Jeff Petry

MONTRÉAL - Il ne serait pas exagéré de dire que Jeff Petry a connu une saison passablement occupée.

Après avoir disputé la campagne 2016-2017 avec des partenaires différents au sein du deuxième duo de défenseurs - comme Andrei Markov, Nathan Beaulieu ou Alexei Emelin, notamment - Petry s'est vu confier un plus grand rôle à la ligne bleue après que Shea Weber eut subi une blessure au pied tôt en 2017-2018.
Avec un corps défensif renouvelé et plusieurs pièces manquantes en raison de blessures, Petry avait de grands souliers - ou patins - à chausser. Et de son propre aveu, la transition n'a pas été des plus facile au début.
«Il y a assurément eu des hauts et des bas au cours de l'année. Je n'ai pas commencé comme je l'aurais souhaité en septembre, a confié Petry, qui affichait un différentiel de moins-11 après ses 21 premiers matchs de la saison, avant que Weber ne soit mis à l'écart pour une première fois à la mi-novembre.
«Je crois que mon jeu s'est amélioré plus la saison avançait, mais il y a des choses sur lesquelles je dois travailler, comme mon jeu défensif.»

Après avoir provoqué 19 revirements en 80 matchs la saison dernière (0,24/MJ), Petry en a forcés huit lors de ses 21 premiers matchs (0,38/MJ), un bond de 58%. Son nombre de tirs bloqués par match a aussi considérablement augmenté, et ses 60 mises en échec à ce moment le classaient au premier rang de l'équipe dans cette catégorie.
Ces chiffres ont constitué un point de départ pour l'arrière de 30 ans, une base sur laquelle il n'a eu d'autre choix que de construire après que les problèmes persistants de Weber l'aient forcé à abandonner - cette fois pour de bon - à la mi-décembre.
Petry s'est retrouvé à être le défenseur le plus utilisé par Claude Julien. En 49 matchs après la perte définitive de Weber, Petry a été utilisé en moyenne pendant 24:01 minutes de jeu par match, la plus haute moyenne de l'équipe. Il était également employé en moyenne pendant 3:11 sur le jeu de puissance - presque le double de son utilisation la saison précédente (1:46) - et a augmenté de 29% son temps d'utilisation en infériorité numérique.

On lui a également apposé un «A» d'assistant-capitaine sur son chandail plus tard durant la saison, en reconnaissance de son travail de vétéran pour soutenir l'équipe lors d'une période marquée par les blessures.
La charge supplémentaire a peut-être été difficile à gérer à certains moments, mais le natif d'Ann Arbor, au Michigan - dont le pourcentage d'efficacité de tir a également grimpé de deux points cette saison - se sentait apte à relever le défi.
«Chaque équipe doit composer avec les blessures. La longueur des absences a été un facteur. Je n'avais jamais joué autant que cette année sur le jeu de puissance. Apprendre de cette expérience est bénéfique pour moi, a expliqué Petry, qui a vu sa production offensive totale augmenter de 50% par rapport à 2016-2017, passant de 28 (8B-20A) à 42 points (12B-30A - un sommet en carrière) et sa production en avantage numérique tripler (6B-17A) par rapport à la saison précédente.
«Ç'a été un ajustement pour moi de jouer plus de minutes, de faire face aux meilleurs trios adverses. J'ai dû m'ajuster. Je vais assurément pouvoir apprendre de ça et utiliser cette motivation durant l'été pour aider l'équipe l'an prochain.»

Si Petry prévoit passer son été à travailler sur la constance et l'aspect défensif de son jeu, il a aussi noté qu'il devrait commencer avec quelques ajustements entre les deux oreilles.
«Je sais que je dois être plus solide mentalement. Par moments, je faisais des erreurs, et parce que je n'arrivais pas à les oublier, j'en faisais une ou deux autres. C'est un jeu rapide et on va faire des erreurs; les meilleurs joueurs en font tous. Je dois juste me concentrer à oublier ces erreurs rapidement et à penser au prochain jeu», a conclu le vétéran de huit saisons dans la LNH.