Artturi Lehkonen

MONTRÉAL - Artturi Lehkonen savait qu'il n'aurait aucun problème à s'adapter à sa nouvelle vie à Montréal

Dès qu'il a mis les pieds - et les patins - au camp des recrues du Tricolore au mois de septembre, le Finlandais de 21 ans a dû répondre à mille et une questions sur l'adaptation qu'il aurait à faire sur la patinoire pour connaître du succès en Amérique du Nord.
Plus les semaines ont passé, plus le fougueux attaquant a prouvé ce qu'il a répété à plusieurs occasions devant les micros et les caméras; il était prêt à relever ce nouveau défi.
« Je comprends pourquoi les gens m'ont posé - et me posent encore aujourd'hui - toutes ces questions. C'est différent, mais globalement, c'est la même chose. J'ai seulement eu à faire quelques petits ajustements, c'est tout », admet en riant Lehkonen, qui a inscrit 11 buts et amassé 16 points jusqu'à présent à sa première saison avec les Canadiens.
Mais son acclimatation ne s'arrêtait pas à la surface glacée du Centre Bell. Après avoir vu le jour et grandi à Pikkio, une municipalité de presque 7000 habitants, Lehkonen a vu son parcours au hockey européen le mener à Turku et ensuite Kuopio dans sa Finlande natale, avant de se poursuivre au cours des deux dernières années dans l'une des plus grandes villes de Suède, Göteborg.

Artturi Lehkonen (2)

Si vivre dans un endroit où les cônes orange et les chantiers routiers sont omniprésents était nouveau pour lui, le fait de devoir composer avec des hivers rigoureux était loin de l'être. En fait, le froid et la neige lui rappellent même les premiers mois de l'année à Pikkio. Selon le principal intéressé, la vie en Europe et celle dans sa ville d'adoption domicile sont tout compte fait, identiques.
« Les cultures sont différentes, mais la plus grande distinction entre les villes d'Europe et Montréal est que tout est un peu plus gros ici. La vie ici n'est toutefois pas si différente qu'en Suède. Mais quand même, ce sont des endroits différents où les habitudes ne sont pas les mêmes que ce que j'ai vécu en Europe. Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour découvrir toute la ville puisque le hockey occupe une place prédominante dans notre quotidien. Mais les gars m'ont aidé avec ça », atteste le choix de deuxième tour du Tricolore lors du repêchage 2013 de la LNH.
Alors que les faits et gestes des joueurs du Bleu-Blanc-Rouge sont scrutés à la loupe dans la métropole québécoise, l'attention est beaucoup moins dirigée vers eux lorsqu'ils sont de passage dans les autres villes du circuit Bettman. C'est durant ces moments loin de toute l'attention que Lehkonen a pu passer du temps de qualité avec ses coéquipiers pour en apprendre sur sa nouvelle vie.
Tomas Plekanec est un de ceux-là.
« Nous sortons habituellement ensemble lorsque nous sommes sur la route. À Montréal, il passe plus de temps avec les gars plus jeunes. Lorsque nous sommes à l'étranger, il aime souper un peu plus tôt, comme moi, mentionne le vétéran de 13 ans l'aîné de Lehkonen.
« Nous parlons beaucoup lorsque nous sommes ensemble. Il est très mature pour son âge. Les Suédois et les Finlandais s'adaptent assez rapidement parce que leur anglais est déjà assez bon. »

Plekanec Lehkonen

Plekanec a évolué aux côtés de la recrue plusieurs fois depuis le début de la campagne. Le numéro 14 n'a donc pas eu besoin de beaucoup de temps après son retour de la Coupe du monde pour réaliser que Lehkonen était extrêmement talentueux pour son âge.
S'il ne veut pas admettre qu'il a aidé son jeune coéquipier à bien s'intégrer à l'équipe et à la vie de joueur dans la Ligue nationale - même si Lehkonen a déjà affirmé le contraire! -, le joueur de centre tchèque est plutôt d'avis que le fougueux ailier était déjà fin prêt pour cette nouvelle étape de sa carrière.
« Je ne le connaissais pas beaucoup. Je savais qu'il avait joué en Suède et que son équipe avait remporté le titre de la Ligue des champions en Europe l'an dernier. Je considère la Ligue de Suède comme étant la meilleure d'Europe. Elle est excellente comme préparation pour la LNH. On le voit bien avec lui. Il a 21 ans et il s'est très bien adapté au système de l'équipe. Il n'a pas eu à changer grand-chose, il a eu un impact immédiat », ajoute celui qui a fait ses débuts en Amérique du Nord à l'âge de 19 ans, dans la Ligue américaine.
À l'époque, Plekanec en était à une première expérience loin du nid familial et il se procurait la majorité de ses repas à la foire alimentaire du centre d'achats Jackson Square de Hamilton. Aujourd'hui, c'est tout le contraire pour Lehkonen. Il vivait seul en Suède et c'est toujours le cas à Montréal. La raison est simple, c'est qu'il préfère vivre seul.
Si la majorité des célibataires de son âge préfère se tenir loin des fourneaux, cette situation ne l'a pas empêché de faire des siennes dans la cuisine.
Instagram from @arainumos: Always nice to have family visiting! First time for them in Montreal and they loved It here!��������
« Nous sommes souvent sur la route et nous mangeons au restaurant fréquemment. À chaque fois que nous sommes en ville, je veux préparer ma propre bouffe parce que je m'ennuie de manger des repas maison. Mon plat de prédilection est le spaghetti à la bolognaise, indique Lehkonen, qui a d'ailleurs pu cuisiner pour sa famille lorsqu'elle est venue le visiter à Montréal, en décembre.
« Le fait que ça se soit bien passé jusqu'à présent pour m'acclimater à la vie à l'extérieur de la patinoire à Montréal m'a beaucoup aidé [sur la glace], poursuit-il. Dans le cas contraire, je me serais ennuyé après quelque temps. Il faut s'occuper lorsqu'on ne joue pas au hockey. »
En démontrant rapidement qu'il n'était pas renversé par toutes les nouvelles expériences qu'il a vécues au cours des derniers mois, Lehkonen s'est fait accepter par sa nouvelle communauté, par ses nouveaux coéquipiers, de même que par ses nouveaux entraîneurs. Ces derniers n'ont pas mis trop de temps avant d'augmenter sa charge de travail, malgré son inexpérience dans la LNH.
Malgré le fait qu'il ait moins de 50 parties derrière la cravate, le numéro 62 est opposé à quelques-uns des plus gros noms de la Ligue. C'est une situation qui devrait se poursuivre, alors que Michel Therrien risque d'augmenter son temps de glace à mesure qu'il prendra du galon. S'il se débrouille déjà bien à ce stade-ci de sa jeune carrière, il sera encore plus efficace lorsqu'il sera encore plus à l'aise à Montréal.

« Ce que j'aime de ce jeune, c'est qu'il s'améliore de jour en jour. Plus il devient meilleur, plus il est à l'aise. C'est un joueur intelligent qui excelle aux deux extrémités de la patinoire. Lorsque vous êtes une recrue et que vous jouez contre les meilleurs joueurs adverses, vous devez être très responsable quand vous êtes sur la glace. Ce qu'il est », reconnaît l'entraîneur-chef du Tricolore au sujet de son sixième meilleur franc-tireur cette saison.
Si Lehkonen a rapidement prouvé qu'il pouvait s'acclimater à sa nouvelle vie à tous les niveaux, le meilleur n'est qu'à venir dans son cas dans la Ligue.