Antti Niemi

MONTRÉAL - Antti Niemi ne savait pas comment allaient se dérouler les choses lorsqu'il s'est amené à Montréal en novembre, mais il savait comment il allait aborder la situation.

Après tout, le gardien finlandais venait tout juste d'être réclamé au ballottage pour la deuxième fois de la saison après des arrêts à Pittsburgh et en Floride et il était déterminé à garder son calme pour remettre sa carrière dans la LNH sur ses rails.
«J'ai probablement encore le même état d'esprit qu'à ce moment, soit de simplement travailler fort jour après jour. En jouant mieux, j'ai senti que je ne voulais pas changer ma façon de penser», a indiqué Niemi, qui avait passé les deux saisons précédentes avec les Stars de Dallas avant de signer un contrat d'un an avec les Penguins l'été dernier.
Niemi n'a joué que trois matchs pour les champions en titre de la coupe Stanley avant d'être soumis au ballottage, où le gardien de 34 ans a été réclamé par les Panthers de la Floride. Mais avec le retour en santé de Roberto Luongo peu de temps après, le natif de Vantaa, en Finlande, n'a joué que deux matchs dans le sud de la Floride avant d'être à nouveau soumis au ballottage et réclamé par les Canadiens.

Antti Niemi

Pour un champion de la coupe Stanley, se promener de la sorte à travers la ligue n'a pas dû être facile, mais Niemi a choisi une approche zen à ses problèmes.
«Il y a eu des moments difficiles, mais tu n'es jamais vraiment certain de l'avenir dans cette business, a noté Niemi, qui a remporté l'honneur ultime au hockey à sa première saison complète avec les Blackhawks de Chicago en 2010.
«Je n'étais pas certain de ce qui allait arriver, mais j'ai décidé de continuer et d'essayer, de laisser les choses aller et de voir ce qui allait arriver.»
Ce qui s'est produit, c'est que Niemi a fait un boulot incroyable en s'amenant avec le Tricolore, alors que l'équipe était affligée par de nombreuses blessures - autant devant le filet qu'à d'autres positions - dont celles à Carey Price et à Al Montoya pour de longues périodes.
En 17 matchs avec les Canadiens cette saison, Niemi a affiché une moyenne de buts alloués de 2,25, un taux d'efficacité de ,936 - avec notamment six matchs de plus de 35 arrêts et son 36e jeu blanc en carrière, des statistiques impressionnantes pour un joueur dont plusieurs pensaient que ses belles années étaient loin derrière lui.

Il faut maintenant ajouter à ça l'annonce faite mardi comme quoi Niemi est le candidat des Canadiens pour le trophée Bill Masterton, remis annuellement au joueur de la LNH qui a incarné le plus bel exemple de détermination, de persévérance et d'esprit sportif.
Puisqu'il a été témoin de l'éthique de travail et de l'attitude de Niemi depuis son arrivée, Claude Julien n'a pas du tout été surpris de son jeu entre les poteaux.
«Dès le jour 1, j'ai trouvé que ce gars était compétitif. Je ne sais pas ce qui s'est passé avant, mais je n'ai pas été déçu de sa façon de compétitionner dès le début, a mentionné l'entraîneur-chef des Canadiens. Ce que j'ai aimé de lui dès le premier jour, c'est son attitude et sa façon d'aborder le jeu. C'est un vrai professionnel qui travaille fort dans les entraînements. C'est quelque chose qui semble également être contagieux. Les gars se sont vraiment rassemblés autour de lui. On parle de persévérance, d'un gars qui n'aurait pas pu avoir un pire départ et qui, jouant comme il le fait dernièrement, est très impressionnant.»

Les résultats peuvent certainement être attribués en partie aux retrouvailles avec l'entraîneur des gardiens du Tricolore Stéphane Waite, qui occupait le même rôle à Chicago quand Niemi y était.
«Ç'a été bien de retravailler avec lui, a ajouté Niemi. Juste de faire les petites choses chaque jour, je pense que ç'a fait la différence.»
Outre l'éthique de travail de Niemi et sa réunion avec Waite, ni lui ni son entraîneur-chef pouvait pointer une autre chose qui avait fait la différence pour le cerbère de 6 pi 2 po et 215 lb. Mais peu importe les raisons, Niemi se sent à la maison à Montréal et ça ne le dérangerait pas de rester dans les parages.
«J'ai l'impression qu'au hockey, c'est quelque chose de gros; qu'une fois que tu joues bien et que tu te sens bien avec ton jeu, tu te sens à la maison, a décrit Niemi, qui dit recevoir des messages textes d'amis à travers la ligue qui le félicitent pour ses récentes performances.
«C'est bien et j'aimerais être ici.»
Peu importe ce qui va se passer une fois que son contrat d'un an expirera cet été, Niemi jure qu'il conservera la même mentalité, celle qui lui a permis d'être candidat au Masterton alors qu'il poursuivra son chemin dans la LNH.
«J'ai essayé de garder ça depuis que je suis arrivé. Peu importe ce qui arrivera, je vais me concentrer à faire les bonnes choses et pas vraiment me concentrer sur les résultats. J'ai essayé de penser que je vais juste me présenter chaque jour et faire mon boulot du mieux que je peux et voir ce qui se passera», a-t-il conclu.