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Reconnu pour sa vitesse, sa puissance et sa confiance dans le ring, Roy Jones fils a révolutionné le monde de la boxe au cours de son illustre carrière. Toujours aussi impliqué dans le sport à 48 ans, le natif de Pensacola, en Floride, a aidé à la préparation du montréalais Jean Pascal lors de plusieurs de ses combats au cours des dernières années. Dans le cadre du gala Boxemania qui aura lieu au Centre Bell samedi soir, le futur membre du Temple de la renommée s'est entretenu avec le canadiens.com pour discuter de la place qu'occupe Montréal sur la scène mondiale de la boxe et bien sûr, d'un peu de hockey.

Montréal est naturellement avant tout une ville de hockey, mais étant venu en ville à plusieurs reprises au cours des dernières années, que penses-tu de sa place dans le monde de la boxe?ROY JONES JR : Montréal a fait tout un travail au fil du temps. Elle continue de grandir comme ville de boxe et devient progressivement l'une des plus importantes du sport, surtout avec l'émergence de très bons boxeurs canadiens au cours des dernières années comme Jean Pascal, Lucian Bute, Adonis Stevenson et David Lemieux. Les gens d'ici ont toujours aimé la boxe et ils ont pu assister à de grands combats. Ils ont maintenant des boxeurs locaux qui s'illustrent, ce qui rend le tout encore meilleur.
À quel point les foules du Centre Bell se comparent-elles à celles des combats majeurs présentés à Las Vegas?RJ :J'adore les foules de Montréal et l'enthousiasme des spectateurs. Les fans aiment les combats et c'est ce qui est le plus important, selon moi.
As-tu aimé célébrer ton anniversaire en ville il y a trois ans, alors que tu étais ici à l'occasion du combat entre Jean Pascal et Lucian Bute? Y a-t-il un endroit où tu retournes à chaque fois que tu es à Montréal?RJ : Bien sûr que oui. J'ai toujours aimé passer du temps à Montréal. Mon endroit de prédilection était la salle de billard en compagnie de [l'ancien homme de coin de Pascal] Russ Anber.
Nous t'avons vu étourdir tes adversaires au fil des années avec ta vitesse et ta force dans le ring. Serais-tu aussi spectaculaire avec un bâton de hockey et des patins aux pieds?RJ : C'est sûr que je le serais. Je devrais apprendre à patiner en premier, mais je serais tout aussi bon… en patins à roues alignées par contre! Pas sur la glace. (rires)

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Que penses-tu des bagarres au hockey?RJ :Je déteste quand les joueurs se frappent avec leur bâton ou des choses du genre. Fais-le d'homme à homme comme dans le temps. Si tu ne veux pas, refuse de te battre. Si tu acceptes, fais-le avec tes poings et non ton bâton. Ça fait partie du sport. C'est ce qui le rend si amusant.
Tu travailles depuis longtemps avec Jean Pascal, qui a souvent affirmé que tu étais son idole. Quel genre d'élève est-il?RJ :Je l'adore à mourir. J'aime le fait qu'il m'admirait et qu'il veuille suivre mes traces. J'ai eu des standards élevés durant ma carrière et il veut la même chose. Je l'apprécie et j'aime l'aider pour qu'il atteigne le même niveau. Je suis très enthousiaste chaque fois que je l'aide parce qu'il veut toujours apprendre. C'est l'élève parfait. Je viens ici, je lui montre des choses et lorsque je reviens, il sait comment les faire. Mon boulot se termine après ça. Il écoute attentivement et assimile ce que je lui enseigne.
Pendant plusieurs années, tu étais considéré comme étant le meilleur boxeur livre pour livre de la planète. Si l'ancien champion livre pour livre Floyd Mayweather fils et toi aviez été dans la même catégorie de poids, qui aurait remporté un combat entre vous deux?RJ :Je l'aurais battu. Sans aucune hésitation. C'est en raison de son style. Les gens doivent comprendre qu'il se battait de la même façon que James Toney, mais il n'est pas aussi puissant que lui. Donc si James ne pouvait me battre, comment Floyd aurait-il pu faire différemment? Il aurait essayé de me donner un ou deux coups de poing à la fois, mais j'avais une meilleure défense que lui et je bougeais mes pieds rapidement. Il n'aurait pas pu m'atteindre avec ses combinaisons et il n'était pas très puissant, donc comment m'aurait-il battu?
Tu as connu une illustre carrière, réussissant pas mal tout ce qui pouvait être accompli. Qu'est-ce qui te motive à continuer à l'âge de 48 ans? Est-ce que te battre jusqu'à ce que tu sois dans la cinquantaine comme l'a fait Bernard Hopkins est un de tes objectifs?RJ :Je ne sais pas si je vais le faire jusqu'à 50 ans, mais je suis toujours aussi motivé à aller chaque jour au gymnase. Je me sens bien et c'est le plus important. Ce qui est primordial est que mon corps continue de résister. S'il le peut, tout ira bien. Dans le cas contraire, ce sera le temps pour moi de prendre ma retraite.

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Il y a 20 ans, tu as participé à un match de basketball de niveau semi-professionnel l'après-midi avant de défendre ta ceinture face à l'ancien boxeur québécois Éric Lucas. Comment as-tu réussi à le faire?RJ :C'était facile. J'étais habitué. Maintenant, j'essaie de tout faire, mais d'une manière différente : analyser à la télévision, être homme de coin et me battre le même soir. Me resterait juste à être copromoteur du gala. (rires)
Maintenant que tu es entraîneur, laisserais-tu Jean jouer un match de basket avant un combat?RJ : Bien sûr. Je ne lui donnerais pas mon accord à moins qu'il ait été préparé à le faire durant son camp d'entraînement. Tu dois t'entraîner et te préparer pour ça. Tu dois habituer ton corps à ça. Tu ne peux pas espérer accomplir quelque chose pour laquelle tu n'as pas été préparé.
La popularité des arts martiaux mixtes a augmenté au détriment de celle de la boxe. Crois-tu que cette tendance va changer? Comment la boxe peut-elle reprendre sa place au sommet?RJ :La boxe reprendra sa place. Ce qui détermine si un sport est au sommet ou non est la façon dont sa promotion est effectuée. Les AMM font tellement de promotion que le public est devenu très familier avec tous les combattants. Dans la boxe, les réseaux de télévision quittent le bateau peu à peu, ce qui fait que les gens ne connaissent pas autant les boxeurs. Ils ne sont plus aussi à l'affût des histoires ou des origines des pugilistes que dans les AMM. C'est pour cette raison que les combats ultimes sont plus populaires que la boxe. J'aime les deux sports, je ne peux pas le nier. Ils font un excellent travail au niveau de la promotion.
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