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Je me rappelle une fois, lors de ma première saison quand je vivais avec Josh Gorges, nous étions en route pour l'aréna et Gorgie a dit quelque chose qui m'a marqué.
Il a dit qu'il ressentait que chaque joueur de hockey devrait avoir la chance d'évoluer à Montréal à un moment ou un autre au cours de leur carrière.
Je ne peux pas être plus en accord.

Jouer dans la LNH est un privilège et quiconque qui joue dans la ligue ont déjà la chance de vivre leur rêve, mais pour nous, d'avoir cette opportunité de jouer pour les Canadiens de Montréal devant tous ces partisans qui prennent autant le hockey à cœur que nous, c'est vraiment spécial. Il y a plusieurs arénas bruyants et des bassins de partisans fantastiques dans la LNH, mais le Centre Bell est dans une classe à part.
À Montréal, les partisans remplissent notre complexe d'entraînement pour nous observer pratiquer, en plein milieu de la journée un jour de semaine. Les soirs de matchs, le Centre Bell est plein à craquer pour la séance d'échauffement. Et ce, c'est simplement lors de la saison régulière. Les séries éliminatoires à Montréal sont à un autre niveau. L'excitation, l'énergie et l'atmosphère que les partisans créent dans l'amphithéâtre… c'est incroyable. Tu peux vraiment sentir la fébrilité dans la ville entière.

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Je n'oublierai jamais mon premier match en séries éliminatoires avec les Canadiens. C'était le match 1 contre Ottawa en 2013 et j'étais assis à mon casier 10 minutes avant de sauter sur la patinoire. Le vestiaire était très silencieux. Je crois que tout le monde était assez nerveux. Tu es dans ta bulle, tu réfléchis à ce que tu dois faire. Nous laissons toujours la porte ouverte pour que nous puissions entendre la foule, et alors qu'il ne restait que quelques minutes, nous pouvions entendre le montage vidéo jouer sur l'écran géant. La vidéo a pris fin, et les partisans ont explosé. Ils ont commencé à chanter «Go Habs Go» tellement fort que l'on sentait le plafond vibrer. J'étais un jeune de 20 ans qui disputait son premier match éliminatoire en carrière à la maison. Sortir du tunnel et sauter sur la glace au moment où tout le monde brandit sa serviette, avec tout ce bruit, ce fut le moment où j'ai été le plus excité de disputer un match de hockey.
Mais lorsque tu joues à Montréal, ce sentiment revient à tous les soirs.
Les partisans sont passionnés, mais ils connaissent très bien le hockey. Ce n'est pas simplement les marqueurs qui retiennent l'attention ici, les fans remarquent les petits détails et savent les apprécier. Ils vont se lever et applaudir pour un tir bloqué, ou encore si un joueur effectue un bon jeu en désavantage numérique. Ils apprécient vraiment les intangibles qui permettent à l'équipe de gagner.

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J'ai entendu les gens parler de la pression qui vient avec le fait d'évoluer dans un marché comme le nôtre, mais j'ai toujours apprécié la pression ici. Tout le monde est différent. Certaines personnes ne peuvent pas la supporter, et c'est bien correct ainsi. Moi, je carbure à cette pression.
Je me mets plus de pression sur les épaules pour bien jouer que n'importe qui ne pourrait le faire. Cela me vient de mon père. En grandissant, il n'était jamais en colère si je ne marquais pas ou si je n'obtenais pas de point. Il se fâchait si l'effort n'y était pas et si je laissais tomber mes coéquipiers en ne travaillant pas assez fort. J'ai toujours eu cette attitude. Quand tu te mets de la pression toi-même, la pression extérieure ne veut plus rien dire.
Perdre n'est pas tolérable ici et ce n'est aucunement acceptable. Nous l'avons vu cette saison. Que ce soit pour la direction, les entraîneurs ou les joueurs, nous nous attendons à gagner. C'est le standard. Les partisans également sont inclus dans ce groupe qui ne tolère pas la défaite.
Quand tu évolues pour une franchise qui a remporté 24 coupes Stanley, un record de la LNH, les attentes sont élevées. Il s'agit d'une ville qui a eu des joueurs comme Jean Béliveau et Maurice Richard. Tu vas à des événements et tu rencontres des légendes comme Yvan Cournoyer, qui a remporté 10 coupes Stanley à Montréal, et il te racontera qu'il a dû se retirer car il manquait de doigts pour toutes ces bagues. Pouvoir enfiler le même chandail que ces légendes est sans aucun doute quelque chose de très spécial.

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La chose la plus grandiose que ces anciens joueurs peuvent nous raconter est comment c'était de gagner à Montréal. Je ne crois pas qu'il y ait une meilleure ville dans la ligue pour tenir une parade.
Gagner ici voudrait tout dire. C'est la raison pour laquelle nous jouons. Tu sacrifies et tu fais tout ce que tu peux, jour après jour, afin de remporter la Coupe Stanley et ajouter une bannière aux côtés de celles déjà présentes.
Nous savons que ce ne sera pas facile et nous savons qu'il y aura des changements, mais nous sommes un groupe confiant. Nous sommes confiants car nous comptons sur un vestiaire exceptionnel, ici. Des saisons comme la dernière permettent de le réaliser. Personne n'a jamais commencé à pointer un coéquipier du doigt. Cette saison nous a rapproché les uns des autres. Avec le groupe de gars que nous avons, nous avons vraiment du plaisir à venir à l'aréna chaque jour et de grandir ensemble.
Nous avons un bon mélange. Nous avons des vétérans leaders exceptionnels et des jeunes joueurs qui arrivent à peine à leurs meilleures années.
Et puis, il y a Carey Price.
Carey Price est Carey Price. Dans nos esprits, il est le meilleur gardien de but au monde. Tu ne peux pas remporter le trophée ultime sans compter sur un grand gardien, mais il est également un leader fantastique pour nous. Il est une présence tellement calme, rassurante. Peu importe le tourbillon de folies qui l'entoure, il semble toujours autant en contrôle.
L'expérience qu'il a vécu aux Olympiques en 2014 quand lui et Shea ont remporté l'or avec Équipe Canada les ont vraiment fait progressé. Ces deux-là prônent une attitude gagnante et une culture gagnante. Ils transportent cela partout où ils vont. Ils sont des intangibles sur lesquels tu peux toujours compter, et sur lesquels tu dois pouvoir compter si tu aspires à la victoire. Ils sont des leaders dans la façon qu'ils entraînent les autres joueurs avec eux et qu'ils font ressortir le meilleur de chacun de nous.
À titre de joueur, tu veux que la direction et les propriétaires croient en toi. Ils croient en nous. Maintenant, c'est à notre tour de se prendre en main et d'accomplir le travail.

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Il y a plusieurs choses différentes qui entrent en ligne de compte quand vient l'heure de décider où évoluer - la famille, le contrat - mais quand vient le moment de vérité, la chose que les joueurs de hockey chérissent le plus est une culture gagnante et les Canadiens de Montréal sont l'équipe qui ont réussi à implanter cette culture mieux que quiconque dans l'histoire de la LNH.
Pourquoi ne voudrais-tu pas faire partie de cette culture gagnante?