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MONTRÉAL – Frédéric Roy éteint des feux comme travail.

Pilote d'aéronefs CL-415 du Québec, aussi connus sous le nom de Super Scoopers, Roy contribue à la gestion de feux de forêt et de brousse depuis maintenant trois décennies. Chaque année, du 1er septembre au 1er décembre (environ), son équipe et lui sont déployés en Californie, où leur expertise est requise. Cette année, Roy et sa troupe ont cependant dû rester plus longtemps, alors que 57 000 acres de territoire dans plusieurs zones de Los Angeles étaient ravagés par les feux pour la plupart du mois de janvier.

Mais, une fois les feux maîtrisés à partir du 30 janvier, et avec beaucoup de pluie s’annonçant sur le radar, Roy a planifié une sortie bien méritée pour ses collègues et lui-même, le 5 février au Crypto.com Arena. Ça tombait bien; les Canadiens étaient en ville pour affronter les Kings de Los Angeles.

Compte tenu de l’issue de du match - une victoire de 6 à 3 pour les Kings - le moment marquant de la soirée est plutôt survenu après le dernier coup de sifflet sous forme d’une rencontre surprise avec le gardien du Tricolore Samuel Montembeault.

« J'essaie souvent d’organiser des choses qui contribuent à tisser des liens dans l'équipe, qui nous changent les idées et qui amènent un peu de sourires. Je pense que celle-là, c'en était une bonne », a dit Roy à l’équipe de contenu des Canadiens. « Juste d’aller au match, c'était quelque chose. De pouvoir rencontrer des joueurs, puis d’avoir un moment privilégié, c'était la cerise sur le sundae. »

Le moment ne fut pas seulement spécial pour eux, mais aussi pour Montembeault, qui se considère chanceux d’avoir un boulot dans lequel la seule chose qui s’enflamme est parfois le jeu devant lui.

« Ils ont tellement fait de sacrifices. Ils ont fait tellement de travail pour aider avec les feux », a dit le cerbère de 28 ans. « On est simplement des joueurs de hockey — ce sont eux, les vrais héros. Ce sont eux qui font le travail le plus dur.

« J’ai vu des vidéos des pilotes quand ils vont ramasser l’eau; il y en a un qui versait l’eau sur un feu dans une colline. C’est vraiment impressionnant de voir toutes les manœuvres qu’ils font avec l’avion. »

L’équipe de Roy, généralement composée de quatre pilotes et de deux techniciens, a doublé en effectifs cette année afin de mieux répondre aux besoins des feux de Los Angeles.

« Ça me rend fier de le faire, et je pense que ça rend tout le monde fier de le faire. Que ce soit aux États-Unis ou n’importe où, qu’on puisse venir en aide et réussir à sauver des immeubles ou d’autres choses comme la vie des gens... Je pense que personne ne pourrait dire qu’il vient ici pour la paie. »

L’impact et les sacrifices des Québécois n’ont pas manqué d’impressionner Montembeault.

« Le monde entier a vu ce qui se passait à Los Angeles. De voir que le Canada est venu aider, que tout le monde a mis la main à la pâte pour essayer d’éteindre les feux, [c’était incroyable]. »

Roy et son équipe responsable des Super Scoopers sont maintenant rentrés à la maison et, bien que leur passage à Los Angeles n’était que temporaire, leur impact se fera ressentir encore bien longtemps.

« La nature, c’est fort. Des fois, on voudrait en faire plus. On fait ce qu’on peut, mais au moins, on sait qu’on a fait une différence. »