Comme Équipe Canada junior regroupe les meilleurs joueurs d'âge junior d'un océan à l'autre, la majorité des jeunes qui en font partie ne se connaissent pas avant de prendre part au camp de sélection. Si certains joueurs de l'édition 2006 qui étaient de retour avec la formation nationale en 2007 avaient déjà côtoyé le futur gardien du Tricolore, c'est en Suède qu'ils ont découvert des traits de personnalités de Price, qui font de lui un des meilleurs de sa profession de nos jours.
« C'est vraiment lors de ce tournoi que je l'ai côtoyé de très près pour la première fois, étant donné ma position avec l'équipe. Je dirais que c'est un gars qui, même à l'âge qu'on avait à l'époque, était extrêmement calme. Il ne parlait pas beaucoup et il était très concentré », admet le défenseur des Penguins de Pittsburgh, Kristopher Letang.
« Quand Carey se préparait, quand il était devant le filet, sa confiance, son calme, tout ça rassurait les joueurs, leur disait que tout était sous contrôle . C'est comme ça qu'il avait du leadership », dit celui qui était le capitaine de la formation canadienne des moins de 20 ans en 2007.
Ses coéquipiers n'étaient pas les seuls à avoir pleine confiance par le simple fait de voir le gardien originaire d'Anahim Lake dans leur entourage. Les entraîneurs l'étaient tout autant, sachant qu'il serait toujours prêt à faire face aux différents défis qu'il devrait surmonter lors de ce court tournoi, où l'intensité est à son comble à chaque instant.
« Il était déjà très calme et très concentré sur ce qu'il avait à faire. Je voyais déjà il y a 10 ans à quel point il était un jeune inébranlable. Chacun a son aura et c'était le sien, confirme Clément Jodoin, qui était un des adjoints de l'entraîneur-chef Craig Hartsburg lors des Mondiaux juniors de 2007.
« Est-ce que Carey était un des principaux leaders de l'équipe? Il était le meilleur à sa position. Cette affirmation dit tout ce que cela à dire », ajoute Jodoin.
Ce tournoi très attendu chaque année place ces jeunes adultes devant les projecteurs pour une des premières fois de leur carrière et Price était prêt à relever le défi qui attendait la formation canadienne, alors que seule une médaille d'or était acceptable.
N'accordant que quatre buts en autant de départs - en plus de réussir deux jeux blancs - lors de la ronde préliminaire, le gardien alors âgé de 19 ans à l'époque et le reste de la formation canadienne ont agi tel un rouleau compresseur sur la compétition au sein de leur groupe.
Obtenant un laissez-passer automatique pour la demi-finale, où il a été rejoint par les États-Unis, le Canada a fait face à son premier véritable test du tournoi face à ses voisins du sud. Dans un duel où une égalité de 1 à 1 perdurait après 60 minutes de jeu, puis après les 10 minutes supplémentaires en prolongation, les tirs de barrage ont été nécessaires pour déterminer quelle équipe accèderait à la grande finale. S'il avait confiance que Price résisterait aux assauts des Américains, Letang était conscient que n'importe quoi pouvait survenir à ce moment de la rencontre et que tous leurs rêves pouvaient s'envoler en fumée.