Eric-Gelinas

BROSSARD - Les joueurs avaient probablement quelques papillons dans l'estomac en sautant sur la glace pour la première fois du camp d'entraînement, vendredi au Complexe sportif Bell.

Pour certains, c'était encore plus spécial alors qu'il s'agissait de leur première fois dans l'uniforme des Canadiens.
C'est le cas du Franco-Ontarien Éric Gélinas, qui tente de convaincre l'organisation de le mettre sous contrat, alors qu'il est le seul invité au camp.
«C'est mon septième camp professionnel et je me sens un peu comme à mon premier camp. J'ai tout à prouver, tout à gagner, je viens ici avec la mentalité de voler la jobà quelqu'un et j'avais la même mentalité à mon premier camp d'entraînement. Je n'étais pas nerveux, mais j'avais hâte d'embarquer sur la glace ce matin. C'est cool comme feeling», a dit le défenseur de 26 ans.

Éric Gélinas sur la chance qui s'offre à lui

Après avoir vécu une mauvaise expérience avec l'Avalanche du Colorado la saison dernière, Gélinas espère relancer sa carrière à Montréal.
«C'est une opportunité extrêmement bonne pour moi. Je pense qu'avec tous les changements qu'il y a eu ici cet été, ça me donne une bonne occasion de montrer ce que je suis capable de faire. Je ne peux pas dire que le Colorado n'a pas été un bon fit, il y a plein de choses qui se sont passées, je ne peux pas mettre le doigt sur une chose en particulier, mais je tourne la page, cette saison-là est oubliée. Maintenant, je suis ici et c'est pour faire bonne impression», a-t-il dit.
Gélinas ne sait pas encore s'il sera de la formation pour le premier match hors-concours de l'équipe qui aura lieu à Québec, mais il est évident qu'il aimerait y prendre part. C'est qu'il y a déjà un Gélinas qui brille dans la capitale provinciale, et ce, depuis plusieurs années. Son grand frère Karl est l'as lanceur des Capitales de Québec, dans la Ligue Can-Am et il était justement au monticule jeudi soir, alors qu'il a mené son équipe au trophée Arthur E. Ford, qui couronne les champions de la ligue. Pour le plus vieux des Gélinas, il s'agit déjà d'un sixième triomphe de la sorte. Alors, est-ce que le frangin voudra aller lui voler la vedette dès lundi?
«C'est drôle parce que la journée où ç'a été annoncé que j'étais invité par les Canadiens, il a eu réussi son 1000e retrait au bâton dans le baseball professionnel, et sur la une du Soleil, j'avais volé sa place. On a fait des blagues par rapport à ça, mais ouais ce serait cool [de jouer à Québec]. Ce serait cool que mon frère ait la chance de venir voir ce match si je le joue, mais je ne le sais pas encore. Et chapeau aux Capitales, qui ont encore gagné», a souligné le natif de Vanier, en Ontario.
Pour en revenir à son jeu, Gélinas croit l'avoir «retrouvé» à la fin de la dernière saison alors qu'il portait les couleurs du Rampage de San Antonio, dans la Ligue américaine.
«J'ai retrouvé la gameque je voulais jouer offensivement, j'ai retrouvé ma confiance et c'est ce que je veux amener ici. Je veux montrer ce que je peux faire», a-t-il dit.
Jakub Jerabek en est un autre qui a vécu une grande première, alors qu'il s'est entraîné pour la première fois avec une équipe de la LNH et surtout sur une patinoire de la LNH, qui est beaucoup plus petite que ce à quoi il est habitué.
«Ce sera un gros travail la première semaine, mais je pense que je peux le faire», a dit l'ancien de la KHL au sujet des dimensions de la patinoire.
Le défenseur tchèque, qui a «pris quelques bières avec Tomas Plekanec depuis son arrivée» pour que celui-ci lui raconte la vie à Montréal, s'est dit prêt à être patient alors qu'un poste avec le grand club ne lui est pas garanti.
«J'espère [percer la formation]. C'est pour ça que je suis venu ici. Au début, ça importe peu si je joue ici ou à Laval. Évidemment, je veux jouer dans la LNH. Je veux faire partie de l'équipe et faire partie de l'organisation», a dit le joueur de 26 ans, qui veut profiter de son séjour au Canada pour peaufiner son anglais, qui est déjà très bien.
Acquis à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, Karl Alzner aussi était nerveux vendredi matin, mais pour une tout autre raison.

Alzner sur son premier entraînement avec le Tricolore

«La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est que je serais en retard. Il y avait un accident sur l'autoroute et j'étais un peu nerveux à cause de ça, a raconté le défenseur en souriant.
«Mais je pense que peu importe que tu sois dans la ligue depuis longtemps ou non, le premier jour du camp vient toujours avec quelques papillons parce que tu sais que ce sera difficile. En tant que joueur plus âgé, tu sais que tu dois essayer d'établir les standards et démontrer ton éthique de travail. Mais dès que j'ai senti la rondelle, j'ai commencé à me sentir très confiant», a admis celui qui a été jumelé à Jeff Petry sur la glace.
Les joueurs se sont entraînés une quarantaine de minutes avant de rentrer au vestiaire pour une séance vidéo et sont revenus travailler sur les systèmes de jeu par la suite. Une façon de faire qui a semblé plaire aux joueurs.
«C'était une journée pour les systèmes, alors on n'avait pas beaucoup de chances de démontrer nos habiletés. C'était bien de juste travailler à empêcher les attaquants de s'approcher du filet et de participer à quelques batailles pour la rondelle, ce qui est plus dans mes cordes», a conclu le vétéran de 28 ans.