Radulov-Canadiens-Lepage

MONTRÉAL -- Il semble que même le temps n'ait pas permis à Alex Radulov de tourner la page sur les négociations contractuelles houleuses qu'il a eues avec les Canadiens et son directeur général Marc Bergevin à l'été 2017.

De retour au Centre Bell pour la deuxième fois depuis qu'il s'est entendu avec les Stars en tant que joueur autonome, l'attaquant russe s'est amusé à jouer au chat et à la souris avec les représentants de la presse montréalaise.
Après l'entraînement matinal, il s'est limité à un « non » assez brusque quand les médias lui ont demandé s'il avait quelques minutes à leur accorder après avoir patienté tout près du vestiaire de l'équipe. Puis, après avoir inscrit un but dans un filet désert dans un gain de 4-1 des siens, mardi, Radulov a sorti un lapin de son chapeau.
« Demandez à Bergy! », a-t-il lancé aux journalistes alors qu'il a rapidement traversé le vestiaire des Stars à sa sortie de la salle de traitements.

Était-ce à cause des huées que lui ont réservées les amateurs montréalais après l'avoir accueilli en héros à son premier retour à Montréal ou bien les traces laissées par les négociations ardues de l'été précédent?
On le saura peut-être plus tard. Ou pas. Chose certaine, il n'y a plus de « love » entre Montréal et Radulov.
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Il aurait pourtant été intéressant de lui parler. Après tout, il effectuait son retour au jeu après une absence quatre matchs et connaît un excellent début de saison. Il pointe au deuxième rang des pointeurs de l'équipe avec une récolte de cinq buts et six aides en sept petites rencontres.
« C'est un morceau important de notre équipe », a vanté l'attaquant Jason Spezza, qui a disputé le 1000e match de sa carrière face au Tricolore.
« C'est un gars émotif, un joueur physique qui protège bien la rondelle et c'était bien de le retrouver. Plus il va jouer, plus il va retrouver son rythme, mais son retour au jeu était important émotivement pour nous. »
On a d'ailleurs pu voir ce côté émotif ressortir quand il a enfoncé le dernier clou dans le cercueil de son ancienne équipe avec un peu moins de trois minutes à faire. Le no 47 des Stars a tiré dans la cage béante à partir de la ligne bleue et a jeté un petit regard vers le banc du Tricolore en levant son poing pour célébrer.
De quoi rappeler aux partisans montréalais qu'avec Radulov, aucun but n'est banal.
Bonne foule, Bad foule
La foule du Centre Bell a prouvé à maintes reprises qu'elle était capable du meilleur comme du pire envers les joueurs de l'équipe adverse et on en a encore eu la preuve, mardi.
Elle a d'abord joué les gentils, puis les vilains.
Lors d'une pause publicitaire en première période, les Canadiens ont souligné qu'il s'agissait du 1000e match de Spezza et les amateurs lui ont réservé de chaleureux applaudissements - même s'il a amassé 69 points en 62 rencontres contre le Tricolore en carrière.
« C'était très gentil et assurément inattendu, a lancé Spezza, qui a paru émotif quand il a vu ses parents à l'écran géant. C'est plaisant d'avoir le respect d'une communauté de hockey comme celle-ci qui connait son sport. C'était un moment touchant pour moi. »
De l'autre côté, le gardien Ben Bishop n'a pu échapper aux railleries des partisans du Tricolore qui se font un plaisir de le détester, surtout depuis la saison 2014-15 alors qu'il avait permis au Lightning d'éliminer leurs favoris au deuxième tour des séries.
« On dirait qu'ils aiment bien se mettre sur mon cas quand je suis de passage ici, a-t-il dit avec le sourire. Ça arrive. Je n'ai pas eu la chance de jouer ici l'an dernier donc ça fait déjà quelques saisons. S'ils scandent mon nom, ça veut dire que je fais quelque chose de bien. »
Radulov pourrait lui aussi se consoler de cette manière.