ma saison. […] Les réseaux sociaux, ça peut être divertissant, mais je ne suis pas du genre à chercher ce qui se dit sur moi. »
Profiter et profiter
Bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis que Fleury a donné ses premiers coups de patin dans l'uniforme des Penguins. Et pourtant, le gardien âgé de 35 ans a le sentiment que les 17 dernières années ont passé en coup de vent. Trois conquêtes de la Coupe Stanley et cinq participations à la Finale plus tard, le Sorelois réalise qu'il a parcouru plus de chemin qu'il en a à parcourir.
C'est l'essence même du conseil qu'il prodiguerait à son jeune successeur.
« Je lui dirais juste de continuer à travailler fort et à s'amuser, a fait valoir Fleury. Une carrière, ça passe tellement rapidement, c'est incroyable. Il doit profiter de chaque moment. Il a travaillé toute sa vie pour avoir l'honneur d'être repêché dans la LNH. Ensuite, ce qui compte, c'est de jouer et de gagner.
« Il va garder l'étiquette de premier choix au total, mais il devra apprendre à gagner la confiance et le respect de ses coéquipiers, de ses entraîneurs, des gars de l'équipement, de l'équipe médicale, de tout le monde finalement. C'est important de recommencer à zéro et de s'intégrer à l'équipe comme il faut. Ça se fait à force de travail et avec une bonne attitude. »