Ça ne fait que commencer

BROSSARD - Ce fut une journée heureuse, mais aussi triste au Complexe Sportif Bell de Brossard.

Les Canadiens se sont présentés à leur centre d'entraînement sur la Rive-Sud pour la dernière fois de la saison 2018-2019 afin d'y rencontrer les dirigeants de l'équipe, ramasser leurs effets personnels et s'adresser aux médias avant d'amorcer leur saison morte.
La déception de ne pas faire les séries pour une deuxième saison consécutives étaient très certainement présente, mais les Canadiens avaient toutes les raisons de jeter un regard sur leur saison avec beaucoup de fierté.
« Nous revenons de loin lorsqu'on compare à la saison dernière. Nous avons fait mieux que ce que plusieurs s'attendaient de nous », a reconnu Victor Mete qui a formé un duo avec le capitaine Shea Weber pour la majorité de sa deuxième saison. « Bien sûr, nous sommes déçus de rater les séries, mais nous sommes contents de notre performance cette saison. »

Évidemment, la chimie d'équipe sur la patinoire ainsi qu'à l'extérieur de celle-ci est un des facteurs qui expliquent les 96 points obtenus par le Tricolore, à commencer par le partenaire et mentor de Mete.
« Je crois que nous étions un très bon groupe. Je pense que tout le monde savait à quel point nous étions serrés les uns avec les autres et le plaisir que nous avons eu cette année », a expliqué Weber qui fut nommé le 30e capitaine dans l'histoire de l'équipe au commencement de la saison. « Je pense que quand tu fais bien les choses, que tu joues de la bonne façon et que tu connais du succès, cela amène de la joie à tout le monde et les gars prennent du plaisir à venir à l'aréna et jouer au hockey. Je pense que nous avons eu énormément de fun cette année. »

Malgré d'être tout juste en dehors du portrait éliminatoire, plusieurs points positifs sont ressortis de la plus récente saison des Canadiens. Prenez Tomas Tatar, par exemple : l'ailier slovaque venait d'en terminer avec sa pire saison en carrière sur le plan offensif au moment de se présenter à Montréal. Il a rebondi en obtenant de nouvelles marques personnelles au niveau des mentions d'aide (33), des points (58) et du différentiel (+21).
Pour celui qui a marqué 20 buts à quatre reprises, le support de tous a grandement contribué pour les résultats individuels et collectifs accomplis par cette édition des Canadiens.
« Nous nous battions et aidions l'un pour l'autre et c'est à mon avis la raison pour laquelle plusieurs des gars ont obtenu des sommets au niveau des points ou des buts », a analysé Tatar, l'un des 14 joueurs à avoir obtenu des sommets personnels en 2018-2019. « Ça montre le caractère qu'il y a dans ce vestiaire. »

Tatar a saisi l'opportunité de la journée d'aujourd'hui pour vanter son nouveau chez-soi, niant tous les ouï-dire à propos des joueurs de grands talents qui hésitent à joindre le Tricolore en raison de la pression et de l'attention portée par la population.
« Honnêtement, je n'ai que du positif à dire de Montréal à quelqu'un qui me le demande. Les médias ont été gentils avec nous et les partisans ont été incroyables. C'est impensable que des agents libres ne veulent pas venir ici », affirme Tatar. « Ils auraient du plaisir à jouer pour ce club et aussi avec le grand nombre de gens qui sont intéressés par le hockey. Je crois que ceux qui nous ont affronté cette année peuvent affirmer que nous formons une équipe rapide et très jeune aussi, alors il y a définitivement de l'avenir ici. »
Un autre nouveau, Max Domi, représente une preuve supplémentaire que Montréal peut avoir un effet positif sur un joueur. Le fils de l'ancien bagarreur des Maple Leafs, Tie Domi, a conclu la saison comme meilleur pointeur après avoir obtenu un sommet personnel de 72 points (28B et 44P). Il a eu de la difficulté à cacher sa joie au sujet de sa première année dans la ville, la première de plusieurs espère-t-il.
« Je suis très fier d'être un membre de cette organisation. C'est la meilleure franchise, tous sports confondus. Porter ce chandail et représenter cette ville et les partisans jours après jours, c'est définitivement quelque chose que je ne prend pas pour acquis. J'ai vraiment profité de tout cela. Mes coéquipiers aussi étaient très spéciaux, alors ce fut le fun », partage Domi. « J'ai vraiment, mais vraiment aimé venir à chaque jour et avoir du plaisir. Je peine à trouver les mots de ce que c'est de jouer devant tous ces partisans au Centre Bell. Il faut le vivre et c'était génial. C'était vraiment plaisant d'être un Canadien et j'espère le rester à vie. »

En complétant sa septième saison en bleu-blanc-rouge, l'adjoint Brendan Gallagher comprend parfaitement les propos de Domi. Toutefois, bien qu'il faut célébrer les éléments positifs de la saison, Gallagher reconnaît que les Canadiens se doivent de réaliser qu'ils sont arrivés à court.
« Ça ne dérange pas jusqu'où tu te rends ou quand ta saison se termine. Le sentiment reste le même lorsque tu rencontre les médias jusqu'à ce que tu puisses affirmer que tu as réussi. La raison pour laquelle nous pratiquons ce sport est d'être couronnés champions. La LNH est une ligue très compétitive », souligne Gallagher qui a atteint le plateau des 30 buts pour une deuxième saison consécutive. « Je crois que c'est le but qu'ont les personnes qui dirigent cette organisation ainsi que celui des joueurs dans ce vestiaire. C'est toujours le but lorsque tu joues pour les Canadiens de Montréal et c'est quelque chose que nous travaillons tous vers. »

Avec de jeunes espoirs tels que Jesperi Kotkaniemi, Ryan Poehling, Mete et d'autres qui semblent prêts à jouer un rôle à l'avenir pour supporter les Domi, Gallagher, Weber et compagnie, ce but semble devenir de plus en plus réalisable et proche.
Pour le moment, comme le dit Jeff Petry, les Canadiens devront se contenter de conserver le sentiment de manquer la danse printanière et de s'en servir comme motivation, si nécéssaire.
« Honnêtement, ça fait plus mal cette année que l'an passé puisqu'on savait assez tôt la saison dernière que nous ne ferions pas les séries. Cette fois-ci, nous nous sommes battus jusqu'à la toute fin et n'avons manqué que par quelques points. Tous les gars ici ont le même sentiment », conclut-il. « Nous allons prendre un peu de temps pour se reposer et lorsque viendra le temps de se remettre au boulot, nous allons nous souvenir de ce sentiment et l'utiliser dans notre préparation pour l'année à venir. »
Octobre ne pourrait-il pas arriver plus rapidement ?