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MONTRÉAL - Lorsque Alexei Emelin a levé les bras en signe de célébration quelques secondes après avoir mis fin à une séquence de 37 matchs sans but face aux Rangers samedi dernier, une chose en particulier lui a traversé l'esprit.

«Ce but était pour mon bébé, Elisaveta. Je pensais à mes enfants, explique Emelin, dont la femme, Valentina, a donné naissance au troisième enfant du couple le 22 décembre dernier, après Lesya, âgée de neuf ans, et Mila, quatre ans. J'étais tellement excité. Je ne marque pas souvent, mais quand je le fais, c'est un sentiment incroyable.»
Et ce but n'en était pas un ordinaire, non plus. Il a tout d'abord permis de créer l'égalité 3 à 3 avec 11 minutes à faire au troisième vingt. Mais il a surtout amorcé une séquence de trois buts en l'espace de 62 secondes, qui a permis au Tricolore de revenir de l'arrière et d'aller chercher une grosse victoire à domicile. Le sourire fendu jusqu'aux oreilles d'Emelin est une bonne indication de ce que ce but signifiait pour lui. L'arrière russe de 30 ans admet que le fait d'être père pour une troisième fois est une véritable source d'inspiration.

«Ce sont des nouvelles émotions. Je me sens un peu différent sur la glace, j'ai l'impression de voler. J'ai un deuxième élan, ajoute Emelin, faisant référence à l'impact immédiat qu'a eu Elisaveta sur son jeu. Un bébé est une nouvelle vie. Je suis heureux. Ma femme est heureuse. Tout le monde est heureux.»
Les deux plus vieilles filles d'Emelin, quant à elles, font tout ce qu'elles peuvent pour aider Valentina. Avec l'horaire chargé des Canadiens - qui garde papa loin de Montréal plus souvent dernièrement - Lesya et Mila accomplissent tout un travail à la maison, selon le vétéran de six saisons dans la LNH.
«Les deux filles aident énormément. La plus jeune est tellement petite, elle demande plus d'attention. Lesya aide beaucoup. Elle fait à manger pour Mila. Elle prépare le déjeuner les fins de semaine parce qu'elle va à l'école tôt la semaine. Les deux aident beaucoup avec Elisaveta, aussi», mentionne Emelin, qui passe le plus de temps possible avec la dernière-née, dès qu'il revient de l'aréna.
«Valentina est très bonne avec elle, mais elle est vraiment fatiguée. Le bébé ne dort pas beaucoup la nuit. Elle a besoin de repos. Après les matchs, je prends le bébé pendant quelques heures et je lui donne du temps pour relaxer», poursuit le numéro 74.

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Elisaveta n'est toutefois pas la seule addition qui sert de motivation pour Emelin en ce moment. L'arrivée d'Alexander Radulov dans le vestiaire a également eu un effet significatif sur son compatriote - et sur le groupe au complet - depuis le début de la saison.
«Radu apporte beaucoup d'énergie dans la chambre. Il est rassembleur. C'est très important, explique Emelin, avant d'approfondir sur la grande camaraderie qui existe entre les joueurs. Rester ensemble et parler beaucoup aide tout le monde. On parle dans l'avion, sur la glace. Les joueurs russes parlent beaucoup ensemble et on joue souvent aux cartes dans l'avion. C'est bien. Nous sommes très proches. Si l'équipe joue bien et que mon jeu est bon, je suis heureux.»
Et le jeu d'Emelin est effectivement bon. En plus d'être le troisième joueur le plus utilisé de l'équipe depuis le début de la saison, Emelin mène l'équipe au chapitre des mises en échec et pourrait y terminer la saison au premier rang pour une sixième campagne consécutive. Il en a distribué 144 en 43 matchs, soit 58 de plus que son plus proche poursuivant dans l'équipe, Shea Weber. Il occupe d'ailleurs le quatrième rang dans la Ligue dans ce département. Le Russe est également troisième de la formation montréalaise pour le nombre de tirs bloqués, avec 77.

À l'aise autant sur la glace qu'à la maison, Emelin ne pourrait se sentir mieux.
«Mes enfants participent à beaucoup d'activités et sont toujours en train de bouger. Je me sens très à l'aise ici. J'aime où je vis et j'aime Montréal, conclut Emelin, un Montréalais à temps plein depuis qu'il a rejoint le club en 2011-2012. Je me sens à la maison.»