Bob_Ovechkin

Avant le début de la série entre les Blue Jackets de Columbus et les Capitals de Washington, on disait que le duel entre les deux Russes, Alexander Ovechkin et Sergei Bobrovsky, allait dicter l'allure de la confrontation et c'est exactement ce qui est arrivé dans le match no 2.
Les deux compatriotes ont tout fait pour que leur équipe l'emporte, mais malgré les deux buts d'Ovechkin, c'est Bobrovsky qui a eu le dernier mot.
Après un premier match tranquille, voire décevant, le capitaine des Capitals était tout feu tout flamme avec une performance inspirante pour ses coéquipiers. Bien installé dans son bureau, Ovechkin en a profité pour marquer ses deux premiers buts de la série, en avantage numérique.

Il a doublé l'avance des siens à deux reprises dans le match. En première période il a d'abord porté le score 2-0, avant de donner aux siens une priorité de 3-1 au deuxième tiers. Il a terminé la rencontre avec 10 tirs au but. Il croyait en avoir fait assez pour permettre aux Capitals de créer l'égalité dans la série.

Or, la résilience des Blue Jackets jumelée au brio de Bobrovsky aura une fois de plus coulé les Capitals. Pour une deuxième rencontre de suite, Columbus a effacé un déficit de deux buts (deux fois plutôt qu'une dans le match no 2), pour remporter le duel en prolongation. John Tortorella peut dire un grand merci à son gardien.
Bobrovsky a été fumant. Il a fait face à un barrage de 58 lancers et a terminé la rencontre avec 54 arrêts, dont 20 en troisième période, alors que ses Blue Jackets ont été outrageusement dominés 21-5 au chapitre des tirs au but.

Sans surprise, le nom du gardien russe était sur toutes les lèvres au terme de la rencontre.
« Lorsqu'on regarde la performance des deux équipes, c'est Bobrovsky qui a fait la différence. Il était dans sa bulle. De notre côté, nous avions besoin d'un gros arrêt, mais nous n'avons pas réussi à l'obtenir », a déclaré l'entraîneur-chef des Capitals, Barry Trotz, au terme de la rencontre.
Même chose dans le vestiaire des Blue Jackets, alors qu'on ne cessait de louanger le travail de Bobrovsky.
« Je pense qu'on prend pour acquis à quel point il est spécial et important pour nous. Les arrêts qu'il fait dans des situations critiques nous donnent une chance de gagner chaque soir », a mentionné le défenseur de Columbus Seth Jones.
Même s'il a semblé envoyer une flèche à l'endroit de son gardien Philipp Grubauer, qu'il a remplacé par Braden Holtby en début de troisième période, Trotz a refusé de jeter tout le blâme sur lui.
« Ce n'est pas la faute du gardien de but, c'est la faute de nous tous. Nous gagnons en équipe et nous perdons en équipe. Nous allons continuer à aller de l'avant », a ajouté Trotz. On ignore d'ailleurs qui sera devant le filet des Capitals pour le match no 3.
Toute une pente à remonter
Avec la défaite de dimanche soir jumelée aux insuccès des Capitals en séries éliminatoires lors des dernières années, bien des gens ont déjà effacé Washington. Pour tous les sceptiques, Ovechkin avait un message à livrer.
« Nous sommes dans une position difficile, mais ce sera amusant quand nous aurons rebondi. Nous égalerons la série et reviendrons ici [à Washington] pour jouer le match no 5 à domicile », a dit le Russe.
Il s'agit d'une déclaration très audacieuse considérant que Washington tire de l'arrière 2-0 dans la série et que Bobrovsky semble être au sommet de son art. La tâche s'annonce donc très compliquée pour Ovechkin et sa bande.
Les statistiques ne sont clairement pas en faveur de Washington. Au fil des ans, la formation qui a pris les devants 2-0 dans une série en remportant les deux premiers matchs à l'étranger présente une fiche de 70-19 (78,7 pour cent d'efficacité).
Comme si ce n'était pas assez, les Capitals ont une vilaine tendance à se dégonfler lors du tournoi printanier.
Depuis l'arrivée de Trotz derrière le banc, la formation de la capitale américaine a remporté trois titres de la section Métropolitaine. Le hic, c'est qu'elle a été éliminée au deuxième tour des séries lors des trois dernières années. Cette fois, ça pourrait être bien pire, avec une potentielle élimination dès la première ronde.
Malgré ses deux buts et ses 10 tirs décochés dimanche, Ovechkin devra trouver le moyen d'en faire davantage s'il veut que sa prédiction se matérialise.
Les détracteurs du « Great 8 » lui reprochent souvent d'être invisible quand ça compte. Eh bien, avec un déficit de 0-2 et les Capitals acculés au pied du mur, espérons pour le Russe qu'il aura les moyens de ses ambitions, car sinon les changements risquent d'être nombreux à Washington au cours de l'été.