Alexander Radulov

MONTRÉAL - La saison étant maintenant terminée, le nom d'Alexander Radulov devrait circuler encore davantage dans les émissions de télévision sportives de fin de soirée, dans les tribunes téléphoniques et bien sûr dans les chaumières.

La portion «saison régulière» de son contrat d'un an avec les Canadiens étant terminée, le franc-tireur portera est maintenant fin prêt pour les séries. Mais bien avant de penser à long terme et à ce qu'il adviendra de lui le 1er juillet, le Russe n'a que deux seules choses en tête : jouer au hockey bien sûr, mais surtout, gagner.
«Il y a beaucoup de discussions sur ça, mais ça revient à mon agent et au directeur général. Moi, j'essaie de me concentrer sur mon jeu. Je ne veux pas en parler, même si les gens posent des questions. Je ne veux pas m'en mêler parce que c'est le temps le plus important de l'année. On sera des séries et c'est ce que je veux. C'est ce que tout le monde veut. On veut jouer notre meilleur hockey», a confié l'attaquant lorsqu'on l'a questionné sur son prochain contrat.
Une chose est certaine par contre. C'est qu'il adore la ville de Montréal.
«J'aime tout de Montréal. J'aime tout sur le hockey : l'équipe et évidemment les partisans. C'est pour eux qu'on joue tous. Que ferait-on s'ils n'étaient pas là? On jouerait à l'aréna devant des sièges vides? Ça ne serait pas plaisant. Quand tu mets le pied sur la glace au Centre Bell et que tu as 22 000 personnes qui t'encouragent, qui attendent que tu montres ce que tu as dans le ventre, qui veulent que tu te donnes à fond, que tu joues avec émotion et que tu essaies de gagner des matchs... C'est ce que j'aime vraiment de Montréal», a expliqué l'auteur de 54 points, dont 18 buts, cette saison.
Comme un enfant
Il n'est toutefois pas étonnant que le 15e choix au total du repêchage 2004 de la LNH préfère se concentrer sur son jeu. Radulov a parfois l'air d'un enfant dans un magasin de bonbons quand il est sur la glace, tellement il s'amuse.
«J'aime le hockey, tout simplement, c'est une grosse partie de ma vie. C'est ce que je fais, c'est mon travail», a simplement dit le joueur de 30 ans.
Il n'est pas rare de le voir s'amuser comme un petit fou à l'entraînement ou encore exploser de joie après un but, que ce soit le sien ou celui d'un coéquipier. Certains diraient «YOLO», d'autres «Carpe Diem». Ça dépend de leur génération…
«En vieillissant, je réalise que le temps passe vite et qu'un jour, il n'y aura plus de hockey pour moi. Je veux juste vivre le moment présent. Chaque fois que j'en ai la chance, que ce soit à l'entraînement ou lors d'un match, je veux juste en profiter», a-t-il admis.
Le hockey lui permet aussi de se changer les idées si jamais il connaît des moments plus difficiles. Parfois, le simple fait d'enfiler ses patins lui remonte le moral.
«Je ne mentirai pas, comme c'est le cas pour tout le monde, quand les choses ne vont pas comme on le voudrait - même qu'on peut parfois fatigué ou quelque chose comme ça -, tout change dès qu'on saute sur la glace», a-t-il mentionné.
La raison? «Parce que c'est un sport d'équipe.»
«Tu n'as droit à aucun temps mort, parce que tu ferais du mal à toute ton équipe. C'est ton boulot. Tu peux peut-être ne pas te sentir bien, être fatigué, mais il faut que tu y ailles. Laisses-y un peu de sueur et tout va être OK», a poursuivi l'ancienne vedette des Remparts de Québec, dans la LHJMQ.

Max Pacioretty - Alexander Radulov

Un père qui donne l'exemple
La vie de Radulov est bien différente à son plus récent séjour dans la LNH, après avoir passé neuf ans dans la KHL - sauf pour un bref retour de neuf matchs avec les Predators de Nashville en 2011-2012.
Même si le hockey est archi important dans sa vie, il a tout de même été relégué au second rang de ses priorités au moment de la naissance de son fils Makar, maintenant âgé d'un an et demi. Le petit et sa mère sont en Russie, mais l'électrisant attaquant les voit chaque jour grâce à FaceTime.
Radulov ne croit pas que la paternité l'ait changé sur la patinoire, mais…
«On fait tous des erreurs. Mais quand tu en fais à 21 ou 25 ans, ça te fait un peu mal et tu ne le referas pas, à moins que tu sois stupide. C'est normal, les gens apprennent en vieillissant. Mais j'imagine qu'avec l'arrivée de Makar, les choses ont changé. J'ai commencé à penser un peu plus à ce que je dois faire de bien et ce que je ne veux pas faire, à comment ça va affecter mon enfant, ma famille, a admis le numéro 47.
«C'est le plus important parce qu'au bout du compte, je suis son père et je dois prêcher par l'exemple, parce qu'il m'admirera en grandissant. Je veux qu'il sache que son père a toujours été là pour lui. Je tente de l'élever normalement, pour qu'il soit une personne normale», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du jeu dans la LNH, bien qu'il ait beaucoup changé et qu'il se joue sur une patinoire plus petite qu'en Europe, l'adaptation s'est bien faite. En s'amenant de ce côté-ci de l'Atlantique, Radulov ne sentait pas qu'il avait quelque chose à prouver aux autres. En fait, il devait se prouver à une seule personne : lui-même.
«C'est comme ça que j'ai été élevé, c'est ce que mes parents m'ont enseigné. Je dois me prouver à moi avant tout. C'est le plus important pour ma famille et pour moi. Je veux toujours progresser, avoir du succès, m'améliorer chaque jour», a dit le natif de Nizhny Tagil.
À Montréal, Radulov s'est déniché une deuxième famille. Et bien qu'il soit très proche des autres joueurs russes - Andrei Markiov, Alexei Emelin, Nikita Nesterov et même Alex Galchenyuk, dont le père est Russe - le vétéran considère qu'il est important de bien s'entendre avec tous les gars de l'équipe, peu importe leur nationalité et leur langue maternelle.
«C'est bien de les avoir autour, car je peux parler dans ma langue et blaguer avec eux, alors c'est un plus, mais on est une équipe. Le but est d'être une grande famille. On a tous un même but on doit travailler ensemble pour l'atteindre», a-t-il précisé.