MONTRÉAL - Le départ canon que connaît Owen Beck à ses débuts dans les rangs professionnels n’est certainement pas une coïncidence.
Depuis aussi longtemps qu’il se souvienne, la préparation a toujours été un aspect clé pour lui. C’est ce qui l’a mené vers le succès et qui lui a permis de s’établir comme joueur étoile à ses années junior. C’est aussi ce qui lui donne aujourd’hui la capacité de se démarquer en tant que recrue dans les rangs professionels.
L’engagement inébranlable de l’attaquant envers sa préparation ne se limite pas à la patinoire. À seulement 18 ans, l’espoir du Tricolore remportait le titre d’Étudiant-athlète de l’année dans la Ligue canadienne de hockey, grâce à une impressionnante moyenne scolaire de 94 %; une belle preuve de sa discipline et de son dévouement, qualités qui se reflètent maintenant dans sa carrière.
Résoudre un problème de mathématiques ou trouver la solution à une expérimentation scientifique, les deux matières favorites de Beck, sont des choses pas si lointaines du hockey. Discipline et préparation sont de mise, et, bien que la notation soit différente, le principe reste le même : arrive mal préparé et tu risques d’échouer l’examen.
Mais, à sa première campagne avec le Rocket de Laval, Beck a passé le test haut la main. Le centre de 6 pi figure dans le peloton de tête du club-école du Bleu-blanc-rouge avec 25 points en 37 matchs cette saison, tout en maintenant un différentiel de +9. Il se classe en outre à égalité au quatrième rang chez les recrues du circuit junior pour le nombre de points en date de son rappel par les Canadiens le 19 janvier.
« Je me sentais bien préparé en vue de la saison. Je joue sur l’ensemble de la patinoire et je porte attention aux détails, a dit Beck. Les petites choses dans mon jeu mènent à de plus grosses, comme des buts et des mentions d’aide. Je pense que de simplement jouer mon jeu, et ce, dans les règles, m’aide beaucoup. »
Pour le joueur de 20 ans, les statistiques sont sans équivoque une variable de l’équation (ce qui va de soi, considérant son excellence académique). L’attaquant admet porter attention à la feuille de pointage, mais il croit néanmoins que les chiffres, pris à part entière, ne suffisent pas à raconter toute l’histoire. La meilleure façon de mesurer le succès selon Beck? Son sentiment par rapport à sa performance à la fin de la soirée.
« Je pense que je suis probablement mon plus grand critique », explique le natif de Port Hope, en Ontario. « Tu peux récolter deux ou trois points dans un match et quand même conclure la soirée avec un différentiel de –1, ce qui, généralement, n’est pas positif. Je crois donc qu’il y a plusieurs façons de mesurer une performance. »
La meilleure d’entre toutes? Les championnats. Sa carrière junior en a été une fructueuse en la matière, lui qui possède un titre de champion de la Ligue de hockey de l’Ontario, du Championnat mondial junior de l’IIHF et de la Coupe Memorial. Clairement, le choix de deuxième tour des Canadiens en 2022 comprend ce qu'il faut pour gagner, et il remercie grandement son historique de championnats junior de l’avoir formé en vue du niveau supérieur.
« De tels matchs rapides se comparent à l’AHL, explique-t-il. Des rencontres serrées dans lesquelles rythme et jeu physique sont intenses t’apportent de l’expérience. C’est ce à quoi tu es confronté soir après soir dans la Ligue américaine. »
Les performances impressionnantes de Beck cette année concordent avec le départ explosif du Rocket. Laval présente une fiche de 23-11-2-1 sous la gouverne du nouvel entraîneur-chef Pascal Vincent et figure présentement au deuxième rang d’une féroce Division nord. Selon Beck, le ratio victoires-défaites de l’équipe se traduit directement par ce qui se passe dans le vestiaire.
« Tout le monde adhère au système et est prêt à jouer en conséquence ainsi qu’à accepter son rôle, ce qui y est pour beaucoup, révèle-t-il. Quand une équipe est remplie de talents, certains gars doivent parfois prendre une place un peu plus en retrait que ce à quoi ils sont habitués. Ça ne veut pas dire qu’ils n’aident pas l’équipe autant qu’ils le pourraient normalement. Ça signifie simplement que le jeu doit changer un peu. Le fait que notre équipe veuille le faire est crucial, car c’est ce qui mène vers le succès et qui rend une troupe digne d’un championnat. »
Voilà un bel éloge de la part d'un joueur qui, au cours des trois dernières saisons, a raflé trois titres de champion.
Un texte d’Evan Milner, traduit par Anne-Charlotte Pellerin