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MONTRÉAL – Un coup de téléphone. Une vie chamboulée. Des boîtes à préparer. Une nouvelle ville à assimiler.

Difficile de s’imaginer se virer sur un 10 cents, remballer ses affaires et déménager à près de 2000 km de là où l'on a bâti sa vie pendant près de 10 ans.

Pourtant, ça fait partie des aléas de la carrière d’un athlète professionnel.

Et, pour Alexandre Carrier, qui a passé l’ensemble de ses quatre années junior à Gatineau avant d’intégrer l’organisation des Predators de Nashville pour les huit saisons suivantes, le choc initial de ce changement soudain a été grandement apaisé lorsqu’il a appris que Montréal était sa prochaine destination.

« Initialement, j’étais sous le choc un peu. Mais, quand j’ai su que j’allais à Montréal, j’étais vraiment excité. Ce sont beaucoup d’émotions, honnêtement. C’est quand même chaotique d’être échangé pendant la saison et de déménager toutes tes choses. Tu ne sais pas trop ce qui va arriver, tu rencontres de nouvelles personnes... C’était beaucoup. Mais je suis vraiment, vraiment content d’être ici », a révélé le principal intéressé.

Atteindre la LNH est le rêve de milliers de jeunes joueurs de hockey. Si certains semblent avoir la voie tracée pour y arriver, Carrier a en revanche dû prouver sa valeur tout au long de sa carrière pour se rendre où il en est aujourd’hui.

« J’ai eu un parcours un peu différent, comparativement à plusieurs gars. J’ai joué quatre ans dans la Ligue américaine. À ma première année dans l’AHL, j’ai été rappelé pour la première fois et j’ai joué mon premier match [dans la LNH] », se remémore celui qui a connu son baptême de la LNH en janvier 2017. « Après, ç’a pris trois ans avant que je retourne dans la Ligue nationale. [...] Il y a eu beaucoup de questionnements, de persévérance, de hauts et de bas. »

Ainsi, quand l’opportunité de se tailler une place permanente dans la Ligue s’est présentée à lui au cours d'une période remplie de bouleversements causés par la COVID-19, il ne l’a pas laissée filer.

« [J’ai saisi ma chance] parce que je me disais : “Je ne retournerai pas dans la Ligue américaine. C’est là que ça se passe ou c’est fini.” »

Et ses efforts ont porté fruit. En 2021-2022, Carrier disputait sa première campagne complète avec Nashville, récoltant 30 points, 27 mentions d’aide et un différentiel de +28 en 77 matchs. Fiable et constant, le défenseur avait la troisième moyenne de temps d'utilisation en importance (20 min 8 s) chez les Preds avant son départ cette saison. Il dispute désormais sensiblement le même nombre de minutes depuis son acquisition faite par les Canadiens en décembre dernier.

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Si cette étape de sa carrière lui amène un peu de familiarité, lui qui a grandi à Varennes, non loin de la métropole, il n’en reste pas moins que l’arrière de 28 ans fait maintenant face à un tout nouveau système de jeu, en plus d’être passé d’un club où il figurait parmi les plus jeunes à une formation où il est plutôt perçu comme un vétéran. Il espère d’ailleurs que son expérience pourra l’aider à parfaire son rôle de meneur.

« Je suis rendu à une place dans ma carrière où je suis plus à l’aise avec qui je suis, avec quelle sorte de leader je veux être, et avec un groupe un peu plus jeune, ça me donne peut-être l’opportunité de le faire un peu plus », souligne le défenseur qui approche le plateau des 300 matchs dans la LNH. « J’ai tellement appris dans les dernières années avec des gars plus vieux, qui ont gagné des coupes et qui ont de l’expérience en séries. Arriver dans un vestiaire où le noyau est plus jeune, ça te donne plus de chances de te développer de ce côté-là. »

S’il se tourne maintenant vers l’avenir, qu’aperçoit-il?

Individuellement, Carrier dit vouloir continuer à progresser et à développer son jeu dans les deux sens de la patinoire.

Auprès de ses jeunes coéquipiers, il espère agir à titre de phare grâce à son calme et à l’expérience qu’il a acquise au fil des années.

Dans une optique globale d’équipe, il souhaite évidemment gagner.

Et en ce qui a trait à la vague d’amour reçue depuis son arrivée, « on va espérer que ça continue », a-t-il ajouté en riant.