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MONTRÉAL - Chaque joueur de la LNH a sa propre routine d'avant-match. Pour la majorité des joueurs des Canadiens, jouer au soccer-volley est devenu essentiel avant de fouler la glace pour l'échauffement.

En fait, la circonférence des cercles que forment les joueurs du Tricolore pour jouer au soccer cette saison fait jaser tout le monde dans le vestiaire. C'est une bonne indication que ce groupe, en particulier, est très proche.
«Je ne sais pas comment ce cercle en est venu à être aussi gros. On avait l'habitude de jouer au soccer-volley et c'est devenu hors de contrôle! s'est exclamé Max Pacioretty en riant.

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«Je pense qu'il y a une certaine ambiance autour du match et que ça force les joueurs à sortir de leur zone de confort et à vouloir jouer. Je sais que chaque équipe joue au soccer avant un match, mais de la manière qu'on le fait en dit beaucoup sur notre équipe», a poursuivi le capitaine.
Dans sa forme la plus simple, ce jeu en est un de contrôle du ballon. Les joueurs ont une limite de deux touches de suite chacun, faisant passer le ballon d'un à l'autre sans qu'il touche au sol. Parfois, il faut y aller le tout pour le tout pour survivre. Le dernier joueur à toucher au ballon avant que celui-ci touche le sol est éliminé, jusqu'à ce qu'un seul soit déclaré grand gagnant.
Plus le jeu avance, plus les choses s'intensifient, alors que les joueurs tentent activement de sortir leurs collègues du cercle. L'exercice d'échauffement hors glace devient de plus en plus compétitif au fur et à mesure que progresse la saison. Les rivalités sont nées à travers les derniers mois, certaines batailles à un contre un en ont aussi découlé, ce qui sert également à motiver les joueurs, tout en nourrissant l'esprit de camaraderie et en forgeant des amitiés.
«On pourrait penser que ces bagarres individuelles signifient que ces gars-là ne s'aiment pas, mais au bout du compte, ça veut plutôt dire qu'ils s'aiment vraiment. C'est cool d'avoir des relations comme celle-ci et d'avoir des gars que l'on tente de chasser de la sorte. C'est bon signe si tu te mets sur le cas d'une personne. Je pense que ça veut dire que tu l'aimes plus que ce que les gens pensent», a expliqué Pacioretty.
Si c'est le cas, on peut dire sans hésitation que les coéquipiers de Brendan Gallagher sont ses plus grands fans. La petite peste se retrouve souvent à être la cible de ses pairs - et c'est pour une bonne raison, selon le défenseur Jeff Petry.
«Tout le monde vise Gally. Il est simplement trop frustré quand il se fait sortir. Il le prend vraiment comme une attaque personnelle», a révélé Petry.
Heureusement, ceux qui ont été éliminés n'ont pas à attendre au prochain match pour entrer en nouveau dans la danse. La «règle du nouveau joueur» - utilisée à outrance - stipule que si un nouveau participant se joint au jeu à n'importe quel moment, tous ceux qui ont été éliminés peuvent y retourner et recommencer à zéro.

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«Je n'avais jamais entendu cette règle avant. Je ne sais pas qui l'a instaurée, mais c'est un très bon règlement, parce que ça promeut la camaraderie et l'inclusion, a dit Pacioretty, précisant que le recrutement de «nouveaux joueurs» ne se limite pas à ses coéquipiers.
«C'est pourquoi vous voyez des agents de sécurité ou du personnel de l'équipe se joindre à nous. C'est amusant.»
Paul Byron était l'un de ces «nouveaux joueurs» il n'y a pas si longtemps. Il est maintenant un régulier du soccer-volley et il se rappelle très bien avoir été encouragé à rejoindre le groupe par un certain franc-tireur russe plus tôt cette saison.
«Radu [Alexander Radulov] venait toujours me chercher parce que les gars en faisaient une cible. J'étais comme "Eh bien, tu ne cesses de me trainer dans le cercle, alors aussi bien commencer à jouer". Ça permet de rester détendu. Il y a des liens qui se créent entre les joueurs. C'est sans aucun doute quelque chose qui nous rassemble», a indiqué le vétéran de sept saisons.
Ça aide aussi les nouveaux venus à s'intégrer. L'un deux s'est d'ailleurs rapidement établi comme une puissance.
«[Andreas Martinsen] peut réussir n'importe quel coup. Il a un très bon contrôle du ballon et la seule façon de l'éliminer, c'est si on réussit à le faire s'étirer et que ça touche ses orteils», a vanté Petry.
Le Norvégien de 26 ans est plutôt humble quand vient le temps de parler de ses talents au soccer, même s'il est le choix unanime de ses coéquipiers pour le titre du «roi du cercle». Pacioretty dit même de lui que c'est «le meilleur joueur de soccer qu'il n'ait jamais vu».
«Je suis dans les bons, c'est vrai, mais il y a quelques très bons joueurs. Je ne fais rien de trop fou. Je sais simplement comment contrôler le ballon. Ça rend vraiment meilleur, mais ce n'est rien de spécial», a dit Martinsen.

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Ce qui est spécial, par contre, c'est de voir ces matchs gagner en intensité de façon constante et de voir le cercle devenir toujours plus grand. Au menu : boutades, encouragements, peu importe. Tout cela aide à créer de l'énergie à l'extérieur de la glace avant que les joueurs n'en viennent aux choses sérieuses et que leur désir de vaincre se transpose envers leurs véritables adversaires.
«Avant un match, c'est important de se sentir bien, d'avoir du plaisir et de ne pas trop penser à la partie. C'est ce que le soccer fait, particulièrement de la manière qu'on joue. On a vu plusieurs nouveaux arriver et venir jouer avec nous. C'est très bon pour la chimie», a mentionné Pacioretty.